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mercredi 11 avril 2012

La Nationale n'a pas besoin du DH


David Ortiz (Photo: AP)
C’est connu, la Ligue Nationale est une ligue de lanceurs. Par le fait même, la Ligue Américaine est donc une ligue de frappeurs. On pointe immédiatement du doigt l’utilisation du frappeur désigné pour expliquer cette différence entre les deux ligues.

En ce tout début de saison, les Cards de St-Louis dominent avec 11 circuits en 6 rencontres. Ils sont suivis par les Brewers de Milwaukee avec 9 en 5 parties. Les Tigers de Detroit viennent ensuite avec 8 en seulement 4 matchs. Les deux premières équipes sont pourtant amputées respectivement, d’Albert Pujols et Prince Fielder. La puissance de feu des Tigers s'est rapidement manifestée avec Fielder. C'est plus compliqué pour les Angels de Los Angeles qui ne comptent qu’une seule longue-balle qui n'appartient pas à Pujols. Il y a présentement, plus de frappeurs de 3 circuits dans la Nationale que dans l’Américaine. Je n’ai pas besoin de vous expliquer qu’il est très tôt, qu’on n’a pas affronté toutes les autres équipes et, que ça ne va probablement pas rester ainsi toute la saison. Le but, est simplement de remettre quelque peu les pendules à l’heure, la plus juste possible.

L’erreur que fait souvent l’amateur, c’est de croire que le frappeur désigné remplace le lanceur dans l’alignement. C’est vrai sur le plan des règles mais, techniquement, il en est autrement. Le frappeur désigné frappe souvent au troisième, quatrième ou cinquième rang. Ces positions sont plus souvent qu’autrement déjà comblées dans la Nationale par des frappeurs avec de la puissance. C’est donc à la position neuf du rôle offensif que ça change quelque chose. C’est bien là que frappe le lanceur après tout, à moins de s’appeler Tony Larussa, ou un autre ici et là, qui ont fait la tentative de faire frapper leur lanceur au huitième rang.

Le frappeur de l’Américaine qui frappe neuvième, n’est pas souvent une menace pour le circuit. Puis le lanceur dans la Nationale sera parfois remplacé par un frappeur suppléant, le releveur se retrouvera aussi à l’occasion, par double-substitution, à frapper à un autre rang, où il sera à son tour remplacer par un autre frappeur suppléant. Les lanceurs arrivent aussi à frapper quelques coups sûrs. En réalité, ce sont les deux positions neuf du rôle offensif qu’il faut comparer.

L’an dernier le frappeur numéro 9 de la Nationale, a frappé en moyenne 5 circuits dans chaque équipe. Il s’en est frappé 10 dans l’Américaine. Il s’est frappé 96 coups sûrs dans la Nationale par équipe en moyenne au neuvième rang et 136 dans l’Américaine. Le double de circuits pour l’Américaine! Oui mais…ce n’est que 5 circuits de plus par équipes éparpillés sur 162 matchs, dont certains n’auront même pas eu d’influence sur le résultat. Vous savez, un circuit frappé dans un gain de 12-2 quand tout le monde frappe, même le batboy et le vendeur de hot-dog? En revanche, on peut présumer que certains circuits frappés au neuvième rang dans la Nationale, l’ont été par un frappeur suppléant dans une présence clé.    

La différence la plus marquante, ce n’est pas au niveau de la puissance quelle se fait sentir. C’est au niveau de la vitesse. 12 vols de but en moyenne par équipe dans l’Américaine au neuvième rang contre 4 pour la Nationale. Ce qui risque de vous étonner mais, c’est bien dans l’Américaine qu’on accumule le plus de larcins par saison. Une moyenne totale par formation de 114 contre 105 en faveur de l’Américaine en 2011. Seulement deux fois la Nationale a dominé à ce chapitre dans la dernière décennie.

Si vous regardez bien les alignements de la ligue Américaine, vous remarquerez que, souvent on tente de positionner un second lead-off man au neuvième rang. Une façon lorsque le neuvième frappeur se présente sur les buts, d’avoir ensuite avec le premier frappeur, deux marchands de vitesse dans une action.

On peut aussi se questionner sur la qualité des lanceurs dans chaque ligue pour expliquer la puissance dans chacune des deux ligues. Le fait de ne pas avoir à utiliser de frappeur suppléant, étire t-il certains lanceurs de l’Américaine trop longtemps? Ce qui permet aux frappeurs d’en profiter.

Il faut donc remettre les choses en contexte. Est-ce que la Ligue Américaine est plus offensive? Absolument! Mais beaucoup plus offensive? Non! La Ligue Nationale est plus une ligue de lanceurs que l’Américaine? Absolument! Beaucoup plus dominante au monticule? Non! Vous voyez, je ne suis pas fou à temps plein.

Alors frappeur désigné ou non? À mon avis, si on doit changer quelque chose, je me dis toujours que c’est à l’Américaine de revenir sans frappeur désigné. C’est elle après tout qui a changé cette règle. Sinon, tout est parfait ainsi. J’aime bien les deux façons d’observer et d’analyser le baseball.



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