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mardi 29 janvier 2013

Deux castors en terre de marmotte

(Photo: Jeff Jacobsohn/Getty)
Dans une dizaine de jours, lanceurs et receveurs vont reprendre la routine à l’ouverture des camps du baseball majeur. Russell Martin et Philippe Aumont seront de ceux-là. Les deux joueurs se retrouveront en Pennsylvanie cette saison. Et non, ça ne sera pas pour le jour de la marmotte.

Russell Martin n’a pas à batailler pour son poste. Il aura à se concentrer à communiquer avec ses nouveaux lanceurs, et apprendre à bien les connaître. Il devra aussi travailler son approche au bâton. Il se mettra sans doute moins de pression avec une équipe qui cherche à atteindre les séries qu’avec une équipe qui devait se battre pour conserver sa place. Le stade moins invitant aux longues-balles devrait aussi l’aider dans son approche. Martin pourrait bien être l’acquisition de l’hiver au-delà des coups fumants qui ont brûlé « la saison de tous les champions.» Sa venue à Pittsburgh aura un impact majeur sur le personnel de lanceurs des Pirates. S’il parvient à revenir à sa patience de ses beaux jours chez les Dodgers de Los Angeles, c’est toute l’attaque des Bucs qui en sera métamorphosée également. Martin avait cette capacité déconcertante de pouvoir frapper à tous les rangs dans le rôle des frappeurs. Sauf le quatrième qui ne lui réussissait pas beaucoup. Ses nouveaux coéquipiers ont manqué de présence sur les sentiers l’an dernier. Ils ont aussi manqué d’essence au monticule, tout en étant pitoyables derrière le marbre. Ça les a rejoints dans le dernier droit de la saison. Son leadership sera aussi un atout indéniable. Martin sera donc un joueur à surveiller en 2013.

Pour Philippe Aumont, ça ne sera pas aussi simple. Même s’il a terminé la saison à Philadelphie, sa place chez les Phillies n’est pas assurée pour autant. Il va devoir démontrer que son contrôle est meilleur. Si c’est le cas, il restera avec l’équipe, mais son rôle ne sera peut-être pas aussi important que l’an dernier. L’acquisition de Mike Adams change les données. Ce dernier devrait prendre le poste de set-up man qu’avait Aumont en septembre. Ce qui devrait permettre au Québécois de prendre son temps et de s’acclimater aux frappeurs des majeures. Les Phillies sont dans une situation précaire. Leur offensive n’intimide plus personne. Le rôle des frappeurs n’est plus le plus difficile à affronter. Ils sont nettement moins tenaces. La rotation reste bonne, mais il faut voir dans quelle mesure, Cliff Lee et Roy Halladay pourront contribuer cette saison. En principe, il y aura beaucoup de boulot pour l’enclos. Aumont aura l’occasion de voir passablement d’action. Plus que dans un rôle de set-up man ou de closer. Ce qui serait une bonne chose à ce stade ci de sa carrière. Un ménage est toujours possible en cours de route. Jonathan Papelbon pourrait devenir une bonne monnaie d’échange dans une transaction pour quelques prospects. Aumont n’a qu’à se tenir prêt.  

Les deux joueurs sont à surveiller pour des raisons différentes. Ils auront un impact direct sur la saison de leur équipe respective. Martin sur les succès des siens, Aumont sur les décisions  futures de son organisation. Deux bonnes raisons d’avoir les yeux sur la Pennsylvanie dès ce printemps.      


mardi 22 janvier 2013

2013 encore plus fou!


Quoi de mieux par un froid sibérien que de parler de baseball? L’hiver dernier, je vous invitais à vous préparer à une saison complètement folle. Les astres étaient alignés pour un changement majeur et des courses aux séries excitantes. Je refais la même chose cette année. Ouaip! Tenez-vous bien, ça va encore brasser!

Un survol rapide des derniers changements apportés par les différentes équipes vont rendre la compétition encore très féroce. Il y a aussi les équipes qui ont décidé de ne pas broncher qui va faire bouger les choses. C’est le cas par exemple des Yankees de New York. En restant sur leur position, ils permettent à d’autres d’espérer gravir des échelons au classement. Ces derniers se sont rendu compte du ridicule de la situation. Pendant qu’ils paient le gros prix pour des joueurs qui tombent en déclin, ils défraient en plus une taxe de luxe qui aide les autres équipes à les vaincre. Sans compter la partie du salaire qu’ils paient pour certains joueurs échangés pour jouer contre eux-mêmes. Les Red-Sox de Boston tentent le même coup. Sauf que dans leur cas, ils essaient de ménager la chèvre et le chou.

À l’inverse, on a les Dodgers de Los Angeles qui ont décidé d’ouvrir le portefeuilles. Une organisation qui fut toujours très riche qui a longtemps résisté à se lancer dans les folles dépenses. Ils viennent de rompre avec leur philosophie. Ce qui n’est pas étranger à la venue de nouveaux propriétaires et d’un faramineux contrat de télé local. Leurs voisins de la Ligue Américaine, ont poussé un peu plus loin leurs dépenses cette année. Après Albert Pujols et C.J. Wilson, c’est au tour de Josh Hamilton de bénéficier des largesses des Angels.

Puis nos Blue Jays ont affiché davantage leurs couleurs. Cette fois par voie d’une méga transaction qui solidifie leur rotation. Les Rays de Tampa Bay en ont fait autant avec les Royals de Kansas City. Ceux-ci auront une meilleure rotation également mais les Rays ne sont pas en reste. Ils se préparent à un autre assaut d’ici trois ans. Les Indians de Cleveland aussi fourbissent leurs armes. Les Pirates de Pittsburgh ont fait un choix judicieux en misant sur un receveur comme Russell Martin. Attention aussi aux équipes qui ont connu une excellente fin de saison. Les Mariners de Seattle et leur très bon personnel de lanceurs, les Padres de San Diego, les Orioles de Baltimore, les Brewers de Milwaukee, les Phillies de Philadelphie, et bien entendu, les A’s d’Oakland.  

Les Nationals de Washington et les Braves d’Atlanta vont certainement s’en donner à cœur-joie dans l’Est de la Nationale. Pas beaucoup de changement dans ces deux équipes seront apportés. Mais, ils n’ont pas de grands besoins. Les Reds de Cincinnati doivent-ils craindre les Pirates et les Brewers plus que les Cards de St-Louis? Puis les Giants de San Francisco, champions en titre n’ont que tenté de garder leur équipe intacte. Les champions de l’Américaine, les Tigers de Detroit, ne déplacent pas beaucoup de poussières non plus. Est-ce que ça sera suffisant pour ces deux formations?

Tout est en place pour une autre saison imprévisible. Ce qu’on ne sait pas, c’est à combien de folies nous aurons droit. Ce qui inclus, les performances individuelles qui nous ont soulevés de nos fauteuils en 2012. De ce côté, c’est assez difficile de faire plus fou. La seule chose dont nous sommes certains, c’est que les places en séries vont se gagner durement. Ce qui nous assure un autre grand spectacle pour 2013.   

lundi 14 janvier 2013

WBC : Équipe Canada; La menace fantôme!


Vous connaissez mon manque d’intérêt pour les tournois avec des joueurs des ligues majeures. Ce n’est pas que je suis emballé, mais il faut bien parler de la Classique Mondiale qui se mettra en branle en mars prochain. Je vais faire l’effort de faire comme si. Cette fois, on va la prendre pour ce qu’elle est. C'est-à-dire, un tournoi dans lequel on va trouver un gagnant, point! Pas la meilleure nation au monde, et ça ne va pas révolutionner le monde du baseball non plus. On popularise le baseball dans les nations émergentes de ce sport, et dans celles qui ont besoin de plus de visibilité localement. Ça permet aussi de voir du baseball et de l’analyser avant le début de la campagne dans la MLB. Voilà, ce qu’est la Classique Mondiale.    

Équipe Canada quasi dévoilée

Ceci dit, le Canada a rendu son alignement provisoire pour la Classique Mondiale. La formation canadienne, compte pour l’instant quelques joueurs des majeures. Philippe Aumont, Russell Martin, Justin Morneau, John Axford, Brett Lawrie, Michael Saunders et Chris Leroux, ont confirmé leurs intentions. Les noms de Ryan Dempster et Joey Votto pourraient s’ajouter éventuellement. C’est tout de même peu probable. Le Canada ne fait pas le poids à première vue. C’est au second regard qu’on se rend compte de toute la force des nôtres. Ils ont une carte cachée. Justement, le peu de joueurs des majeures ne vient pas briser la chimie de l’équipe nationale qui s’est qualifiée facilement l’automne dernier. Sensiblement le même effectif qui a excellé lors de la Coupe du Monde de 2011, et des jeux Pan-Am. Parmi ceux-ci, Jonathan Malo, Tyson Gillies, Scott Mathieson, Jimmy Van Ostrand, Cale Iorg, Adam Loewen et Trystan Magnuson, ne sont pas inconnus un à l’autre et ont gagné ensemble.

Il y a de l’expérience dans cette équipe. Il y a aussi beaucoup d’expérience des compétitions internationales. Certains noms ne vous disent probablement pas grand-chose. Ne vous fiez surtout pas aux apparences. C’est un tournoi! Un court tournoi, où le momentum et le timing, est bien plus important que le talent. Du talent, le Canada en a…moins que certaines formations de ce tournoi, mais assez pour rivaliser.

Les lanceurs auront l’avantage, même face aux pros des majeures. Les frappeurs n’auront pas tout leur synchronisme. Il n’est donc pas nécessaire d’avoir un monticule de Justin Verlander et David Price. L’expérience supplémentaire apportée par les joueurs des majeures du côté du Canada, sera juste suffisante pour présenter une meilleure défensive et faire face à certaines situations. La fougue et la détermination viendra des membres des dernières éditions d’Équipe-Canada.

L’équipe du Canada pourrait bien être la poussière dans l’œil de ses adversaires. Une équipe dangereuse et imprévisible, dirigée par Ernie Whitt qui connaît bien ses protégés. Une équipe qui ne sera pas bâtit comme une équipe d’étoiles nationales, mais pour gagner avec un noyau de joueurs qui a déjà accompli trois missions importantes ensemble. S’il y a une chose qui colle à la peau des Canucks, c’est bien notre détermination et notre caractère.

Deux Capitales avec l’équipe   

Les Capitales de Québec de la ligue Can-Am seront bien représentés avec deux joueurs. Andrew Albers de l’organisation des Twins du Minnesota a connu beaucoup de succès dans l’enclos du gérant Patrick Scalabrini en 2010. Puis, on retrouve aussi, Monsieur Polyvalence, Jonathan Malo, qui est toujours avec les Capitales de Québec. Un solide joueur défensif. Un véritable poison pour l’adversaire. Il était à peu près temps que l’équipe nationale cesse de bouder les joueurs du baseball indépendant. Au fait, Malo, apportera t-il, le « Moose » du Canada avec lui durant la WBC? Pourquoi pas?   

mardi 8 janvier 2013

Le cyclope de Montréal


Au risque de vous décevoir, cet article n’est pas consacré à une nouvelle équipe de baseball professionnel à Montréal. Je vous parle plutôt d’un joueur exceptionnel qui a passé inaperçu dans l’histoire du baseball au Québec et dans celle des Royaux.

Tom Sunkel a lancé dans les majeures avec les Cardinals de St-Louis en 1937 et 39. Il a aussi joué pour les Giants de New York de ’41 à ’43 et avec les Dodgers de Brooklyn en 1944. Il était parfois utilisé comme partant, mais aussi comme releveur. Sa fiche en carrière dans les majeures n’est pas reluisante. Il a remporté 9 victoires, subit 15 revers et sa moyenne de points mérités pour 220.1 manches était de 4.53.

Chez les Royaux, Sunkel a lancé lors de deux saisons. En 1943, il a montré un dossier de 2-3 avec 3.55 de MPM. Pendant que la guerre tirait à sa fin, il a connu du succès en 1944 avec une fiche de 11-7 et une MPM de seulement 2.79. Impressionnant? Le qualificatif n’existe pas pour décrire ce qu’a accompli Sunkel. Car s’il n’était pas avec les nôtres et les siens pour libérer l’Europe, c’est tout simplement qu’il ne voyait que d’un seul œil. Son œil gauche a été endommagé alors qu’il était enfant. En 1941, il ne voyait plus du tout de cet œil, lui qui lançait et frappait de la gauche.

Pour lancer tout comme pour aller au bâton, il penchait la tête pour ajuster sa vision. Ce qui ne l’a pas empêché chez les Royaux de 1944, de retirer pas moins de 86 frappeurs sur des prises en 142.0 manches. Mais pour bien saisir la difficulté, il a aussi donné 83 buts sur balles cette même saison. Toute sa carrière, il a éprouvé des problèmes de précision. Autant dans les mineures que dans les majeures.

On peut facilement présumer qu’il a dû se battre toute sa vie contre les préjugés. Il a certainement été confronté à ceux qui lui ont dit qu’il ne pourrait pas, ou pourrait jamais. Sa seule présence sur un monticule d’une équipe professionnel est un exploit peu commun. Il a fait encore mieux en parvenant à convaincre tout le monde qu’il avait le talent pour lancer dans le grand show.

Sunkel a peut-être vu Montréal que d’un seul œil, mais combien n’ont jamais mis les pieds sur un monticule avec des joueurs comme Gene Mauch, Duke Snider et Jean-Pierre Roy? Sunkel avait sans aucun doute une incroyable force de caractère. Il était sûrement doté d’une persévérance peu commune. Ces qualités qui font la différence entre les joueurs de tous les jours et les grands. Sunkel était de ceux-là dans l’oubli.