Nous y sommes. Après 120 matchs de dures
confrontations à devoir performer au quasi-quotidien, on arrive au grand départ
des courses aux championnats, et des laissez-passer donnant accès aux séries. Plusieurs
sont déjà tombés au combat. Beaucoup trop loin sur la grille de départ, les
mathématiques sur lesquelles ils s’appuient pour garder l’espoir, finiront par
leur donner le verdict final auquel ils refusent de croire.
Quant à ceux qui sont engagés dans une lutte à
finir, c’est le début des séries avant les séries. Les blessures qu’ils
trainent, les douleurs d’après-match ou au réveil, seront encore plus difficile
à supporter. Loin des leurs depuis la fin de février, ils sont à la recherche
de cette étincelle qui les conduira à vouloir prolonger l’aventure un mois de
plus. Celui des légendes d’octobre. Il faut éviter les séries de défaites. Il
faut conserver sa concentration. Éviter les léthargies et, par-dessus tout,
réussir à oublier ses mauvaises performances, ses mauvais jeux et les mauvais
matchs collectifs. Le talent a déjà fait son œuvre, il ne suffit plus. C’est la
détermination, l’endurance et la consistance psychologique qui feront la
différence. Il faut jouer son meilleur baseball, au moment propice.
L’inexpérience des Nationals de Washington, des
Pirates de Pittsburgh, des Orioles de Baltimore et des A’s d’Oakland, doit être
comblée par une intensité peu commune, soir après soir. Sinon, ils prendront la
direction opposée à leur ambition. La faiblesse dans l’enclos des White Sox
pourrait les couler. À l’inverse, la solidité de la rotation des Rays de Tampa
Bay, dirigés par un général créatif, et un excellent motivateur, pourrait encore
une fois, les pousser en séries. La fougue de Mike Trout et Mark Trumbo
pourrait trainer les Angels de Los Angeles jusqu’au ciel, si jamais la relève,
relevait aussi le défi. Ce qui n’est pas gagné. Le caractère de Joey Votto, la
puissance de Jay Bruce et la domination de Johnny Cueto devraient pousser les
Reds de Cincinnati jusqu’au titre de la Centrale. Les
Yankees de New York, les Rangers du Texas et les Giants de San Fransisco
s’accrocheront à leur expérience et à leur offensive. Dans le dernier cas, une
offensive renouvelée qui doit en faire plus pour supporter un personnel de lanceurs
affaiblit par les blessures. Puis, il y a les Dodgers de Los Angeles, les
Diamondbacks de l’Arizona, les Braves d’Atlanta, les Cards de St-Louis et les Tigers de Detroit qui tenteront de trouver la
bonne formule pour se donner le momentum nécessaire. Ces quatre équipes doivent
trouver le moyen d’entrer en état de grâce. Faute d’avoir tous les éléments en
mains, il faut créer cet instant magique où tout le monde joue mieux que jamais
pour former une machine indestructible, juste assez longtemps pour faire sa
place en octobre. Les Blue Jays et les Red Sox devraient être le sujet d’une
chronique « Les Survivants » très bientôt. La marge de manœuvre est à
zéro.
Les équipes éliminées joueront un rôle
important. Il y a une loi non-écrite au baseball qui veut qu’on offre le
meilleur contre des adversaires en lutte pour une place en séries. C’est aussi
le moment de penser à travailler pour la prochaine saison et de passer quelques
messages. Certains joueront pour un nouveau contrat, d’autres pour gagner des
points auprès de la direction. Ils vont s’amuser à faire maudire leurs rivaux.
Chaque jour sera donc un nouveau défi. Chaque
victoire, chaque défaite, pourra faire la différence. Et ça commence dès
aujourd’hui. C’est maintenant une question de survie au quotidien.
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