Photo: Patrick Semansky / AP |
À trois semaines de l’ouverture de la saison,
il est un peu trop tôt pour plonger dans les prédictions. Ce qui n’empêche pas
de voir transpirer que la bataille de 2012 sera pleine de rebondissements.
Aucune équipe n’est à l’abri d’une expulsion hors des séries de fin de saison.
Les rayés seront-ils
rayés de la carte?
Chez les Yankees de New York, il y aura assez
de bombes dans les Bombardiers du Bronx. Ça ne devrait pas poser de problème.
L’attaque demeure dangereuse, bien que Mark Teixeira et Alex Rodriguez ne
pourront connaître de longues périodes de léthargie. Ça sera la clé offensive.
Mais encore; il faut aussi défendre la forteresse. La rotation est à la fois
respectable et fragile. Un manque de profondeur évident. Comment Hiroki Kuroda
se comportera dans la ligue américaine, lui qui vient de la section Ouest de la
nationale? Division où on a beaucoup joué de « small ball » ces
dernières années. Également acquis cet hiver, Michael Pineda a des problèmes de
vélocité au camp. Pour ce qui est de Phil Hughes, Freddy Garcia et Ivan Nova,
deux d’entre eux compléteront la rotation et l’autre joindra l’enclos. Aucun
d’eux n’a lancé 200 manches en 2011.
C .C. Sabathia est la seule valeur sûre. Il devra rester
en santé. C’est donc l’enclos qui aura la pression. Si on arrive à se garder
dans le match plus souvent qu’autrement avec cette rotation, la relève n’aura
que peu de marge de manœuvre. David Aardsma risque de rater toute la saison. Déjà
David Robertson est sur la touche suite à une blessure au pied cette semaine.
Il sera là en début de saison malgré tout. Il faut aussi tenir compte de la
décision de Mariano Rivera qui pourrait annoncer sa retraite pour l’an
prochain, à la mi-saison. Est-ce que ça l’aura un impact psychologique sur les
autres joueurs? Les Yankees ne rajeunissent pas non plus. Le défi sera de
taille. On doit quand même les favoriser pour finir en tête à ce jour. Mais ça
tient à peu, très peu de chose.
Le défi de Bobby V
Pour Boston, la venue de Bobby Valentine
demande des ajustements aux joueurs. Il a déjà établi quelques règles de
conduite dans le vestiaire et hors-terrain. Certaines décisions ne vont pas
plaire à tout le monde. L’obstacle le plus imposant sera tout son personnel de
lanceurs. Josh Beckett en santé est encore fiable, Jon Lester est solide, mais
ensuite, plus rien! Clay Buchholz en aura beaucoup sur les épaules. S’il ne
tient pas la route, les Sox seront dans le trouble. Daisuke Matsuzaka est une
boite à surprises, John Lackey est sur la « DL » pour au moins 60
jours, et il est peu probable qu’on le voit cette saison. En relève, ils sont
respectables, mais je suis généreux. L’avant-champ est composé de bons
frappeurs et de joueurs défensivement moyens. Au champ extérieur, ils ont de la
profondeur, mais à l’exception de Jacoby Ellsbury ce n’est pas joli. Carl
Crawford est une farce et les autres voltigeurs sont au mieux pour certains,
des réservistes de luxe. Comment Bobby V pourra sortir le meilleur de cette
équipe et la conduire en séries?
À ne pas oublier. Les Yankees et les Red Sox
auront de la compagnie cette saison. Les Rays de Tampa Bay ne sont pas des
pieds de céleri et les Blue Jays seront tenaces. En plus de ces deux équipes de
l’Est, il y aura de la compétition pour le meilleur deuxième et la meilleure
fiche suivante dans les autres divisions.
Des Phillies encore
solides mais…
Contrairement aux Yankees et aux Red Sox, les
Phillies de Philadelphie sont demeurés en apparence plus dévastateurs. Mais un
gros point d’interrogation est accroché au-dessus de cette toujours dangereuse
formation. Comment s’en sortiront-ils sans Ryan Howard en début de campagne?
Combien de temps, il lui faudra pour trouver son rythme à son retour au jeu, et
combien il en faudra à Chase Utley qui verra peu d’action au camp? Deux
frappeurs gauchers. Les trois options du gérant Charlie Manuel pour remplacer
Howard, ont le gant dans la main gauche. Ce qui pourrait affaiblir la
défensive, d’autant plus que Ty Wigginton, John Mayberry et Jim Thome, n’ont
rien de la grâce d’une ballerine. Aussi, Jimmy Rollins devra pouvoir éviter les
blessures et les malaises aux jambes qui l’ont ralenti dans le passé. Au
monticule, pas de problème avec la rotation. À moins que Cole Hamels se
retrouve avec des ennuis en raison d’une intervention chirurgicale subi après
la dernière saison. En relève, la venue de Jonathan Papelbon est un plus, mais
il a montré des signes de ralentissement à ces deux dernières saisons. Encore
une fois, tout ne dépend pas que d’eux-mêmes. Les Braves, les Nationals et les
Marlins sont aussi des équipes qu’il faudra avoir à l’œil. La question pour les
Phillies, est de savoir s’ils peuvent rester en santé et combien efficaces
peuvent-ils être en jouant avec des blessures?
Des champions sans
ailes et lui
Les champions de la dernière Série Mondiale ont
un titre à défendre cette saison. Les Cardinals de St-Louis auront à le faire
sans le meilleur joueur du baseball majeur. En effet, Albert Pujols a pris la
route de la Californie
pour rejoindre les Angels à Los Angeles. Il est impensable de remplacer un
joueur comme Pujols. Au bâton, mais aussi en défensive. Lance Berkman aura de grosses
pointures à chausser. Il a rebondi l’an dernier sauf qu’il a justement été aidé
par la présence de Pujols dans l’alignement. Matt Holliday en aura beaucoup sur
les épaules. Comme si ce n’était pas suffisant, les Card’s ont vu leur gérant,
Tony LaRussa quitter l’équipe à la fin de la saison. Un très bon gérant pour
diriger l’ensemble d’une saison. Même s’il « over-manageait » dans
les matchs importants, il trouvait le moyen de conduire son équipe en séries.
On ajoute à sa perte, celle de Dave Duncan comme instructeur des lanceurs. La
communication qu’il avait établi avec les lanceurs est à refaire. Derek
Lilliquist devra éviter de tout défaire ce qui a été fait par Duncan, tout
comme le nouveau gérant, Mike Matheny avec le passé de LaRussa. Matheny compte
sur deux bons partants qui ont toutefois des antécédents de blessures. Adam
Wainwright n’a pas lancé en 2011 après des saisons de 19 et 20 victoires. Puis
Chris Carpenter souffre de malaises au cou, lui qui ne rajeunit pas. En relève,
ils peuvent s’en sortir bien qu’ils ne soient pas très expérimentés. Ils ne
sont pas les seuls maîtres de leur destiné eux non plus. Cette fois, en plus
des Brewers, même sans Prince Fielder, ils auront les Reds à surveiller et
mêmes les Pirates qui pourraient gâcher le party avec une jeune formation talentueuse
qui compte enfin quelques bons éléments au monticule.
Aucun doute dans mon esprit que les Yankees,
les Red Sox, les Phillies et les Card’s ont les éléments pour jouer au baseball
longtemps en octobre. Sauf que d’autres équipes se révèlent. La prochaine
saison sera « rock ‘n roll ». Ce sont les équipes qui éviteront
l’infirmerie le plus possible et qui feront preuve du plus de constance qui
s’en sortiront. Dans ces quatre cas, ça, ce n’est pas gagné, ni pour les
blessures, ni pour la constance collective.
pertinent
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