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lundi 12 mars 2012

La prochaine science du baseball

Sortez vos microscopes, télescopes, radioscopes et autres « scopes » qui vous tombent sous la main, on s’enferme dans le laboratoire des sciences du baseball.

Il fut un temps où les outils pour évaluer les joueurs étaient assez simples. Pour les frappeurs, la moyenne au bâton,  les circuits, la moyenne de présences sur les buts, les vols de buts et les points produits étaient des indicatifs. Chez les lanceurs, la moyenne de points mérités, le nombre de retraits sur des prises et les buts sur balles donnaient une bonne idée de la valeur des artilleurs. Puis sont arrivés des mathématiciens et statisticiens de toutes sortes qui se sont mis à décortiquer les chiffres pour offrir une meilleure idée de la valeur « réelle » des joueurs. On n’a pas cessé d’ajouter de nouvelles données. Tellement que l’OPS et le WHIP, ne suffisent même plus. On a ajouté le BABIP, et on ne sait quelle sera la prochaine trouvaille des scientifiques du baseball.

Le « Sloan Sports Analytics Conference » s’est justement penché dernièrement sur la prochaine science du baseball. Ou, si vous préférez, quelle sera la nouvelle invention pour analyser le baseball et ses joueurs dans le futur. Parmi les participants, des DG, des dépisteurs et des directeurs d’opération baseball de la MLB. Les conclusions ne sont pas claires. Toutefois le commentaire le plus pertinent revient aux DG des Indians de Cleveland, Mark Shapiro et à Jeff Luhnow des Astros de Houston. Les deux hommes se mettent d’accord pour conclure que leurs décisions ne seront jamais claires dans l’esprit des amateurs parce que ces derniers ne sont pas dans les bureaux, et n’auront jamais tous les éléments en mains. Signer un agent libre, ne pas le signer, transiger un joueur ou non, aller en chercher un autre ou encore faire graduer un joueur, ou ne pas croire en ses moyens, seront toujours des sujets de discussion aux yeux des amateurs. Plusieurs raisons, certaines économiques, à court et long termes, justifient les gestes posés par les organisations du baseball majeur.  Tous ces chiffres ne changeront donc rien pour les DG en bout de ligne. Il y a des choses qu’on garde dans les bureaux par respect des joueurs et pour ne pas donner d’indication aux adversaires sur nos décisions prises.

Une partie de la réponse

On pourrait discuter longtemps sur ces mathématiques et la meilleure façon d’évaluer les joueurs. Une chose est cependant indéniable. Elles ont une part de vérité. C’est d’ailleurs de ces théories que sont nés le « Moneyball » de Billy Bean ainsi que les études et les publications de Bill James qui sont biens connus des amateurs. Mais encore, rien ne tient compte de la pression, des blessures, ni que le passé n’est pas toujours garant de l’avenir. Rien ne tient compte non plus de la capacité d’un joueur à couvrir plus de terrain qu’un autre et ainsi sauver quelques coups sûrs. Un joueur peut très bien systématiquement ne pas performer en deuxième moitié de saison, mais demeurer quand même un joueur des grandes occasions dans les gros matchs.

L’autre partie

Si Tommy Lasorda avait géré ainsi, jamais il n’aurait envoyé Kirk Gibson face à Dennis Eckersley dans le premier match de la Série Mondiale de 1988. Ni Bob Welch face à Reggie Jackson en 1978. On n’aurait pas vu non plus Bobby Cox envoyer frapper Fransisco Cabrera avec deux retraits pour pousser au marbre, Sid Bream, sur la moitié d’une jambe dans le 7ème match de la série de championnat de 1992.

Il y a des choses qui ne changeront jamais au baseball. Ça sera toujours « the name of the game is pitching » et  les gants viendront toujours jouer leurs bons ou mauvais rôles dans un match clé. Ces fameux matchs qui font la différence. Les scientifiques du baseball ne mettront jamais le pied sur la plus insaisissable planète du baseball. Celle qui entre dans la tête des joueurs pour évaluer leur détermination et leur force de caractère dans les grands moments, et à un moment précis.

Le baseball est une science en lui-même avec ses nombreuses stratégies et ses subtilités. Une science inexacte, sans vérité absolue. Il n y aura jamais de combinaison de chiffres pour nous dire comment on gagne des matchs. Ce que l’on sait, c’est pourquoi on les perd.

Pour clore le débat

Le mot de la fin revient à ce grand penseur…

Le baseball, c’est 90% mentale, l’autre moitié est physique. – Yogi Berra 

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