Les comptables, statisticiens, mathématiciens,
actuaires et autres manipulateurs des chiffres, plongent dans ceux-ci à la
conquête de réponses. Certains vous diront qu’on peut leur faire dire ce que
l’on veut alors que d’autres tentent de vous convaincre de l’exactitude de leur
analyse. Les Orioles de Baltimore présentent un beau défi pour eux. La troupe de
Buck Showalter a marqué moins de point qu’elle en a concédé à l’adversaire
jusqu’à présent. Pourtant, les O’s présentent un dossier gagnant de 75-59. Dans
le rouge de 32 points, ils devraient selon la formule X_WL avoir une fiche de
62-74, soit sensiblement ce que montrent les Blue Jays de Toronto qui sont très
loin d’une place en séries.
Certains observateurs pointent la fiche des
Orioles dans les matchs qui se décident par la marge d’un point. En effet, ils
sont les meilleurs dans le domaine dans le baseball majeur avec une fiche de
24-6. Mais l’explication est illogique. Au contraire, sur ces 30 matchs, les
Orioles sont en avantage de +18 points. C’eut été différent s’ils avaient une
fiche de 6-24, tout en conservant le même dossier global. Les 30 matchs dans lesquels
ils ont été impliqués ne représentent pas un nombre exceptionnel non plus. Même
que c’est l’une des équipes qui a le moins de match qui se sont décidés par la
marge d’un point.
En fait, ils jouent exactement comme on
s’attendait avant le début de la saison alors qu’on les voyait tous derniers. Ils
ont une rotation chancelante qui explique qu’ils se font éclater la tronche. D’ailleurs,
ils ne sont pas allés chercher Joe Saunders pour rien. Leur défensive est très
mauvaise. On se croirait dans le Vieux-Québec avec toutes ces statues et ces
gants de béton. Ils jouent mal, ne courent pas sur les buts et encore moins
pour couvrir du terrain en défensive, ils sont inefficace pour le « small
ball », et ils sont aussi dangereux que ma grand-mère quand il y a des
coureurs sur les buts. Leur attaque est inconstante et impatiente en plus. Elle
peut quand même profiter des moins bons lanceurs adverses grâce à la seule
chose qu’ils ont de bien; Leur puissance. Plusieurs frappeurs sont en mesure de
vous en dévisser une à tout moment. Nick Markakis, Matt Wieters, Chirs Davis et
Adam Jones, sont explosifs.
Autre que leur puissance, le seul autre atout
des Orioles, c’est leur enclos. Ce qui les aide à tenir le coup quand les
partants arrivent à conduire l’équipe jusqu’à elle, sans trop de dégâts. Jim
Johnson ferme les livres avec brio. Pedro Strop et Troy Patton sont très
fiables en relève.
Les O’s se sont aussi construit une confiance.
Elle est fragile mais elle est encore présente. On verra combien de temps elle peut
tenir, et si elle pourrait même davantage se solidifier.
L’explication dans l’écart de -32 points en
lien avec leur fiche est toute simple. Ce n’est pas sorcier. Il suffit
d’utiliser cette formule. P + BT = V. Les points plus le bon
« timing » égale des victoires. Ça s’arrête là. Les points, c’est
comme le nombre de coup sûr. Ce n’est pas combien qui est important, mais
quand! Les Orioles profitent tout simplement d’un bon timing. Gagner 5-4 et 3-1
et perdre 9-2 ça vous donne 10 points marqués et vous en avez concédé 14. Vous
êtes – 4, mais vous avez 2 victoires.
Leur place au classement s’explique aussi par
l’hécatombe qui a frappé les Blue Jays de Toronto. Il faut aussi ajouter que
les Red Sox de Boston jouent à peine mieux qu’une équipe de cinquième position.
Ils ne pourront pas s’asseoir sur leurs lauriers l’hiver prochain. Tu ne peux
pas te fier sur le bon timing pour construire une équipe gagnante.
N’allez pas
croire qu’ils ne méritent pas leur place pour autant. Ce qu’ils ont accompli
est tout à fait admirable dans les circonstances. C’est même rafraichissant.
Puis ça fait aussi suer les jongleurs de chiffres.
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