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mardi 7 août 2012

La fin du Moneyball. Place au Billyball!


Entre deux congédiements chez les Yankees de New York par George Steinbrenner, au début des années ’80, Billy Martin s’était retrouvé avec les A’s d’Oakland. C’est à cet endroit qu’il a exprimé tout son art en toute liberté. Mais les artistes, vous savez? C’est toujours un peu fou. Martin n’avait confiance en personne. Un être paranoïaque qui ne regardait probablement pas le football, convaincu qu’aux cocus, les joueurs parlaient de lui. Il était obsessif mais, ses obsessions étaient aussi son plus grand atout. Tout était bon pour gagner. Chez les A’s, ses lanceurs utilisaient la balle-mouillée, couchaient les frappeurs;  les joueurs cramponnaient l’adversaire, ils utilisaient le squeez, le vol du marbre, le double-vol de buts, même, le triple-vol. Si on avait une grosse manche, Martin demandait l’amorti pour ajouter un point de plus qui allait donner le coup de grâce moralement à ses adversaires. C’était la naissance de ce qu’on qualifiait le « BillyBall. » Toutes les tactiques les plus déloyales étaient utilisées. S’il fallait en inventer, Martin trouvait. Il lui fallait gagner. Ce qu’il a réussi alors que son équipe qui ne devait pas jouer pour .500 en 1981 se retrouvait en séries. C’était l’année de la grève et, pour vous situer douloureusement, du « Blue Monday. » D’ailleurs cette année là, durant les séries, le bureau de la ligue avait demandé aux A’s de cesser d’utiliser des manches longues blanches pour leurs lanceurs. Bien sur, un autre truc du Billyball pour nuire aux frappeurs qui avaient du mal à voir la balle.

Version 2.0

S’il y a un sujet dont je ne m’attendais pas de vous reparler au début du mois d’août, c’est bien des A’s d’Oakland. Soyons sérieux deux minutes. Je vous invite à aller regarder l’alignement des A’s et, vous revenez ici ensuite. Allez-y! Ouste! Le site ne va pas se sauver pendant votre absence. Promis! Voici le lien. http://athletics.mlb.com/team/roster_active.jsp?c_id=oak

…Bon! Maintenant. Je vous mets au défi de ne pas rire! Hey?! Vous vous mordez les lèvres là. Je vous ai vu! L'exercice est difficile n’est-ce pas? Avant le début de la saison, j’ai beau vous avoir prévenu de vous méfier de la traditionnelle ténacité de cette équipe depuis une décennie, je n’étais pas assez cinglé pour vous suggérer qu’ils allaient être devant les Angels de Los Angeles au 5 août. Vous m’auriez taxé d’être fan des A’s. Tout comme je suis fan des 29 autres équipes, si je me fis à vos courriels et vos réactions. À moins que je ne les déteste toutes. Ça dépend toujours de quel côté on voit les choses. Peu importe, jamais je n’aurais pu prétendre un truc pareil, je ne me serais pas cru moi-même.  

Comment les A’s parviennent-ils à subjuguer tout le monde presque à tous les ans? Vous me répondrez probablement, le Moneyball de Billy Beane. Il est vrai que les mathématiques adaptées au baseball ont fait leurs preuves pour évaluer la qualité et l’apport réel des joueurs à leur équipe. Par contre, le Moneyball, c’est un peu comme l’arbre qui cache la forêt. C’est derrière cet arbre qu’on retrouve le Billyball. Cette nouvelle version, je la baptise en l'honneur de Billy Beane lui-même et non de Billy Martin. À l’image de l’ancien gérant, le dg des A’s, est un être excessif, obsédé par ses convictions et la victoire. Dans sa quête de joueurs, l’aspect psychologique a un rôle très important. Pour être un A’s, le joueur doit être complice dans la philosophie offensive. En plus d’être patient, il est aussi déterminé, tenace, avec un esprit guerrier. Il se présentera avec ses bottes de travail et sa boîte à lunch à tous les soirs. Peu importe où ils sont au classement, peu importe leurs chances de faire les séries; Vous devrez trimer dur pour les battre. Les joueurs sont élevés de cette façon dans l’organisation. Ceux qu’on va chercher ailleurs, ont déjà l’ensemble ou une bonne partie de ces qualités. Les lanceurs gaspillent le moins de lancer possible et l’attaque en prend le maximum. Cette saison, ils sont une des équipes qui soutirent le plus de buts sur balles. C’est aussi l’équipe la plus retirée sur des prises. Ce n’est pas tout à fait paradoxal. En regardant passer des tirs, les frappeurs s’exposent aussi à voir les lanceurs adverses prendre les devants dans le compte. Ce qui donne plus de chance à ces lanceurs d’obtenir des retraits sur des prises. En bout de ligne, ça fait aussi plus de lancers que d’être retiré sur un faible roulant avant le troisième tir.

Avant le début de la saison, ils ont vu leur monticule amputé de leur meilleur partant. Un certain Gio Gonzalez. Ils ont également perdu, leur closer, Andrew Bailey disparu dans une transaction avec les Red Sox de Boston. Décapité, le 10ème monticule des majeures pour la moyenne de points mérités en 2011 est aujourd’hui…quatrième. Leurs partants ont été ou sont; les recrues, Tommy Millone, Jarrod Parker, A.J Griffin, Dan Straily. L’acquisition obtenue des Phillies de Philadelphie, Travis Blackley. Brandon McCarthy, qui en est à sa deuxième saison à Oakland. Un gars en qui plus personne ne croyait. Et pour terminer, le Old timer, Bartolo Colon qui carbure au Geritol. Ça ne l’empêche pas d’étonner tout le monde à son âge vénérable.

C’est ici, dans un seul exemple, que le Billyball sort de l’ombre du Moneyball. Le releveur, Grant Balfour est un véritable guerrier. Un joueur inspirant sur le monticule. Sur une période de quatre matchs, il peut être, mauvais une fois, moyen une fois, bon une fois et exceptionnel pour l’autre. C’est justement sur cette fameuse fois que Billy Bean mise. Peu importe comment Balfour peut mal lancer un soir, voir complètement se faire massacrer, le lendemain, il affichera le même langage corporel du gars qui ne craint rien. La même touche d’arrogance qui lui permet d’intimider l’adversaire. Si vous avez vu lancer, Evan Scribner, Travis Blackley et Jim Miller, c’est exactement le même moule. C’est comme ça que Billy Beane veut son équipe. Égale à elle-même, match après match, qu’importe le résultat. Le travail fait aujourd’hui, rapportera quelque chose demain, ou après demain. Les tirs supplémentaires soutirés aux lanceurs adverses, les trois petits points obtenus en fin de match dans une cause désespérée auront ébranlé la confiance d’un lanceur, celle de son gérant peut-être. Pour ça, il faut se présenter encore avec le même feu dans les yeux. Et y croire. Les A’s apprennent ainsi à ne jamais abandonner. Cette saison, ils sont les maitres pour les ralliements victorieux en fin de match. Il y a un peu de Billyball dans ce succès. En s’entourant d’une organisation compétente dans les mineures qui polie la force de caractère de joueurs qui en comptaient déjà quand ils ont été repêchés, tout le monde rendu dans l’uniforme des A’s tire du même côté. Il ne reste plus ensuite qu’à compléter l’alignement avec les pièces manquantes. Billy Beane fait alors son travail. La forêt retourne derrière l’arbre. Et pourtant…

Vous vous demandez si les A’s d’Oakland ont des chances de faire les séries? Retournez voir une autre fois leur alignement. Oh! Pendant que vous y êtes; Allez aussi jeter un œil au classement.

Alors? Après avoir observé les deux;  Vous arrivez à en tirer une conclusion?

   

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