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mardi 19 mars 2013

Les Dominicains gagnent la WBC!

(Photo: Reuters)
La République Dominicaine a régné en roi tout au long de la Classique Mondiale de Baseball. Un parcours parfait qui s’est conclu hier par une victoire de 3-0 sur l’équipe portoricaine. Cette fois, plus que l’enthousiasme, les Dominicains étaient enfin assoiffés de victoires. Avant de danser, il faut savoir gagner. Les joueurs avaient le focus au bon endroit. Ils étaient construits sur du solide et mieux préparés que lors des éditions précédentes. Ils ont joué du gros baseball et donné un bon spectacle.

Ils méritent amplement le titre de cham… (Nannn!) du mon… (Non plus!) de gagnants de la Classique Mondiale de Baseball! (Voilà!) Ça faisait vraiment plaisir de les voir festoyer. Plusieurs d’entre eux, n’ont pas eu la chance de remporter une Série Mondiale ou même de s’y rendre. Ce n’est pas un prix de consolation, mais un vrai titre qu’ils ont remporté. Après tout, c’est la première WBC, déterminée comme Coupe du Monde par l’IBAF. Un titre qui n’a pas tout le prestige qu’il devrait. Mais avec raison.

Encore marginale

Il faut regarder la réalité en face. La Classique Mondiale de Baseball est une compétition marginale reléguée aux oubliettes par la masse d’amateurs de ce sport. À l’exception du Japon, on ne s’est pas bousculer dans les tourniquets des stades. On n’a pourtant pas ménagé les moyens pour en faire un événement majeur. La MLB y a donné toute la visibilité possible. Même sur son site web, le plus suivi de tous les sports majeurs en Amérique, on a laissé toute la place à la WBC. Le niveau de jeu a été plus que respectable, les joueurs ont donné le maximum en intensité, on a eu droit à des matchs spectaculaires, à du drame, mais ça ne lève toujours pas.

Il n y a pas de mystère. Un tournoi de baseball ne veut rien dire dans une formule telle que proposée à la Classique Mondiale. Parce que ce ne sont pas tes meilleurs qui affrontent les meilleurs. C’est logique. Au hockey, tu affrontes l’adversaire avec ton meilleur gardien. On ne limite pas non plus son utilisation à un nombre de minutes ou d’arrêts. Au baseball, si chaque match devient un match sans lendemain, il viendra un moment où ton meilleur lanceur regardera la partie sur le banc ou dans l’enclos. En plus, quand il est sur le monticule, on le limite dans son utilisation. Dans une saison de 162 matchs, quand tu es confronté à un match crucial, tous les joueurs sont disponibles, sauf le partant de la veille, et encore. Si on veut que ce tournoi soit crédible, et pris au sérieux, il faudra accepter d’en changer la formule.

À armes égales

D’abord, il faudrait éliminer le premier tour et donner plus de visibilité aux qualifications. Être dans le top 8 serait déjà un exploit digne de mention. Ensuite, à 8 équipes, chaque adversaire qui s’affronterait devrait le faire dans un 3 de 5. De cette façon quand deux nations se mesureraient, elles auraient l’occasion d’utiliser tout leurs atouts et d’être confrontées aux mêmes embûches. Ça rallongerait grandement la compétition d’au moins trois semaines. C’est le prix à payer pour que ce titre obtienne tout le prestige qu’il mérite. Sinon, jamais les amateurs ne vont le prendre au sérieux, et pour autre chose qu’une autre occasion de voir du baseball. Dans deux semaines, plus personne ne parlera de la Classique Mondiale.

Avec une compétition plus longue, il faudrait du même coup accepter de voir moins de joueurs des majeures. Le niveau n’en serait pas nécessairement dilué. Les meilleurs joueurs ne font pas les meilleures équipes. Elles auraient aussi l’occasion de se préparer pour ce tournoi.    

Pour d’aucun, ce qui enlève de la saveur à la Classique Mondiale de Baseball, c’est l’absence des gros noms qui évoluent dans la MLB. Je crois plutôt que cet inconvénient est profitable à la réussite de ce tournoi. S’il existe encore une WBC en 2017, il faudra même en remercier ses déserteurs.

En ce moment, que le Japon l’ait emporté lors des deux premières éditions, et que la République Dominicaine vienne de leur succéder, ne change rien à l’intérêt de ce tournoi. Faute de grandir en popularité de façon fulgurante en Amérique, elle reste au moins stable. Ailleurs dans le monde, cette compétition gagne quelque peu d’intérêt. C’est bon pour l’Asie et l’Europe. Il faut garder loin de ce tournoi la crème du baseball majeur. Il faut éviter que les États-Unis deviennent trop dominants. Ça ne serait même pas drôle, et probablement que ça tuerait l’intérêt pour de bon.

Un lieu unique

Il faudrait aussi cibler un autre endroit pour présenter les matchs. Un lieu unique serait profitable. Les amateurs convergeraient de partout, y compris des États-Unis, pour y assister et remplir les deux stades. Les hôtes en feraient un événement majeur dans leur ville. Ils organiseraient des festivités, auraient un comité organisateur.

Jouer à Miami et en Arizona est une erreur. Au beau milieu des forteresses du baseball pro-mineur avec des équipes des majeures en plein camps. Un amateur qui met ses dollars de côté pour se rendre dans ces deux états en mars, y va pour voir son équipe favorite, pas pour voir jouer les Italiens contre les Cubains ou les Canadiens contre les Mexicains. J’irais même jusqu’à dire que c’est nuisible pour la cause. Ces amateurs sont dérangés par la présentation de la WBC que l’on tente de leur entrer dans la gorge à coup de publicité et de nouvelles. Il faut respecter ces clients qui sont des passionnés de baseball, et qui se donnent la peine de partir en vacances vers le sud avec les frais que ça engendre pour côtoyer leurs favoris. Pas étonnant de voir autant de commentaires négatifs de la part de ces fans. Ils veulent entendent parler de leur équipe, pas de l’équipe américaine, dominicaine, japonaise ou néerlandaise. Ils s’y intéresseront bien d’eux-mêmes si l’engouement et la curiosité les attirent vers la WBC.

Le même marketing, une nouvelle formule, un meilleur endroit avec deux stades adéquats à proximité, et sensiblement le même type de joueurs que nous avons vus cette année. Voilà ce qui pourrait faire lever cette compétition. 


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