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mercredi 21 août 2013

La prudence s'impose à Toronto

(Photo: Toronto Star/Rick Madonick)
Les Blue Jays de Toronto ont rivalisé cette saison, mais pas tout à fait dans le domaine qu'on espérait. D’ailleurs, ils bataillent encore fermement pour le titre de déception de l’année. Pour l’instant, je crois qu’il y a pire, si on tient compte des attentes chez les Angels de Los Angeles et du côté des champions en titre qui flirtent avec le dernier rang de la section Ouest dans la ligue Nationale.

Ça n’excuse pas les Jays parce qu’il y a de la compétition. Qu’ils ne terminent pas en tête dans l’Est, ça peut se comprendre. Je vous avais prévenu de vous garder un peu de gêne, si vous pensiez les voir champions de l’Est. De ne pas les voir en séries, comme wild card, ça peut aussi se comprendre. Par contre, ne même pas les voir entamer la course pour une place en séries, et être aussi loin du seuil de la respectabilité au milieu août, c’est désespérant.

Il ne faut pas chercher la raison de ces déboires. C’est davantage « les » raisons qui sont en cause. Les blessures à Josh Johnson, Brett Lawrie, J.A. Happ et José Reyes n’ont pas aidé. Ce fut difficile de prendre son rythme de croisière. La pression mise au printemps sur une équipe composée de plusieurs joueurs clés qui n’ont jamais rien gagné est une autre de ces raisons. R.A. Dickey n’a pas été à la hauteur et Ricky Romero n’arrive pas à prendre le relais. La défensive a été mauvaise. Des frappeurs sont tombés en léthargie au moment où on avait besoin de leurs gros coups sûrs. L’atmosphère n’était pas toujours à son mieux, et le langage corporel n’aurait jamais dû laisser paraître autant de frustration. On pourrait encore déterrer d’autres raisons, mais ça ne rendra pas l’équipe plus compétitive.

Le moment est bien choisi pour faire un examen de conscience. Ça ne sert à rien de chercher un coupable. Il n y a pas un coupable. Tout le monde l’est. D’abord, les joueurs auront des questions à se poser, et surtout à trouver des réponses avant la prochaine campagne. Est-ce que John Gibbons est l’homme de la situation? À mon humble avis, il a échoué, mais dans les circonstances, il mérite la chance de pouvoir se reprendre. Gibbons était sans doute un bon choix. Il a eu à composer avec des éléments inattendus avec une équipe qu’il aurait dû pouvoir gérer le nez dans le journal en prenant une tasse de café. C’est ce qu’il a entendu tout au long de l’hiver et du printemps. Maintenant, il sait à quoi s’en tenir. Alex Anthopoulos va aussi devoir repenser sa façon de travailler. Vouloir tout faire en même temps, risque de vous lier les mains pour longtemps. Il a tenté de combler les besoins criants au monticule en un seul hiver. La tâche était colossale. Il a mis la main sur trois partants de qualité. Mais l’un d’eux a beau avoir remporté le Cy Young, ça demeure un lanceur de balles papillons avec toutes la fragilité dans la maitrise que ça impose. Josh Johnson sortait d’une saison misérable, et Mark Buehrle n’a pas remporté plus de 13 rencontres à ses quatre dernières saisons. Il a amené plus de constance au bâton avec José Reyes et Melky Cabrera. Malgré ses antécédents, Reyes n’a jamais pu conduire les Mets au sommet, ni les Marlins qui ont finalement subi le même sort que les Jays en 2012 avec une équipe pour laquelle les attentes étaient également énormes. Quant à Cabrera, il faut se questionner sur l’impact et la pertinence de signer un joueur suspendu pour dopage. Anthopoulos n’est pas à blâmer pour autant. Il a posé des gestes qui étaient nécessaires. Il a simplement été trop rapide. Je n’étais pas chaud à l’idée de voir débarquer Dickey, ni Cabrera, mais j’étais bien d’accord avec la transaction qui a amené Johnson, Buehrle et Reyes. C’eut été suffisant pour cette première année de quête vers le titre dans l’Est. Maintenant, le dg des Jays doit éviter d’être aussi compulsif. Ça ne servirait à rien de faire un grand ménage en échangeant des joueurs qui ont déçu. Vaut mieux y aller doucement. Faire preuve de plus de retenu et de prudence. Ne pas commettre deux fois la même erreur. Tout le monde reviendra en santé l’an prochain. Il y aura encore des attentes, mais elles seront moins grandes. Tout n’est pas à jeter par-dessus bord. La relève a beaucoup mieux fait que ce qu’on attendait. Il y a de quoi construire sur ça. L’attaque a encore fait preuve de puissance. Mais même Reyes n’a pas pu amener toute la constance dont les Jays avaient besoin. Il faudra regarder à l’interne avant pour voir si on ne peut pas trouver une solution et un meilleur support pour le joueur d’arrêt-court qui doit se sentir bien seul dans son domaine offensif.

Cette équipe n’a besoin que d’être ajustée, pas reconstruite. D’ici la fin de la saison, elle a encore une mission très importante. Passer son message pour l’an prochain.
  


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