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lundi 19 août 2013

Mal gérer et gagner

Dusty Baker sort Russ Ortiz dans le 6ème match
de la Série Mondiale de 2002. (Photo/AP)
À ce qu’on dit, les bonnes équipes font les bons gérants. Ce qui est plutôt proche de la réalité. Dans l’histoire de très bonnes équipes ont été mal dirigée. En remportant des titres des gérants ordinaires ont gagné en notoriété. L'histoire ancienne, et plus récente aussi, nous apprend que cette notoriété leur a valu de dénicher un autre emploi avec une autre bonne équipe qui fut elle aussi... mal dirigée. 

Présentement, les Tigers de Detroit et Jim Leyland sont un bel exemple d’une bonne équipe, dirigée avec incohérence. Il est vrai qu’il manque un atout précieux aux Tigers pour avoir une excellente équipe; Un bon enclos. Leurs releveurs sont entre ordinaires et mauvais. Ça dure depuis cinq ans. Le premier à blâmer est Dave Dombrowski pour avoir échoué, voir ignoré la recherche de releveurs plus solides. Ça n’enlève aucune responsabilité à Leyland. Un bon gérant doit trouver le moyen de réduire les dégâts causés par une lacune. Les Tigers sont capables de se rendre en séries, même sans un bon enclos car ils ont une bonne attaque, et une rotation dominante. C’est une fois en séries ou lors des matchs clés que Leyland doit se faire valoir. Couper son enclos comme il le fait est une solution qui parait évidente, mais tout ce qu’il fait, c’est de surtaxer ses releveurs en les sur-utilisant. Il vaudrait mieux qu’il apprenne à tirer le meilleur de ses lanceurs moins efficaces en leur donnant des rôles précis une fois en séries. Les lanceurs deviennent tous mélangés à force d’être utilisé dans des rôles qui ne leur convient pas. Ça déteint sur l’ensemble des releveurs qui finissent par perdre confiance et à douter.

Un autre

Leyland n’est pas le seul. Ron Washington est aussi un gérant qui profite d’une bonne équipe, sans pouvoir la conduire à la dernière étape. Celle du titre de championne de la Série Mondiale. Washington, gesticule, sursaute, il fait preuve d’enthousiasme mais il est incapable de prendre les bonnes décisions pour secouer son équipe ou la sortir d’une léthargie devant un excellent personnel de lanceurs. Il suffit d’avoir les bons outils pour faire fonctionner une attaque sur une saison de 162 matchs quand on affronte des lanceurs pas toujours efficaces. Mais dans une série 4 de 7, face à un personnel dominant soir après soir, où les lanceurs ont toujours l’avantage sur les frappeurs, il faut savoir trouver le moyen de gruger les points un à un, et diriger ses artilleurs avec beaucoup de tact pour contrer un adversaire qui ne clignera pas des yeux. Washington  gagne en crédibilité au Texas avec une bonne équipe, mais il n’est pas un meilleur gérant pour autant. C’est la même chose pour Dusty Baker maintenant à Cincinnati. Quant à Leyland. Il fut incapable de conduire les Pirates de Pittsburgh aux grands honneurs avec une puissante équipe. Il a toutefois réussi en Floride. Il a même eu un impact cette fois sur le titre des Marlins. Il faut dire qu’il ne manquait pas de munition, mais on ne peut lui enlever son accomplissement. Les deux hommes, sont tout de même de bons hommes de baseball, mais ils ont la chance de tomber au bon endroit au bon moment, en dirigeant une très bonne équipe. Ce sont des gérants compétents, proches de leurs joueurs et qui comprennent « la game ». Il ne faut pas en douter. Cependant, ils ne sont pas d’excellents gérants capables de faire la différence. Parce qu’ils leur manque un atout important. Savoir agir par instinct comme Joe Maddon, Bruce Bochy, Terry Francona, Mike Matheny ou Clint Hurdle, ça ne s’apprend pas. C’est un sixième sens.

L’envers de la médaille

L’inverse est aussi vrai. Un excellent gérant, ne peut faire une bonne équipe. Mike Scioscia est un génie du baseball. Lorsqu’il a remporté la Série Mondiale, c’était avec une équipe à son image. Un premier but qui jouait dans un groupe rock, un arrêt-court debout dans un trou, à qui on avait dit tout au long de sa vie qu’il devrait penser à faire autre chose en raison de sa petite taille, dans son enclos, deux gars du baseball indépendant, un jeune qui n’avait que 7 manches d’expérience dans la MLB, une taupe comme closer; Comme partant, il avait un fermier qui a planté deux chameaux au travers de ses vaches, un jeune blanc-bec qui n’avait peur de rien et une recrue qui n’avait que 108.0 manches pour lancer le septième match. Il comptait également sur un lunatique au champ gauche, un receveur qui courait avec un piano sur le dos et un singe comme dixième joueur. Ça, c’était l’équipe de Mike Scioscia. Mais depuis que l’organisation a changé de propriétaire, on est beaucoup plus obsédé à vouloir devenir l’équipe de L.A. devant les Dodgers en usant de coups de marketing que par la volonté de monter une équipe capable d’aspirer aux grands honneurs. Scioscia n’a pas les éléments en mains pour jouer le baseball qu’il aimerait. Du baseball à la Tommy Lasorda.

Ce n’est pas gagné


En conclusion, le plus amusant dans cette histoire, c’est que Leyland et Washington ont de bonnes chances de croiser le fer en séries. Si c’était le cas, l’un d’eux gagnerait bien sûr. Et ce n’est pas dit non plus qu’un d’eux ne gagnera pas la Série Mondiale. Il suffit juste que le gérant, n’ait pas beaucoup de décision à prendre pour que même un gérant ordinaire l’emporte, et qu’on en fasse une icône. 

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