kogs

kogs

samedi 31 mars 2012

Vizquel, Moyer ou la fin du poche-ball

Photo: Steve Nesius/Reuters
Le poche-ball, ce jeu que jouent les personnes âgées dans les résidences sera bientôt un simple souvenir. Plus question de lancer des sacs de sable dans le trou d’un coup sûr pour faire avancer Germaine et Jean-Paul vers le marbre. Non! D’ici peu ils pourront jouer au baseball, au vrai! Du moins, Jamie Moyer et Omar Vizquel leur en donne l’espoir.

À 44 ans Omar Vizquel a trouvé le moyen de se gagner un poste chez les Blue Jays de Toronto. Il en aura 45 le 24 avril. C’est son gant surtout qui le garde dans les majeures depuis que les cartes de baseball coûtaient 0.15 cents et qu’il y avait de la gomme à l’intérieur des paquets. Encore ce printemps, il a fait quelques merveilles en défensive, notamment au troisième coussin. Il a fait ses débuts en 1989 avec les Mariners de Seattle. Impuissant au bâton…enfin l’autre bâton...bien disons, celui qu’on joue avec…bon vous avez compris! Il a connu sa meilleure saison en attaque  à 39 ans avec les Giants de San Francisco alors qu’il a frappé pour .295 en 2006. Une moyenne à vie de .275. Ce qui n’est quand même pas si mal. Le succès de sa durabilité réside dans sa façon de garder le baseball simple. Il comprend son rôle à chaque situation. Il ne met jamais son équipe dans le trouble. Il faut s’en méfier car il peut vous sortir le gros coup sûr opportun. Il ne fonctionne pas par séquence non plus, comme la plupart des joueurs. Il est égal à lui-même tous les jours. Défensivement, on sait ce dont il est capable. Sa fiabilité récurrente l’ont gardé sur les terrains de la MLB.

Photo Dave Cruz/NBC


Quant à Jamie Moyer, à 49 ans, il ne se contente pas de gagner un poste dans la rotation des Rockies du Colorado. Il sera deuxième partant en début de saison. Rien de moins! Il y a deux façons d’analyser la situation; Ou bien Moyer est exceptionnel ou bien les Rockies sont joyeusement mal pris. J’opte pour un mélange des deux. À cet âge, c’est évident que sa rapide n’intimide plus personne. Mais il s’ajuste, comprend les frappeurs, il est attentif au moindre détail qui peut lui procurer un avantage. Il mélange les tirs et déstabilise l’adversaire. Il a débuté sa carrière au même moment que Top Gun était sur les écrans de cinéma, que Bruce Hornsby and the Range chantaient The Way It Is et The Bangles Walk Like an Egyptian. Joannie Rochette et Stephanie Dubois voyaient le jour, c’était en 1986 alors que Moyer s’alignait avec les Cubs de Chicago. Après une saison d’absence en 2011 en raison d’une blessure, il revient pour une 25ème. Sa fiche est de 267 victoires et 204 défaites. Une moyenne de points mérités de 4.24, 2405 retraits sur des prises.

Être encore désiré par des organisations du baseball majeur à un âge avancé est une chose. Ce qui est plus méritoire encore, c’est de le désirer soi-même après toutes ces années. Il y a une chose qu’une large majorité de joueur de baseball veulent plus que tout, c’est jouer et, jouer encore. Espérer que ça ne s’arrêtera jamais. Ça s’appel, la Passion! Et si jamais ça doit se terminer, il restera bien le poche-ball, n’est-ce pas?

vendredi 30 mars 2012

St-Pierre libéré. Une légende inconnue à raconter


Photo: The Blades

Mauvaise mais prévisible nouvelle pour le receveur Maxim St-Pierre. En effet, les Red Sox de Boston viennent de le libérer. C’était écrit dans le ciel qu’il n y avait pas de place pour lui dans le réseau des filiales de cette équipe. Son histoire en est une de courage et de détermination.

Le vétéran qui a joué son premier match dans les majeures avec les Tigers de Detroit en 2010, est à la croisé des chemins. St-Pierre un ancien des Diamants de Québec dans la LBÉQ est une véritable légende inconnue. Une histoire peu banale que la sienne. Promis à un bel avenir en raison d’un bras canon, il n’a jamais pu atteindre son rêve…avant 2010. Mais ce n’était pas qu’une simple présence dans le grand club qui attendait le Québécois. C’était plutôt une carrière complète. Du moins, les commentaires lui étaient favorables. Dave Dombrowski, le DG des Tigers en a déjà parlé comme de son futur receveur. Ses difficultés au bâton l’ont éloigné des majeures. Il a quand même joué au match des étoiles de la Ligue Eastern, et reçu quelques honneurs au AA. Les prospects des Tigers, il les a tous dirigés. Lorsqu’Alex Avila a pris la route de Detroit, de toute évidence, St-Pierre ne pouvait plus espérer grand-chose dans cette organisation. Il fut libéré à la fin de la dernière campagne pour se dénicher une place chez les Red Sox avant le camp en cours. C’était bien sûr pour obtenir un receveur supplémentaire au camp. Une police d’assurance en cas de blessure, en plus de profiter de son expérience avec de jeunes lanceurs.

Humilité et courage

St-Pierre a fait preuve d’humilité lorsqu’il a raconté son histoire après avoir été libéré une première fois par les Tigers et ensuite par les Brewers de Milwaukee qui ont tenté de le métamorphoser en releveur en raison de la puissance de son bras. C'était le fond du baril. On ne pourrait mieux dire. C’est à ce moment qu’il a confié avoir eu de sérieux problèmes avec l’alcool. Ayant de la difficulté à s’exprimer en anglais, les autres joueurs croyaient qu’il était idiot en raison de ses hésitations et de son accent. Quand il sortait dans les bars avec les autres joueurs, il attirait plus d’attention quand il buvait. On le trouvait « funny.» Il avait plus de succès auprès des filles et des autres joueurs. Il n’en fallut pas plus pour qu’il sombre dans l’alcoolisme.

Après s’être repris en mains, il a recontacté les Tigers qui hésitaient pour finalement accepter de lui donner une autre chance. Il a convaincu tout le monde que tout ça était derrière lui. Plus question de revenir en arrière. St-Pierre était heureux. Il a dû recommencer au AA, puis de nouveau retourner au AAA. Finalement, on lui a donné ce qu’il méritait en 2010 quand il a pris place derrière le marbre des Tigers de Detroit. Il s’est même exprimé auprès des médias sur les déboires de Miguel Cabrera avec l’alcool, l’encourageant à continuer le combat sans porter de jugement.

Photo AP archives 

Ce n’est pas encore terminé pour St-Pierre. Les vétérans receveurs ont plus d’une vie. Une autre organisation pourrait lui faire signe, si ce n’est déjà fait au moment où vous lisez ceci. On pourrait vouloir profiter de son expérience avec de jeunes prospects au monticule. Il pourrait aussi signer chez les Capitales de Québec. Cependant, les chances sont minces. Patrick D’Aoust va probablement revenir. Pierre-Luc Laforest est toujours avec l’équipe et, le nombre de vétérans limité à cinq, complique déjà la venue de Jonathan Malo, lui aussi libéré et sans équipe. Il faudrait que Laforest laisse sa place et devienne instructeur des frappeurs exclusivement, tout en restant comme police d’assurance en cas de blessure. Et encore, Karl Gélinas devrait aussi se retirer pour également faire de la place à Malo. Il est grandement temps que des équipes de la Can-Am s’installent à Trois-Rivières et Montréal pour les joueurs du Québec qui sont encore capables d’en donner. Les Capitales ne peuvent récupérer tout le monde avec les règlements sur l’alignement dans le baseball indépendant. À moins de jouer dans la ligue Atlantique où il n y a pas de plafond salarial, ni de limite de vétéran.

Peu importe ce qui arrivera à Maxim St-Pierre, il est un model de courage, de détermination, d’humilité pour les jeunes joueurs de baseball. C’est même plus que ça. Un model tout court pour la jeunesse qui se perd dans la drogue et l’alcoolisme. Il en va de même pour chacun de nous qui joue dans le match de la vie. 


Sa carrière 

En 1997 choix de 26ème ronde de Detroit à 17 ans
15 saisons dans le baseball pro. .248, 73 cc, 466 pp, ops .671.
6 matchs dans les majeures avec les Tigers. .222, 1 2b.
1004 matchs dans les mineures, 82 erreurs, 35% de réussite pour contrer les vols de buts. 


Leonardo Ochoa


Leonardo Ochoa a également été libéré par les Giants de San Francisco hier. S'il ne trouve pas preneur ailleurs dans le baseball affilié, il pourrait être une option pour Québec en raison de son statut de recrue (Ou LS-1 à voir). 

jeudi 29 mars 2012

Prédictions 2012


Nostradamus peut aller se rhabiller. C’est le moment de renouveler ma licence de prophète. À mon tour de revêtir l’imperméable et d’aller me mouiller.

Exceptionnellement, cette saison, il faut traverser un épais brouillard avant d’y voir un peu plus clair. Jamais auparavant, je n’ai eu autant de difficulté à analyser le classement potentiel d’une nouvelle saison.

Question de rendre l’exercice plus compliqué,  quelques équipes vont progresser cette année et d'autres vont régresser quelque peu.  Généralement, on part avec quelques certitudes et, on se concentre sur le reste. Cette fois, les certitudes sont rares. Les dirigeants de la MLB ont aussi pensé à nous, en ajoutant une équipe supplémentaire en séries dans chaque ligue. De quoi rendre fou votre humble serviteur qui n’a jamais eu à utiliser autant d’outils pour parvenir à son résultat final d’avant-saison. Voyons voir ce que ça donne.

Nationale

Est

1 Braves d’Atlanta. Surveillez leur monticule. Beaucoup de profondeur dans la rotation. Heyward devrait s’installer en attaque. Cette première place est loin d’être gagnée. Mais dans les circonstances, ils en sont les plus proches. 

2 (WC2) Nationals de Washington. Ils sont près d’éclore. Gio Gonzalez aidera beaucoup le monticule. Pas encore tout à fait au point en attaque. Leur inexpérience et le manque de maturité de l’équipe pourraient les faire glisser d’un rang.  

3 Phillies de Philadelphie. Les pertes de Howard et Utley coûteront le premier rang et, plus? Et combien plus? Ils perdent en puissance, en profondeur dans l’alignement, mais aussi sur le banc; Du moins en début de saison, au minimum. Pourraient quand même faire les séries, voir même s’installer au second rang.

4 Marlins de Miami. La chimie ce n’est pas pour demain malgré les acquisitions de l’hiver. Ça sera rock n roll dans le vestiaire avec Ozzie, Big Z et « La précieuse José. »

5 Mets de New York. Doivent reconstruire. Ils en ont pour un moment à se remettre des années Minaya. 

Centrale

1 Reds de Cincinnati. Avec la venue de Mat Latos, ils ont trouvé la pièce manquante. Sans closer, Marshall devra être impeccable. L’attaque à de quoi répondre. Ils ont de la puissance.

2 Brewers de Milwaukee. On demeure dangereux malgré la perte de Fielder. Trois partants relativement fiables, bon enclos.

3 Cards de St-Louis. Encore relativement solides dans la rotation, même sans Carpenter. Enclos douteux. La perte de Pujols se fera sentir. Holliday n’aura pas le choix de connaître une grosse saison. Sinon…

4 Pirates de Pittsburgh. Meilleurs qu’auparavant sur la butte. Pedro Alvarez doit en donner, sinon, ils seront dans le trouble en attaque. L’équipe pourrait jouer les troubles fête dans cette section, si la rotation en donne encore plus que l’an dernier.

5 Cubs de Chicago. Si seulement, ils avaient une rotation moindrement fiable. Ils pourraient espérer mieux. À surveiller dans l’avenir.

6 Astros de Houston. Mince consolation, ils ne seront pas sixièmes l’an prochain. Ils passeront dans l’Ouest de l’Américaine. Ils sont mauvais. Très mauvais!

Ouest

1 Diamondbacks de l’Arizona. On a ajouté un solide frappeur en Jason Kubel dans une attaque déjà intéressante. Bons en défensive. Bons au monticule. Doute sur le closer avec Putz.

2(WC1) Giants de San Fransisco. Toujours dominants dans la rotation. Ils le sont autant dans l’enclos. Devraient faire mieux en attaque avec le retour de Posey. C’est à espérer pour eux car ce n’est pas reposant pour les lanceurs de travailler sous pression et, sans marge de manœuvre tous les soirs.

3 Dodgers de Los Angeles. Pas trop mauvais au monticule, pas trop mauvais en attaque, pas trop mauvais avec les gants, ils sont simplement…pas trop mauvais. Il manque des pièces encore.

4 Padres de San Diego. Troisième l’an dernier au monticule. Mais ils frappent moins bien que votre grand-mère. Manque de puissance. Si Maybin se réveille, gardez-les à l’œil.

5 Rockies du Colorado. Toujours dangereux en attaque, ils ne sont pas assez solides au monticule dans cette division où les duels se décident sur très peu de choses. Vraiment trop ordinaires en relève.

Américaine

Est

1 Rays de Tampa Bay. Rotation d’enfer, combinée à une offensive tenace. Relève moyenne qui pourrait leur coûter le premier rang. Ils ont appris à gagner et, ils sont diriger de main de maître.

2(WC2) Red Sox de Boston. Toujours dévastateurs en attaque. La rotation doit rester en santé. Ça prend une bonne saison de Pedroia et de l’enclos. Le second point est incertain. Pourraient aussi terminer quatrième.

3 Blue Jays de Toronto. L’équipe gagnera encore en expérience. Lawrie va s’épanouir et Adam Lind gagnera encore en maturité. José Bautista demeure la grande menace. Pas assez de profondeur sur le monticule. Mais qui sait pour une place en séries? Ils vont faire beaucoup de dommages.

4 Yankees de New York. Le retour de Pettite laisse présager des problèmes dans la rotation qui est instable. Bon enclos. Jeter et Rodriguez au ralenti? Des doutes sur l’état de santé général de l’équipe. Mais ne les éliminez pas trop vite.

5 Orioles de Baltimore. Il est loin le temps où on accumulait les candidats au Cy Young. Ils peuvent toujours espérer un acte de Dieu.

Centrale

1 Tigers de Detroit. La seule certitude de l’Américaine pour sa place au sommet. Fielder-Cabrera feront des flammèches. Leur rotation ne doit pas passer dans l’ombre des coups de bâton. Ça serait injuste, même si ce n’est pas la meilleure de l’Américaine. Défensivement très, mais très douteux.

2 Indians de Cleveland. L’art de reconstruire selon Shapiro. Deux ans après avoir laissé partir Lee et Sabathia, ils terminaient seconds. Ils le seront encore cette saison. Ils ne sont pas encore mûrs pour espérer plus. Pourraient surprendre et se retrouver en séries, à condition de gagner des matchs contre les bonnes équipes des autres sections.

3 Royals de Kansas City. Ils frappent tout ce qui bouge…mais l’adversaire aussi, hélas. À peu de choses près d’être une équipe aspirante au premier rang. Sans Joaquim Soria, on ne peut pas espérer plus pour le moment.

4 White Sox de Chicago. Ken Williams travaille bien, mais il est comme une femme devant deux pairs de souliers. Une équipe toujours moyenne et plus, ou moyenne et moins. Des cours de Shapiro?

5 Twins du Minnesota. Il est terminé le règne. Même le génie de Ron Gardenhire n’y peut rien. On doit recommencer le travail. Si Mauer et Morneau restent en santé, ça aidera à éviter la catastrophe.

Ouest 

1 Rangers du Texas. Ils sont toujours double champions de l’Américaine. Ils ne vont pas s’écrouler. Il faudra les déloger. Yu Darvish devrait remplacer avantageusement C.J. Wilson. Ils sont mauvais en défensive et ça pourrait leur coûter cher.

2(WC1) Angels de Los Angeles. Avec Pujols et compagnie, ça va faire de jolis feux d’artifices certains soirs. Le meilleur monticule de l’Américaine l’an dernier, laisse quand même perplexe. L’enclos n’accomplit pas toujours sa mission. Devraient faire les séries.

3 Mariners de Seattle. Une saison importante pour eux. Elle en sera une d’évaluation et de prise d’expérience.

4 A’s d’Oakland. Ils peuvent batailler avec les Mariners pour le troisième rang. Beaucoup de talent, ils connaitront quelques bons moments. On se prépare tranquillement à un retour vers le haut.


Deux certitudes

Les Diamondbacks et les Tigers seront en séries. Voilà pour les seules certitudes. Quant à leurs positions au classement, ça reste à voir dans le cas des D-Backs, c’est par contre plus certain pour les Tigers qui devraient filer avec le premier rang.

Pour le reste, les blessures, les joueurs clés qui ne livreront pas la marchandise et les jeunes joueurs en progression feront la différence entre faire ou ne pas faire les séries. Les mois d’août et septembre seront chauds. Il ne faudra pas trop échapper de match en début de campagne. À l’exception des deux certitudes, je ne pense pas qu’on devrait voir une autre équipe distancer outrageusement ses poursuivants.    



   

mardi 27 mars 2012

À la conquête de l’Ouest


Pendant qu’on parle beaucoup de ce qui se passe dans l’Est au baseball majeur; Autant dans la ligue Nationale que dans l’Américaine, il se prépare une lutte féroce du côté du Pacifique. D’ailleurs, il n’y aura de pacifique que la côte et l’océan là-bas. 

L’acquisition d’Albert Pujols par les Angels de Los Angeles a envoyé un message clair à tout le monde dans la MLB. Ce n’est plus simplement le titre dans l’Ouest qu’on veut reprendre, mais aussi le titre de champion de la Série Mondiale. Les Angels ont une profondeur sans pareil avec Kendry Morales et Mark Trumbo qui peuvent également seconder Pujols. On tente de métamorphoser Trumbo en joueur de troisième but pour garder son bâton dans l’alignement tous les jours. Ce qui n’est pas encore gagné. Leur rotation fut très solide l’an dernier, et on a ajouté C.J. Wilson. Ce dernier n’aura guère beaucoup d’impact. Il reste aussi des lacunes en relève et, on ignore toujours si Vernon Wells et Torii Hunter finiront par profiter de la présence de Pujols en attaque. Il faudra faire de la place au jeune Mike Trout au champ extérieur. Ce qui laisse présager une transaction avant la fin juillet.   

Les Rangers du Texas n’ont pas l’intention de laisser filer le titre de section vers d’autres mains après deux saisons. Yu Darvish, la jeune sensation japonaise s’est joint à eux. Il lui faudra s’ajuster aux frappeurs très aguerris et d’une grande diversité des majeures. Le personnel de lanceurs des Texans est bon. Pas excellent, mais assez pour garder l’équipe dans le match plus souvent qu’autrement. C’est en deuxième demi-saison que le monticule à tendance à fléchir. Darvish n’est pas une solution à ce problème alors que les longs voyages et le rythme infernal aura probablement raison de sa durabilité en cette première campagne en Amérique. En Joe Nathan, ils ont trouvé le closer qui permet à Neftali Feliz de prendre place dans la rotation. Nathan est un vrai. Mais depuis sa blessure, il est devenu moins fiable. L’attaque des Rangers demeure dangereuse. On ne sait jamais par contre combien de match jouera Josh Hamilton. Ils ont plusieurs options en offensive avec la polyvalence de Michael Young, David Murphy et Julio Borbon. L’équipe peut aussi courir avec Elvis Andrus. Ce dernier pourrait enfin se révéler cette saison et devenir un joueur de premier plan.

Et les autres    

Les A’s d’Oakland et les Mariners de Seattle vous font peut-être sourire devant ces deux monstres. Mais les Angels et les Rangers pourraient bien rire jaune à la mesure que la saison avancera. Les deux négligés n’ont pas de quoi tenir la route, mais on est très loin des minables Astros de Houston. Ces deux équipes vont pousser à fond et donner tout ce qu’elles ont. Elles vont forcer les Angels et les Rangers à devoir les battre car ils ne vont pas abandonner d’eux-mêmes tant qu’ils ne seront pas mis K.O. Les Mariners ont des choses à prouver dans une saison d’apprentissage alors que les A’s sont à évaluer leurs forces et leurs faiblesses dans le but de refaire leur équipe. Ni les Mariners, ni les A’s ne sont dépourvus de talent. Il reste des morceaux à coller et à évaluer la durabilité et la constance des joueurs en place. La détermination devrait toutefois être au rendez-vous. Ce qui laissera des marques aux Angels et aux Rangers.

"West side story"

Dans la Nationale, la lutte sera toute aussi éprouvante. Les Diamondbacks de l’Arizona sont méconnus. Un excellent personnel de lanceurs renforcit de Trevor Cahill dans la rotation. Une attaque avec beaucoup de puissance. Il faudra voir si Paul Goldschmidt est capable de tenir la route au premier but. Ils ont un très bon champ extérieur. Les Giants de San Fransisco ont beau avoir été inertes en attaque l’an dernier, ils restent une équipe très redoutable avec leur monticule et le retour de Buster Posey. Quant aux Padres de San Diego, ils ne sont jamais une proie facile. Mauvais en attaque, ils ont toujours un bon personnel de lanceurs dans un stade de lanceurs. Il faudra encore les vaincre en jouant du « small ball » où il n y a pas de place aux erreurs physiques et de jugements. Les Rockies du Colorado, sont tout l’inverse. On est ordinaire au monticule, mais on est toujours capable de vous défoncer en attaque. Les deux extrémités du losange sont vieillissantes avec Todd Helton et Casey Blake mais le reste de la formation de tous les jours est très dangereux au bâton…même à l’étranger. Les Dodgers de Los Angeles comptent sur Matt Kemp qui a frôlé le club des 40-40 l’an dernier. Il sera le point de mire de l’attaque des Dodgers. Il faudra surveiller Dee Gordon qui pourrait s’avérer un catalyseur avec sa vitesse. Une attaque différente et plus diversifiée, combinée à l’as de la rotation Clayton Kershaw et aux autres partants qui peuvent tenir leur bout, et à un enclos amélioré.

Là non plus, ça ne sera pas une partie de plaisir. L’histoire de cette saison dans l’Ouest de la Nationale sera écrite de sueur et de sang. 

lundi 26 mars 2012

Dix choses à prévoir dans la MLB

Si vous avez passé l’hiver à vous nourrir de vos graisses dans le fond d’une grotte, voici les dix choses à garder dans le collimateur pour la prochaine saison.


           Les Angels de Los Angeles vont échanger Torii Hunter et/ou Kendry Morales.

          Les Mets de New York vont tenter de se départir de David Wright et Jason Bay. Mr. Met demandera lui-même à être échangé pour ne pas se faire tuer par un lanceur.

          Dee Gordon des Dodgers sera le prochain monarque pour les vols de but, suivi de près par Cameron Maybin des Padres.  

Les Braves d’Atlanta échangeront un de leur partant en retour d’un bâton…avec un frappeur au bout évidemment!  
    
 Les assistances seront en hausse dans tous les stades.

 Les Blue Jays seront encore dans la course au championnat de l’Est en septembre.

Bryce Harper fera ses débuts à Washington en cours de saison

Ozzie Guillen va sauter un « gasket » (ou deux, peut-être trois) à Miami.

 Brad Mills sera congédié. Les Astros, 100 défaites.

En plus de Russell Martin, deux autres Québécois joueront cette saison dans les majeures. Luke Carlin, Philippe Aumont et peut-être même Philippe-Alexandre Valiquette.


vendredi 23 mars 2012

Des équipes et des Hommes


(Photo: Reason Hit n Run)
Si les équipes du baseball majeur étaient une seule personne, quelle serait le profil psychologique de celle-ci en 2012? Voici une étude non scientifique qui permettra d’avoir un autre regard sur la saison qui approche à grands pas.

Monsieur ou Madame…

Angels de Los Angeles est Impulsif. Il fonce dans le doute. Sans se poser de question.

A’s d’Oakland. Travailleur infatigable. Ses intentions sont claires. Le guerrier va se battre jusqu’au bout. Quand il pliera l’échine, il vous aura arraché quelque chose.

Astros de Houston est en dépression profonde.

Blue Jays de Toronto. Confiant et à la fois fragile.

Braves d’Atlanta sera distrait par un départ annoncé. Devra travailler sa concentration.

Brewers de Milwaukee. Figé par l’anxiété.

Cards de St-Louis, Inquiets et dérangé.

Cubs de Chicago, cherche sa voie. Il manque de confiance en lui.

Diamondbacks de l’Arizona, apprend à grandir de ses erreurs passées.

Dodgers de Los Angeles se cherche. Voudrait y croire. Il attend l’événement qui le poussera vers l’avant. 

Giants de San Fransisco, se nourrit à même les embûches.

Indians de Cleveland. Craintif, il en veut encore davantage malgré tout

Mariners de Seattle. Méthodique, il est sérieux. 

Marlins de Miami est tout simplement bipolaire.

Mets de New York broie du noir.

Nationals de Washington est positif. Devrait faire attention de ne pas frapper un mur.

Orioles de Baltimore. S’apitoie sur son sort pendant que la parade défile.

Padres de San Diego est dans l’incompréhension.

Phillies de Philadelphie est atteint physiquement. Il s’en ressent psychologiquement sans ses moyens de défenses. Il lui reste toutefois quelques bons calmants dans la pharmacie.

Pirates de Pittsburgh est enthousiaste et insouciant. 

Rangers du Texas. Ne prend jamais rien pour acquis.

Rays de Tampa Bay. N’a peur de rien ni personne.

Reds de Cincinnati, est une personne de caractère qui ne s’en laisse pas imposer.

Red Sox de Boston  Complaisant avec une dose d’arrogance. Il reste fier.

Rockies du Colorado adore toujours les défis.

Royals de Kansas City. Ne sent pas la pression encore. Il est un « Roger Bon Temps »

Tigers de Detroit. Est entré dans une zone de confort intérieur.

Twins du Minnesota. Il angoisse, cherche toujours LA solution. 

White Sox de Chicago. Il est dans l’incertitude. Ne sait plus ce qu’il est exactement. 

Yankees de New York. Ne sait plus s’il doit croire en ses moyens. Il en veut encore.

Ne jamais négliger

L’exercice peut paraître simpliste à première vue. Il n’en demeure pas moins que le baseball est le sport le plus difficile mentalement. Il faut performer jour après jour pendant 162 parties. Tout ça, après un camp d’entrainement de 40 jours. Une équipe de 25 joueurs compte autant de caractères et d’individus. Le talent, la capacité d’être constant est une grande qualité recherchée par les dépisteurs et les organisations. Mais, on cherche aussi à avoir des joueurs mentalement très solides pour passer au travers des éprouvantes saisons. Il n’est pas rare de voir des équipes s’écrouler après le match des étoiles. Un manque de concentration de certains, la fatigue physique et psychologique, une série de quelques défaites, ou une série contre un adversaire direct qu’on laisse filer, et le reste s’enchaine. L’inverse est aussi vrai pour les équipes qui mettent la « switch à on » à ce moment précis. Le talent ne suffit pas. Il faut être fort et durable entre les oreilles également.

mercredi 21 mars 2012

L’incroyable histoire de Jeff Harris


(Photo Max Waugh)
Vous ne l’avez jamais remarqué; Vous ne connaissez probablement pas son nom. Sauf, peut-être si vous êtes de la ville de Québec. L’histoire de Jeff Harris est tout simplement surréaliste. Si je n’en n’avais pas été témoin, j’aurais beaucoup de mal à y croire.

En 1995, Harris est repêché au 29ème tour par les Twins du Minnesota. Il débute la même année dans la ligue des Recrues où il connaît un certain succès comme releveur. Il gradue au A la saison suivante où il présente une bonne moyenne de points mérités de 3.11 et une fiche de 8-3. Il passe du A+ au AA tout juste l’année après, avec une «MPM» combinée qui dépasse à peine le 2.00. Harris est dans la mire de l’organisation des Twins pour devenir set-up man ou closer dans les majeures. En 1998 il est invaincu en 9 décisions dont 8 aux AAA et 1 au AA. Par contre sa moyenne de points mérités est mauvaise au niveau supérieur. L’histoire se répète en ‘99 alors qu’il domine à nouveau outrageusement au AA avec une « MPM » sous les 2.00, mais il n’arrive pas à s’ajuster au AAA. Blessé au coude en 2000, il lance peu avant d’être libéré à la fin de la saison.

L’aventure commence

En 2001, ne trouvant pas preneur, il signe avec le Heat de Chico dans la Western Baseball League. Un circuit indépendant. Pour ménager son bras, il change sa façon de lancer. Sa rapide est à peine à 88 MPH. Mais ça fonctionne. Il connaît beaucoup de succès comme partant. Toujours incapable de convaincre une organisation des majeures, il tente sa chance à Taiwan en 2003. Mais il est retranché avant de se joindre à une équipe professionnelle de Chine. Comme un malheur ne vient jamais seul, le SRAS fait rage en Chine et il doit rentrer en Amérique.

Un point tournant

Le destin fait toutefois bien les choses, et Harris signe avec les Capitales de Québec de la ligue Northeast (Maintenant la Can-Am). À 28 ans, ce n’est plus un jeune loup. Il n’a plus sa rapide dévastatrice des premiers jours, et personne ne veut de lui dans le baseball majeur. Il connaît une saison exceptionnelle dans la « Cité aux Toits Verts. » Une fiche de 9-4, une moyenne de points mérités de 2.51 et son contrôle est parfait. Le vétéran a quand même vu neiger, et il profite des précieux conseils de Michel Laplante, ancien de l’organisation des Pirates de Pittsburgh, des Braves d’Atlanta et des Expos de Montréal, qui a atteint le AAA. Malgré son excellente contribution, il n’est pas le meilleur partant de la formation des Caps.

Jeff Harris se plait à Québec. Il aime l’organisation et l’environnement. Il revient pour la saison 2004, tout en songeant sérieusement à son après-carrière. Il débute la campagne et présente encore des chiffres ahurissants. Toujours en contrôle, il déséquilibre les frappeurs adverses avec une aisance peu commune. Après deux solides départs et une moyenne de points mérités de 0.75, on fait aller ses contacts dans les bureaux à Québec. Finalement, les Mariners de Seattle rachètent le contrat de Harris aux Capitales. À 29 ans, Harris aura une autre chance et Québec doit se chercher un autre lanceur partant. Même si le but premier est de gagné dans le baseball indépendant, et non de faire du développement, on tente d’aider les joueurs à améliorer leur sort vers le baseball majeur quand c’est possible. Harris a obtenu cette opportunité.

Monsieur Versatilité

Les Mariners adorent Harris qui est un bon joueur d’équipe. « Je n’ai toujours voulu qu’une chose peu importe le niveau, c’est de remporter un jour une bague de championnat, » déclarait l’ex-partant des Caps. Il passe le reste de la saison au AAA. Il lance tantôt comme partant, tantôt comme releveur. Toujours avec un certain succès. Si parfois les lanceurs de longue relève refusent de donner un départ pour ne pas nuire à leur préparation, Harris est prêt à le faire, même avec deux jours d’avis. En 2005, il débute au AAA, mais sera rétrogradé au AA.  Les Mariners ont besoin de son poste pour faire graduer un jeune prospect. Harris n’est pas dans les plans pour le grand club, même s’il performe comme jamais. Mieux encore qu’à Québec et Chico, même mieux qu’à ses débuts chez les Twins quand il avait sa rapide dévastatrice. Il remonte au AAA. On l’emploi en courte relève, en longue relève, comme closer, set-up man. On lui donne le surnom de Monsieur Versatilité.

Le gérant des Rainiers de Tacoma est arrivé au beau milieu du vestiaire avant un match. Il tenait absolument à poser ce geste devant tout le monde. Sachant combien Harris était un homme apprécié de ses coéquipiers. Il annonça à son vétéran lanceur de faire ses valises sous les applaudissements des autres joueurs. Il partait pour Detroit afin de rejoindre les Mariners sur la route.

Du rêve à la réalité

Le 2 août 2005, les Mariners envoient Jorge Campillo pour débuter la rencontre à Detroit. Le partant souffre de douleurs au coude après la première manche. Il ne mettra pas le pied sur la butte à la deuxième. Qui peut bien être en mesure de prendre la relève dans ses conditions? Monsieur Versalitié, bien sûr! Harris lance enfin dans les majeures. Et quelle performance! 5.0 manches, 3 coups sûrs, aucun but sur balles, aucun point et un retrait sur des prises dans un gain de 4-1 des protégés de Mark Hargrove. L’histoire fait la une des tabloïdes sportifs de Seattle et même ailleurs en Amérique.

Le 30 août, il bat les Yankees de New York au Yankee Stadium dans un départ de 6.1 manches. Cinq jours après avoir vaincu les Rangers du Texas. À la fin de la saison 2006, où il n’a lancé que 3.1 manches en relève dans les majeures, Harris est libéré. Il a signé avec les Indians de Cleveland où il n’a lancé que dans les mineures. Aujourd’hui, il est instructeur des lanceurs pour les prospects de cette formation dans la ligue de l’Arizona.

Un grand moment 

Dans mon hobby de chroniqueur, j’ai eu le privilège de rencontrer des joueurs, des gérants, des hommes et femmes de baseball. D’avoir été témoin du travail accompli par Jeff Harris pour toucher son rêve fut l’un de mes plus beaux moments. Lorsque je l’ai vu sur le monticule du Yankee Stadium, un an seulement après l’avoir vu quitter Québec, des frissons m’ont traversé le corps. Ce genre d’histoire fait du baseball, un sport magnifique. Steve Delabar, également des Mariners, a fait un parcours sensiblement pareil. De la ligue Frontier (Indépendant), à la Can-Am (Indépendant) avec le Rox de Brockton, il a débuté l’an dernier à Seattle. Même si son histoire est un peu moins rocambolesque, elle n’est pas moins digne de mention. 

mardi 20 mars 2012

Le baseball avant le hockey au Québec

On sait déjà qu’au Canada le hockey prend une large place dans le cœur des amateurs de sport. Le hockey, notre sport national, fait office de religion. Au Québec, nous y sommes particulièrement attachés.  Il fait parti de notre patrimoine depuis plus d’un siècle. Ce que l’on sait moins, c’est que le baseball est tout aussi présent dans l’histoire de la province.

On joua au baseball dès 1860 au Québec. C’est quinze années plus tôt qu’au hockey. L’honneur de la première équipe de sport professionnelle québécoise, revient à une équipe de baseball de Montréal en 1890. Trois ans avant que le hockey en fasse autant dans la même ville.

Deux âges d’or

Le baseball a connu deux âges d’or au Québec. L’époque de Jackie Robinson avec les Royaux de Montréal de la Ligue Internationale en 1945 et 46. Filiale des Dodgers de Brooklyn, les Royaux ont remporté le titre en ’46. L’année suivante, la Ligue Provinciale débutait pour finir par connaître un succès monstre. Les villes de Québec et Trois-Rivières notamment, évoluaient dans le circuit.

Le second âge d’or est plus captivant. Les Expos de Montréal jouent dans le baseball majeur depuis 1969 quand l’équipe installe son club-école AA à Québec en ‘71. Jusque là, il n y a rien pour jeter les plus jeunes en bas de leur chaise. Mais Québec aura de la compétition puisque Trois-Rivières obtient également l’équipe ferme des Reds de Cincinnati. Toujours pas impressionnés? Et bien Sherbrooke recevra les prospects des Pirates de Pittsburgh pendant deux saisons de 1972 à ’73 inclusivement. L’équipe déménage, et les Pirates de …Thetford Mines voient le jour l’année suivante avant de devenir les Miners du même endroit. Là, vous êtes sur l’arrière-train, je sais! Trois équipes dans la Ligue Eastern (AA) et une équipe du baseball majeur en même temps pour un total de quatre formations professionnelles. C’est deux fois plus qu’il n y avait d’équipes de hockey pros au Québec. Les Nordiques de l’AMH et bien sûr, le Canadien de la LNH.

Cette dernière époque est assez récente pour vous nommer quelques noms qui vous diront quelque chose. Willie Randolph, Ken Macha, Kent Tekulve, Dan Driessen, Ken Griffey Sr (Junior apprenait à marcher au Stade Fernand Bedard de Trois-Rivières.), Gary Carter, Warren Cromartie, Steve Rodgers, Andre Dawson et plusieurs autres ancien Expos, Reds et Pirates, ont tous évolué au Québec. 

À l’aube d’un autre baseball boom

Le départ des Expos de Montréal devait signer l’arrêt de mort du baseball au Québec selon certains. Une autre stupidité répétée à tort qui est entrée dans la tête des amateurs de sports. Pendant que les Expos agonisaient à Montréal, le baseball prenait plus de place ailleurs au Québec. Plus de joueurs québécois que jamais jouent dans le baseball affilié ou pro indépendant. Un nombre sans précédent de joueurs juniors évoluent dans les universités et collèges aux Etats-Unis. Encore mieux, Eric Cyr, Denis Boucher, Steve Green, Maxim St-Pierre, Pierre-Luc Laforest, Luke Carlin, Eric Gagné et Russell Martin ont tous joué dans les majeures pendant l’agonie ou après la mort des Expos. Le baseball n’a jamais été aussi bien développé que maintenant. Les jeunes retournent aussi au baseball de plus en plus. En 2013, il est écrit dans le ciel que le Québec comptera trois équipes dans la Ligue Can-Am. Soit une seule équipe professionnelle de moins que lors du dernier âge d’or. On est encore loin des majeures et de l’engouement pour les Expos des années ’70 et ’80, mais nous sommes encore bien plus loin de la disparition annoncée du baseball.

lundi 19 mars 2012

Les cinq déceptions de 2012


(Ross D. Franklin/AP) 
Voici les cinq candidats dont les flops sont plus que probables durant la saison 2012 qui s’amorcera dans deux semaines.

Le talon de Ryan, celui des Phillies?

Ryan Howard sera sur la touche en début de saison en raison d’une blessure au talon d’Achille. Son retour aura un effet positif sur l’attaque des Phillies de Philadelphie. Ce qui ne durera pas dès qu’on se rendra compte qu’il ne sera pas aussi à l’aise pour tirer la balle sur ses tirs favoris au coin extérieur. Il frappe bien au champ opposé, ce qui pourrait le sauver quelque peu, mais il perdra en puissance. Déjà vulnérable au coin intérieur, il le sera davantage. Sans protection véritable dans l’alignement, ça rendra encore plus difficile ses présences au bâton, où on évitera de le défier. Il lui faudra du temps avant de prendre son rythme. Guérir de cette blessure, c’est généralement long et complexe. Déjà peu mobile en défensive, il sera encore moins efficace avec son gant.     

L’imposteur

C.J Wilson ne remplira pas les attentes des Angels de Los Angeles cette saison. Acquis sur le marché des joueurs autonomes, Wilson est un lanceur surévalué. L’an dernier, 8 de ses 16 victoires sont contre la division Ouest. Les Angels, les A’s d’Oakland et les Mariners de Seattle présentaient des offensives inertes. Trois autres de ses gains furent contre les « DésAstros » de Houston, les White Sox de Chicago et les Twins du Minnesota. Trois équipes anémiques en attaque en 2011. Il a fait preuve de contrôle toute la saison. Ce ne fut pas le cas en séries, où il a donné 11 buts sur balles en 11.0 manches face aux Card’s de St-Louis lors de la  Série Mondiale. Il a perdu contre les Tigers de Detroit pendant la Série de Championnat où il a concédé pas moins de 6 points en 6.0 manches; et ça, après une précédente sortie de 5 buts sur balles face aux mêmes Tigers. Malgré la victoire des Rangers, Wilson ne fut pas impliqué dans la décision. Plus tôt en saison, il a également eu toutes les misères au monde face aux bonnes équipes offensives. Il a notamment été malmené par les Blue Jays de Toronto dans une courte présence de 3.2 manches pour 7 points. Il a toutefois vaincu les Red Sox. Un gain de 4-0. Mais Boston n’alignait pas Kevin Youkilis, ni Jacoby Ellsbury. Il a aussi battu les Royals de Kansas City. Une bonne attaque, mais c’est l’offensive des Rangers qui a fait la différence dans un gain de 8-7 où il a cédé 4 points en 7.0 manches. Il est vrai que Wilson évoluera encore dans la division Ouest cette saison. Mais cette fois, il affrontera ses anciens coéquipiers des Rangers. Une équipe aux bâtons plutôt chauds. Les Angels ne sont pas allés le chercher à gros prix pour lancer contre les A’s et les Mariners. Il devra affronter les bonnes attaques du circuit. Son rôle sera bien différent cette fois.

Wright « is not right »

David Wright est un autre joueur qui fera dans les mains de son équipe cette saison. Il a perdu de la puissance, et sa production de point va drastiquement diminuer. Wright ne répond pas présent dans les moments clés. Cette saison, il n’aura pas ce problème puisque les Mets n’iront nulle-part ailleurs qu’au dernier rang dans l’Est de la Nationale. Il a raté une partie de la campagne 2011, et il a reçu une injection de cortisone il y a quelques jours pour une blessure aux muscles dans la région de la cage thoracique. Ça n’augure rien de bon. Pour que ce troisième but soit efficace, il faut qu’il soit bien entouré. Ce n’est pas le genre de joueur sur qui on peut compter pour trainer son équipe. Il devrait rester un bon joueur en défensive. Mais ce n’est pas ce dont la formation de Terry Collins aura besoin cette saison.

Lincecum peut dormir tranquille

L’an dernier, le partant Ryan Vogelsong a dominé chez les Giants de San Francisco pour les victoires et la moyenne de points mérités. Il a même terminé au quatrième rang à ce dernier chapitre dans la Ligue Nationale, sixième dans les majeures. Vogelsong est sorti de nulle-part alors que ses antécédents au monticule montrent un lanceur sans étoffe qui se fait frapper par à peu près tout le monde, incluant les bat-boys. Il a perdu cinq départs consécutifs à compter du 19 août. Un releveur qui devait passer la moppe, transformé en partant qui a faibli en deuxième moitié de saison. Il a bénéficié du fait qu’on lui demandait de bouffer des manches et de garder l’équipe dans le match jusqu’à ce que l’excellente relève entre en jeu. Cette saison, ça sera très différent. Son rôle est établi depuis la fin de la dernière saison. Bruce Bochy ne voit pas Vogelsong comme une solution de rechange pour débuter des matchs, mais comme son quatrième partant. La confiance de ce vétéran de 34 ans est fragile. Celle de son gérant est limitée. Tellement qu’il place le quatrième meilleur lanceur de la Nationale pour la MPM au quatrième rang de sa propre rotation. Vogelsong n’est pas en mesure de rivaliser avec les meilleurs partants adverses. Il pourrait même retourner dans l’enclos avant la fin de la saison.

L’autre Canadien

Si une certaine équipe de hockey se retrouve dans les bas fonds de la ligue Nationale, ici c’est d’un autre Canadien dont il s’agit. Celui-là n’aura pas beaucoup de succès lui non plus. En effet, Justin Morneau aura tout un défi devant lui en se remettant de trois blessures. Une à l’index, une autre au poignet et une dernière au cou. Dans les 69 matchs qu’il a joués l’an dernier, le frappeur de puissance n’a cogné que 4 maigres circuits. Ce qui fera encore plus mal au premier but des Twins du Minnesota, ce sont les pertes de Michael Cuddyer et Jason Kubel. On ne va pas se gêner pour lancer autour de Morneau. Ajuster sa façon de frapper, trouver son rythme de croisière après une saison de blessures successive, ça se fait pour n’importe quel joueur. Après un mois, voir deux dans certains cas, les joueurs finissent par s’y retrouver. Mais quand tu es constamment sur la défensive au bâton parce qu’on t’inonde de balles cassantes ou de tir à effet, ça devient extrêmement compliqué de s’ajuster. Un frappeur de puissance comme Morneau, finira par être impatient et ça lui jouera dans la tête. Les lanceurs auront le gros bout du bâton contre lui. On risque de le voir souvent faire des promenades vers l’abri avec le bâton sur l’épaule. Il pourra se consoler en attendant la saison 2013 en regardant Joey Votto. L’autre canadien; Celui qui a du succès!   

Et les autres à (ne pas) surveiller

Chase Utley, Alex Rodriguez, Mark Buehrle, Brandon League et Matt Holliday. Dans le cas d’Utley, on ignore quand il reviendra, s’il reviendra, et on sait encore moins dans quelle condition. Rodriguez pourrait devenir moins intimidant avec ses problèmes à la hanche et une saison de plus dans le corps. Buehrle risque de ne pas parvenir à tenir le coup dans une section de lanceurs où il aura à éviter la moindre erreur. League a surpris en connaissant relativement de succès dans son nouveau rôle de closer en 2011. La surprise est aussi terminée pour les frappeurs. Holliday risque fort de subir les contres-coups de la perte d’Albert Pujols dans l’alignement des Card’s. Devrait quand même demeurer un bon frappeur, mais moins dangereux.

dimanche 18 mars 2012

Retour d'Andy Pettitte. Les Yankees cachent quelque chose


(Photo: Le web)

Andy Pettitte a surpris tout le monde en annonçant son retour à la compétition après une saison d’absence. Il participait au camp des Yankees de New York à titre d’instructeur invité quand il a démontré de l’intérêt à lancer à nouveau. Les deux partis se sont entendus sur un contrat des ligues mineures.

Pourquoi pas?

Le risque est nul pour les Yankees. Dans ces circonstances, il n y avait pas de raison de refuser. Pettite est un fier compétiteur. Il ne serait pas embarqué dans cette aventure sans se croire capable de pouvoir le faire. Il reste à savoir avec quel niveau de succès il peut le faire. On ne peut évaluer ses chances de réussite pour l’instant, sans savoir comment est sa forme physique, l’état de son bras, et la qualité de ses tirs après une saison d’absence. Sur ces points nous aurons la réponse plus tard.

Et…Pourquoi?

Cette dernière acquisition des Yankees laisse songeur. La nouvelle dans cette nouvelle, ce n’est pas le retour de Pettitte, mais qu’est-ce que viennent de nous dire Joe Girardi, Larry Rothschild et Brian Cashman. Sommes-nous dans le trouble à ce point au monticule à New York ? Si on avait besoin d’un lanceur, pourquoi avoir laissé partir A.J. Burnett ? Surtout que Pettitte devra faire un séjour dans les mineures et ne sera pas prêt à l’ouverture de la saison. Freddy Garcia et Phil Hughes bataillent pour le poste de cinquième partant. Il y avait déjà un lanceur de trop dans la rotation avant la venue Pettitte.

 

Les Yankees commenceraient-ils à croire qu’ils se sont fait avoir en échangeant leur top prospect, le receveur, Jesus Montero en retour de Michael Pineda ? Ce dernier éprouve des problèmes de vélocité au camp qui laissent perplexe bien que son contrôle soit bon. Aurait-on moins confiance en Hiroki Kuroda après l’avoir vu au camp ? Craignent-ils que C.C. Sabathia se blesse ou savent-ils quelque chose qu’on ne veut pas dévoiler sur l’état de son genou ou de son épaule ? Les Yankees sentent-ils la nécessité d’ajouter une police d’assurance supplémentaire à leur rotation ?

 

La réponse est peut-être ailleurs. Ne pouvant compter que sur Sabathia comme « patte du sud », les Yankees n’ont aucune autre option de ce côté. Girardi sera donc obligé d’envoyer trois droitiers consécutifs contre leurs adversaires directs en début et fin de saison. Évidemment, on joue plus souvent dans sa division en avril-mai et septembre.  Les quatre autres équipes de l’Est sont en mesure de présenter un alignement comptant un minimum de 5 frappeurs gauchers en incluant les ambidextres. Les autres formations de la section ont tous plus d’un partant gaucher, sauf les Red Sox de Boston. À la différence des Yankees, les Red Sox ont des options de remplacements ou d’ajout sporadique d’un partant gaucher si le besoin s’en fait sentir.

La certitude

Il y a une chose dont on peut être certain. Aussi bon a-t-il été pour eux, les Yankees de New York ne font pas ça pour le simple fait de faire plaisir à Andy Pettitte. Il y a sans aucun doute quelque chose qui ne plait pas aux dirigeants dans la situation de l’équipe au monticule dans le moment. Pettitte est-il la solution ? Du moins, les hommes de baseball des Yankees le croient. 

vendredi 16 mars 2012

Pour en finir (ou pas) avec les Yankees et les Red Sox


Lors de ma dernière intervention sur Edition Sport avec le confrère Mark Dickey, nous avons abordés le sujet de l’inégalité ou la non-inégalité de la compétition dans le baseball majeur. Je vais donc tenter encore une fois, d’en finir avec le mythe qui veut que les équipes plus riches s’approprient un avantage en signant les meilleurs joueurs disponibles sur le marché des joueurs autonomes. Mythe qui est beaucoup en lien avec les acquisitions faites par les Yankees de New York et les Red Sox de Boston.

Contre vent et marée, je suis un grand défenseur du système actuel et contre le plafond salarial adopté par d’autres ligues majeures. Les moyens n’étant pas les mêmes, je suis toutefois pour ce système dans les ligues indépendantes, peu importe le sport.

Comment défendre ce système

Il faut au départ, prendre le temps de se rendre compte que dans la NFL, ligue qui a adopté le plafond salalrial, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, sont allés pas moins de cinq fois au Super Bowl dans la dernière décennie. Aucune équipe du baseball majeur en a fait autant à la Série Mondiale. Au deuxième rang, les Steelers de Pittsburgh ont atteint le match ultime de la NFL trois fois, ce qui est équivalent à la meilleure performance dans la MLB, qui est détenu par les Card’s de St-Louis. Il y a eu 8 champions différents depuis 10 ans dans les majeures contre 7 dans la NFL. C’est pire dans la NBA alors que 6 champions se sont échangés le titre durant la même période. Deux équipes ont remporté trois fois le titre dans les derniers 10 ans pour un total de seulement 9 finalistes différents contre 13 au baseball majeur. Dans la LNH, on a le plafond salarial que depuis 2005-2006, mais déjà deux équipes sont allées deux fois à la finale de la Coupe Stanley.

Le plafond salarial ne change rien. Il donne une fausse impression de parité en raison d’un classement plus serré où tout le monde peut battre tout le monde. Mais c’est déjà le cas au baseball puisque ce n’est pas le même sport. Tu joues des séries de 3 ou 4 matchs, et ce n’est pas le même lanceur partant chaque soir, ce qui a une influence marquante sur le résultat. Au hockey par exemple, on a dilué le produit. Il n’y a plus de ces véritables équipes dominantes qui s’affrontent dans des duels qu’on anticipe avec impatience. Ce qui existe encore au baseball. Il n y a plus non plus de ces fameuses « vraies » surprises parce que justement tout le monde peut battre tout le monde. Ces matchs où on suivait l’équipe minable quelques matchs suivant une victoire inattendue juste par curiosité. Au baseball, vous vous souvenez de l’incroyable mois de septembre des Rockies du Colorodo en route vers une participation à la Série Mondiale? Des Card’s de St-Louis à 8.5 matchs du meilleur deuxième au 12 août avant d’aller remporter le titre l’an dernier? Des Marlins de la Floride (Miami) qui ont défait les Yankees en 2003? Des Rays de Tampa Bay qui supplantent les Red Sox de Boston pour se rendre à la série finale? De ces incroyables duels entre les Red Sox et les Yankees en séries ou pour une place lors de celles-ci? Des matchs entre les Mets et les Phillies, deux équipes solides qui bataillaient pour le premier rang dans l’Est de la Nationale? Où sont passés ces matchs avec de l’intérêt et ses moments inoubliables au hockey? Quelque part perdus dans les dédales du plafond salarial.

N’oubliez pas non plus qu’il est pourtant encore plus difficile de faire les séries au baseball que dans les trois autres circuits majeures. Avec seulement huit participants (En 2012, il y en aura 10). Alors comment peut-on avoir plus de diversité chez les prétendants au titre au baseball alors que les meilleurs devraient être toujours les mêmes en s’achetant des joueurs? Elle est là la VRAIE parité. Toute la clé est également dans le non-plafond salarial. Les bonnes organisations auront du succès, les mauvaises piétineront jusqu’à ce qu’on fasse le ménage. Le plafond salarial le confirme d’ailleurs. Sinon comment les Patriots y parviendraient si tout n’était qu’une question d’argent alors que tout le monde jouent avec des masses salariales sensiblement identiques?

Les légendes urbaines 

Les seuls qui profitent d’un plafond salarial, ce sont les propriétaires qui empochent plus de dollars. Les propriétaires du baseball majeur ne sont pas pauvres, certains sont au pire moins riches. Il est vrai que les revenus ne sont pas les mêmes partout dans la MLB. Ce qui n’empêche personne pour autant d’investir sur les agents libres. Les Mets de New York sont riches, ils ont dépensé beaucoup, tout comme les Tigers de Detroit, sans trop de succès. De mauvais choix ont été faits. Si les Yankees et les Red Sox ont connu de bonnes saisons et remporté le titre, c’est en raison de choix judicieux. Déjà, les deux équipes commencent à se ressentir de ces années de dépenses sur des contrats à long terme dont ils doivent supporter le déclin des joueurs qu’ils ont du mal à se départir, sans devoir payer une large part du salaire.

Auparavant, les équipes gardaient les joueurs qui allaient devenir autonomes dans l’espoir de les re-signer. Les agents et les joueurs laissaient miroiter la possibilité de le faire dans le jeu des négociations. Finalement on perdait le joueur au profit d’une équipe qui décidait d’allonger une offre mirobolante. Maintenant, les DG le savent et ne sont pas dupes. Ils échangent le joueur vedette en retour de solides prospects avant que celui-ci ne devienne autonome. Le baseball étant ce qu’il est, les joueurs vont évoluer une saison au AA ou au AAA avant d’arriver aux majeures. Au hockey, on n’échangerait pas un joueur vedette pour un joueur de la Ligue Américaine. Les futurs joueurs vedettes ou excellents joueurs ne sont pas dans ce circuit mais passent directement du junior à la LNH. Le développement des joueurs n’est pas le même qu’au baseball. Ainsi l’amateur qui voit une équipe échanger un joueur clé contre des prospects au baseball croit que c’est inéquitable. Il se réveille deux ou trois ans plus tard en se demandant comment il se fait que l’équipe qu’il croyait s’être fait avoir se retrouve de nouveau prétendant à une place en séries. Il se demande même d’où sortent ces nouveaux joueurs qui terrorisent les adversaires. Ce sont pourtant, ceux qu’ils avaient acquis dans cette fameuse transaction où il ne s’est pas donné la peine de vérifier ce que cette équipe avait obtenu en retour par dégoût. C’était une décision calculée dans les bureaux de l’organisation. C’est de cette façon qu’on fonctionne maintenant. Les prospects changent d’organisation. Les Phillies de Philadelphie ont obtenu Philippe Aumont de cette façon. Oui, même les équipes qui dépensent ont compris et adoptent la formule.

Les Card’s de St-Louis ne sont pas pauvres. Ils ont pourtant vu Albert Pujols quitter. Les Cubs de Chicago non plus ne sont pas pauvres, ni les Dodgers de Los Angeles. Pourquoi alors n’ont-ils pas plus de succès? On a tout simplement mal évalué nos décisions. Exactement le contraire des Rays, des Marlins, des Rangers, des Indians, des Diamondbacks, des Reds et des Blue Jays. Laissons donc la loi du marché faire son œuvre.      


Si vous trouvez que la MLB est moins intéressante parce que les joueurs changent beaucoup et ne demeurent pas avec leur équipe, jetez donc un œil à ceux de la LNH. D’une saison à l’autre on ne s’y retrouve plus. Les salaires n’ont pas changé non plus. Les joueurs vedettes gagnent encore de grosses sommes, ce sont les autres qui gagnent moins qu’avant. D’ailleurs, la ligue la plus BS du sport, se permet de payer des joueurs à la moitié du salaire des 5 plus gros salariés du baseball majeur avec cinq fois moins de revenus. Et ça avec un plafond salarial.

Vous êtes convaincus? Non, je sais. Le mythe demeure. De toute façon, si ce n’est pas vous, ça sera un autre et encore un autre ensuite. Je ne vais donc jamais en finir. Mais aller contre vent et marré, j’adore! Tant pis pour vous. Je serai encore dans vos jambes comme cette poussière dans l’œil dont on n’arrive pas à se défaire. 

mercredi 14 mars 2012

Yankees, Red Sox, Phillies et Card’s en danger


Photo: Patrick Semansky / AP 
À trois semaines de l’ouverture de la saison, il est un peu trop tôt pour plonger dans les prédictions. Ce qui n’empêche pas de voir transpirer que la bataille de 2012 sera pleine de rebondissements. Aucune équipe n’est à l’abri d’une expulsion hors des séries de fin de saison.

Les rayés seront-ils rayés de la carte?

Chez les Yankees de New York, il y aura assez de bombes dans les Bombardiers du Bronx. Ça ne devrait pas poser de problème. L’attaque demeure dangereuse, bien que Mark Teixeira et Alex Rodriguez ne pourront connaître de longues périodes de léthargie. Ça sera la clé offensive. Mais encore; il faut aussi défendre la forteresse. La rotation est à la fois respectable et fragile. Un manque de profondeur évident. Comment Hiroki Kuroda se comportera dans la ligue américaine, lui qui vient de la section Ouest de la nationale? Division où on a beaucoup joué de « small ball » ces dernières années. Également acquis cet hiver, Michael Pineda a des problèmes de vélocité au camp. Pour ce qui est de Phil Hughes, Freddy Garcia et Ivan Nova, deux d’entre eux compléteront la rotation et l’autre joindra l’enclos. Aucun d’eux n’a lancé 200 manches en 2011. C.C. Sabathia est la seule valeur sûre. Il devra rester en santé. C’est donc l’enclos qui aura la pression. Si on arrive à se garder dans le match plus souvent qu’autrement avec cette rotation, la relève n’aura que peu de marge de manœuvre. David Aardsma risque de rater toute la saison. Déjà David Robertson est sur la touche suite à une blessure au pied cette semaine. Il sera là en début de saison malgré tout. Il faut aussi tenir compte de la décision de Mariano Rivera qui pourrait annoncer sa retraite pour l’an prochain, à la mi-saison. Est-ce que ça l’aura un impact psychologique sur les autres joueurs? Les Yankees ne rajeunissent pas non plus. Le défi sera de taille. On doit quand même les favoriser pour finir en tête à ce jour. Mais ça tient à peu, très peu de chose.

Le défi de Bobby V

Pour Boston, la venue de Bobby Valentine demande des ajustements aux joueurs. Il a déjà établi quelques règles de conduite dans le vestiaire et hors-terrain. Certaines décisions ne vont pas plaire à tout le monde. L’obstacle le plus imposant sera tout son personnel de lanceurs. Josh Beckett en santé est encore fiable, Jon Lester est solide, mais ensuite, plus rien! Clay Buchholz en aura beaucoup sur les épaules. S’il ne tient pas la route, les Sox seront dans le trouble. Daisuke Matsuzaka est une boite à surprises, John Lackey est sur la « DL » pour au moins 60 jours, et il est peu probable qu’on le voit cette saison. En relève, ils sont respectables, mais je suis généreux. L’avant-champ est composé de bons frappeurs et de joueurs défensivement moyens. Au champ extérieur, ils ont de la profondeur, mais à l’exception de Jacoby Ellsbury ce n’est pas joli. Carl Crawford est une farce et les autres voltigeurs sont au mieux pour certains, des réservistes de luxe. Comment Bobby V pourra sortir le meilleur de cette équipe et la conduire en séries?

À ne pas oublier. Les Yankees et les Red Sox auront de la compagnie cette saison. Les Rays de Tampa Bay ne sont pas des pieds de céleri et les Blue Jays seront tenaces. En plus de ces deux équipes de l’Est, il y aura de la compétition pour le meilleur deuxième et la meilleure fiche suivante dans les autres divisions.

Des Phillies encore solides mais…

Contrairement aux Yankees et aux Red Sox, les Phillies de Philadelphie sont demeurés en apparence plus dévastateurs. Mais un gros point d’interrogation est accroché au-dessus de cette toujours dangereuse formation. Comment s’en sortiront-ils sans Ryan Howard en début de campagne? Combien de temps, il lui faudra pour trouver son rythme à son retour au jeu, et combien il en faudra à Chase Utley qui verra peu d’action au camp? Deux frappeurs gauchers. Les trois options du gérant Charlie Manuel pour remplacer Howard, ont le gant dans la main gauche. Ce qui pourrait affaiblir la défensive, d’autant plus que Ty Wigginton, John Mayberry et Jim Thome, n’ont rien de la grâce d’une ballerine. Aussi, Jimmy Rollins devra pouvoir éviter les blessures et les malaises aux jambes qui l’ont ralenti dans le passé. Au monticule, pas de problème avec la rotation. À moins que Cole Hamels se retrouve avec des ennuis en raison d’une intervention chirurgicale subi après la dernière saison. En relève, la venue de Jonathan Papelbon est un plus, mais il a montré des signes de ralentissement à ces deux dernières saisons. Encore une fois, tout ne dépend pas que d’eux-mêmes. Les Braves, les Nationals et les Marlins sont aussi des équipes qu’il faudra avoir à l’œil. La question pour les Phillies, est de savoir s’ils peuvent rester en santé et combien efficaces peuvent-ils être en jouant avec des blessures?

Des champions sans ailes et lui

Les champions de la dernière Série Mondiale ont un titre à défendre cette saison. Les Cardinals de St-Louis auront à le faire sans le meilleur joueur du baseball majeur. En effet, Albert Pujols a pris la route de la Californie pour rejoindre les Angels à Los Angeles. Il est impensable de remplacer un joueur comme Pujols. Au bâton, mais aussi en défensive. Lance Berkman aura de grosses pointures à chausser. Il a rebondi l’an dernier sauf qu’il a justement été aidé par la présence de Pujols dans l’alignement. Matt Holliday en aura beaucoup sur les épaules. Comme si ce n’était pas suffisant, les Card’s ont vu leur gérant, Tony LaRussa quitter l’équipe à la fin de la saison. Un très bon gérant pour diriger l’ensemble d’une saison. Même s’il « over-manageait » dans les matchs importants, il trouvait le moyen de conduire son équipe en séries. On ajoute à sa perte, celle de Dave Duncan comme instructeur des lanceurs. La communication qu’il avait établi avec les lanceurs est à refaire. Derek Lilliquist devra éviter de tout défaire ce qui a été fait par Duncan, tout comme le nouveau gérant, Mike Matheny avec le passé de LaRussa. Matheny compte sur deux bons partants qui ont toutefois des antécédents de blessures. Adam Wainwright n’a pas lancé en 2011 après des saisons de 19 et 20 victoires. Puis Chris Carpenter souffre de malaises au cou, lui qui ne rajeunit pas. En relève, ils peuvent s’en sortir bien qu’ils ne soient pas très expérimentés. Ils ne sont pas les seuls maîtres de leur destiné eux non plus. Cette fois, en plus des Brewers, même sans Prince Fielder, ils auront les Reds à surveiller et mêmes les Pirates qui pourraient gâcher le party avec une jeune formation talentueuse qui compte enfin quelques bons éléments au monticule.

Aucun doute dans mon esprit que les Yankees, les Red Sox, les Phillies et les Card’s ont les éléments pour jouer au baseball longtemps en octobre. Sauf que d’autres équipes se révèlent. La prochaine saison sera « rock ‘n roll ». Ce sont les équipes qui éviteront l’infirmerie le plus possible et qui feront preuve du plus de constance qui s’en sortiront. Dans ces quatre cas, ça, ce n’est pas gagné, ni pour les blessures, ni pour la constance collective.