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lundi 29 avril 2013

Les Blue Jays respectent le scénario

John Gibbons (Photo: PC)
Alex Anthopoulos a déclaré qu’il gardait confiance de voir son équipe connaître le succès espéré l’hiver dernier. Il n’a pas tort. Les acteurs respectent le scénario jusqu’à présent. Il n y a rien d’anormal à voir les Blue Jays incapables de s’imposer en ce mois d’avril. C’était prévisible avec plusieurs changements. La blessure à José Reyes a davantage compliqué le travail de John Gibbons qui doit jongler avec son alignement. La situation n’est pas simple alors qu’il devait déjà créer une chimie avec de nouveaux éléments à un rôle des frappeurs axé sur la puissance. Il vient de perdre un frappeur constant. Exactement ce qui manquait et manque encore à son équipe. Comme si ce n’était pas assez, ses partants ne font pas le travail et sa défensive joue comme les Trois Stooges.

Moins pire qu’ailleurs

Les Blue Jays ne sont pas les premiers favoris pour entrer en séries à en arracher en avril et mai. C’est même plutôt habituel. Encore plus quand tu apportes autant de modifications dans ton vestiaire et par conséquent sur ton alignement. Les conditions sont bien plus inquiétantes à Los Angeles, où les Angels doivent se passer de leur as partant, Jared Weaver dans une rotation qui éprouve des problèmes et avec un enclos très douteux. À Cincinnati, bien qu’on joue pour plus de .500, on n’arrive pas à gagner loin de la maison. Les Cards de St-Louis ont l’air fou avec leur enclos qui ne retirerait même pas votre grand-mère en ce début de saison. Ce n’est guère mieux de ce côté chez les Dodgers et les Tigers de Detroit. Les A’s d’Oakland regardent leurs partants se faire poivrer. Les Nationals de Washington sont pourris en défensive et leurs dominants lanceurs se métamorphosent en pee wee sur la route. Bourrée de talent, l’attaque des Dodgers est aussi pitoyable que celle de ces mêmes Nationals. Toutes ces équipes ne jouent pas du gros baseball depuis le début de la saison. Les victoires sont là pour certaines, mais on est très loin du niveau de jeu qu’on attend d’elles.

Dans le moment, les Blue Jays jouent déjà un peu mieux. Malgré les revers qui s’accumulent, on sent une amélioration au monticule. Déjà, ils ont un meilleur enclos que ce qu’on s’attendait. Il reste à savoir s’il tiendra la route. Pour les partants, Josh Johnson a connu un très mauvais départ qui fausse sa moyenne de points mérités. Les papillons de R.A. Dickey bougent davantage et personne ne semble paniquer. Mark Buehrle en a vu d’autres. Le vétéran est en mesure de calmer les plus jeunes, et ceux qui n’ont jamais rien gagné ou joué sous pression.

Le lion doit rugir

La plus grande question, c’est de savoir si John Gibbons est encore l’homme de la situation pour regrouper et lancer les Jays vers l’avant. Je suis parfaitement en accord avec son retour à Toronto. Par contre, je le trouve plus sage qu’à son premier séjour. Je dirais même trop sage. Je veux bien croire qu’il a compris qu’il devait être plus pondéré avec plusieurs vétérans et joueurs vedettes sous sa gouverne, mais il risque de perdre le respect de ses joueurs s’il ne commence pas à se ressembler. Gibbons est un lion, c’est un tueur ce gars là. On ne voit pas la même étincelle dans son regard, ni ce désir de tout faire pour gagner. Les Jays ne sont pas assez « mean ». Et ce n’est pas une pâle imitation d’un chat qui va donner du chien à ses protégés. Il est temps que le lion sorte de Gibbons avant que quelqu’un ne le sorte de Toronto. Car même si les acteurs respectent le scénario, ils pourraient ne pas être en mesure de jouer la suite, si personne ne leur montre comment doit se dérouler le reste de l'histoire.      

vendredi 26 avril 2013

La victoire avant l’argent

(Photo: Getty)
On soulève souvent l’argument de la vente de produits dérivés pour justifier en tout ou en partie, la signature d’un joueur autonome. Une croyance populaire qui a traversé le temps. En réalité, il s’agit d’un fait qui a été mal interprété. Cet aspect a été souligné à plusieurs reprises dans le passé pour expliquer qu’une part du salaire qu’on versait à un joueur étoile allait se payer d’elle-même avec la simple annonce de sa venue dans sa nouvelle équipe. Ou pour simplement justifier l’augmentation de salaire versée à un joueur déjà avec son équipe. Ce qui n’est pas faux. Mais ici on parle bien de réduire le coût de ce joueur et non d’en faire un produit pour générer des profits. Nous sommes partis de « signer un joueur, à gros prix, en calculant un retour sur son très généreux salaire, » à « signer un joueur pour vendre des produits, dont des chemises, à son nom, pour générer davantage de profits. » Il y a  toute une marge entre les deux. Comment le cheminement de la pensée populaire a pu faire un pareil raccourci? Je l’ignore, et ce n’est pas le but de la chronique d’aujourd’hui.

Mauvais calcul

Les choses ont beaucoup changé depuis 20 ans. Même dans sa version réelle et initiale l’argument de la vente de produits n’est à peu près plus repris par les analystes qui scrutent les contrats des joueurs. 

Sans entrer dans tous les détails, question de ne pas vous perdre, voyons ce qu'il en est. En premier lieu, il faut savoir que les joueurs ne touchent rien de la vente d’une chemise ou d’un t-shirt à leurs noms. Par conséquent, les équipes, en bénéficient. Mais elles ne sont pas les seules. La MLB et la MLBPA touchent aussi une part. L’entreprise qui le produit ainsi que le vendeur, et même, le transporteur, ont aussi un pourcentage sur cette vente. Le retour sur l’investissement est donc beaucoup diminué pour une équipe. Et encore, les agents n’ont pas encore dit leur mot. Car lors d’une négociation de contrat avec une équipe, l’agent n’oubli pas de mentionner que ledit joueur rapportera à l’équipe des dollars supplémentaires sur la vente de ces produits tout comme les spectateurs de plus qui entreront au stade grâce à lui. Ces aspects sont devenus des arguments qui augmentent le salaire du joueur. On vient donc encore de diminuer le retour sur le fameux investissement.

Il faut aussi savoir qu’il y a une taxe de luxe dans le baseball majeur. Encore là, si une équipe dépasse le montant permis en masse salariale par la MLB et la MLBPA, elle sera pénalisée. Il faut, une fois de plus, retiré la participation d’une vedette signée à cette pénalité dans sa marge de profit reliée à ce joueur.

Il faut également tenir compte du partage des revenus. Les gens confondent parfois la taxe de luxe avec le partage des revenus alors que ce sont deux choses différentes. Il faut savoir qu’en plus du système de taxe de luxe, dont aucune équipe ne bénéficie, il y a également un système de partage des revenus dans le baseball majeur. Dans ce système, toutes les équipes déposent dans un « chapeau » 34% de leurs revenus locaux. (On parle bien de « revenus » pas de « profits ».) Même les équipes comme Pittsburgh ou Tampa Bay. Ensuite l’argent est redistribué aux équipes à part égales.

À titre d’exemple, en 2005 les Yankees ont déposé 76 millions dans le chapeau. Cette même année, Kansas City, Tampa Bay, la Floride (Maintenant Miami), ont récolté 30 millions à même cette cagnotte (Chiffres du Wall Street Journal.).  
Bien sûr, on tient compte des profits supplémentaires quand on signe un joueur. Mais comme expliqué au début, on en tient compte pour amoindrir le coût du joueur, pas pour en faire des profits. Dans les années ’90 cet argument pouvait encore tenir, mais plus maintenant.

Et les fesses, elles?

On ne parlera pas du postérieur du joueur, mais bien de ceux qu’il ajoute dans les gradins. Il y a bien un peu plus de marge de profit pour l’équipe de ce côté. Mais encore, ça dépend de quelle équipe il s’agit. À New York, à Boston ou à Los Angeles, les stades sont déjà pleins à plus de 95%. L’arrivée d’un nouveau joueur n’aura que très peu d’influence aux guichets. Ça serait tout à fait différent si une équipe comme les Diamondbacks de l’Arizona ou les Indians de Cleveland signait Albert Pujols ou Clayton Kershaw par exemple. Et là, on doit garder à l’esprit que dans le cas d’un lanceur, les gens ne vont pas acheter des billets pour le voir assis dans l’abri, mais bien lorsqu’il lance. D’ailleurs pourquoi certaines équipes ne se lancent pas dans la course aux joueurs étoiles. Si c’était justement rentable pour vendre des produits? Parce que…

…La victoire est plus rentable

La victoire est nettement plus rentable quand on signe un joueur autonome que les produits qu’on va vendre à l’effigie de ce joueur. Si on signe un joueur à grands coups de portefeuilles, c’est parce qu’on croit qu’on pourra remporter un titre. À New York, une participation aux séries rapporte pas moins de 40 millions chaque fois. Une victoire à la Série Mondiale, rapporte aux Yankees, 70 millions et plus. Le montant varie d’une concession à l’autre en raison de la grandeur de son marché. À San Francisco, pas plus tard qu’à l’automne dernier, les Giants avaient engrangé, 600 milles dollars uniquement en produits dérivés, seulement 36 heures après avoir été sacrés champions, non pas de la Série Mondiale, mais simplement de la section Ouest. Voilà où est la plus grande source de profits pour une équipe. Imaginez maintenant combien les profits sont intéressants quand une équipe avec une masse salariale moyenne ou faible fait les séries, remporte un titre de ligue ou encore la Série Mondiale?

Les finances au baseball, c’est une question d’ensemble. Une équipe gagnante attirera plus de monde, elle vendra plus de produits, plus de hot dog, donc pourra louer plus cher ses concessions, aura un meilleur contrat de télé local, de radio et pourra augmenter ses prix aux commanditaires en raison de l’achalandage. Si une équipe veut vendre des casquettes et des chandails, elle n’a pas besoin de risquer de miser sur un joueur autonome à gros prix. Elle n’a qu’à sortir une casquette de couleur rose, verte, ou un uniforme différent, ou encore changer son logo. 

Lorsqu’une organisation signe un joueur vedette, là où les équipes y gagnent aussi, c’est sur la valeur de leur équipe. Une équipe avec plusieurs vedettes qui sont « vendables », surtout dans un gros marché, vaut plus cher qu’une équipe qui en a peu dans un petit marché. Comme pour vous, lorsque vous changez les fenêtres de votre maison, c’est un investissement pour lui donner de la valeur. Une valeur qui vous permettra non seulement de vendre plus cher que lors de l’achat, mais qui vous donnera aussi la possibilité d’emprunter plus si vous le désirez.

Or la prochaine fois que vous verrez une équipe signer un joueur à gros prix, pensez-y à deux fois avant de mettre de l’avant l’argument de la vente de produits.    

  

lundi 22 avril 2013

Les plus mauvaises signatures de la décennie

(Photo: Daily News)
Lors d’un échange de courriel avec le mystérieux « Gerry Lake », il me faisait la suggestion de me pencher sur les plus mauvaises signatures effectuées par chaque organisation du baseball majeur depuis l’an 2000. Toujours aussi fin observateur, comme d’habitude, l’œil de l’aigle a touché la cible.

Dans certaines équipes, la compétition était assez féroce. Pour d'autres, on avait oublié qu'un jour ils avaient osé délier les cordons de la bourse pour de pareils désastres.

Je vous invite à observer ses choix que je partage, et vous partage.






LA Est
·                                                         Baltimore   Brian Roberts (toujours blessé)
·                                                         Boston   John Lackey
·                                                         NY Yankees   Alex Rodriguez, le dernier contrat
·                                                         Tampa Bay  Scott Kazmir
·                                                         Toronto  Vernon Wells                                                                                               
 LA Centrale
·                                                         Chi White Sox    Adam Dunn
·                                                         Cleveland   Travis Haffner
·                                                         Detroit   Jeremy Bonderman
·                                                         Kansas City   Gil Meche
·                                                         Minnesota   Aucun
 LA Ouest
·                                                         Houston   Carlos Lee
·                                                         LA Angels   Vernon Wells (le même contrat mais ils le payaient au complet)
·                                                         Oakland   Eric Chavez, les 4 dernières années souvent blessé, a très peu joué.
·                                                         Seattle    Chone Figgins
·                                                         Texas   Kevin Millwood
LN Est
·                                                         Atlanta   Dan Uggla
·                                                         Miami   Heath Bell
·                                                         NY Mets   Jason Bay
·                                                         Philadelphia   Ryan Howard
·                                                         Washington  Jayson Werth  
             LN Centrale
·                                                         Chi Cubs  Alfonso Soriano
·                                                         Cincinnati   Ken  Griffey (souvent blessé)
·                                                         Milwaukee   Jeff Suppan
·                                                         Pittsburgh    Jack Wilson (07 à 09)
·                                                         St. Louis   Aucun
LN Ouest
·                                                         Arizona   Eric Byrnes (08 à 10)
·                                                         Colorado     Mike Hampton 
·                                                         LA Dodgers   Jason Schmidt  (42 manches   07 à 09, 42 million$) il avait déjà été blessé chez les Giants avant de signer
·                                                         San Diego   Aucun
·                                                         San Francisco   Barry Zito


Et moi…

Je partage la plupart des choix de Gerry, mais j’ai aussi quelques mauvais coups notables à ajouter à sa liste. Chez les Angels de Los Angeles par exemple. Gary Mathews jr avec un contrat de 5 ans pour 50 millions. Il n’a joué que trois saisons à L.A. et 38 matchs ensuite chez les Mets de New York. Carl Pavano, fait compétition à Alex Rodriguez chez les Yankees. 4 ans, 39.5 millions pour une fiche de 9-8 et une moyenne de points mérités de 5.00 sur trois ans. Adam Eaton est aussi un beau cas « d’espèce » (Dans le genre de l’espèce de.)à Philadelphie, tout comme Chan Ho Park au Texas. Mention déshonorable aux Pirates de Pittsburgh également pour la signature de Derek Bell en 2001.   

On doit attendre, mais on peut présumer aussi que Zach Greinke est à haut risque de ne pas livrer la marchandise après avoir déposé sa facture. Albert Pujols sera probablement un autre cas de contrat à long terme qui n’atteindra pas les espoirs de son directeur gérant.

Question mathématiques

On constate dans le travail de Gerry Lake que plus une équipe a tendance à signer des agents libres, plus il y a de chance que cette équipe se trompe. Les Yankees, les Mets de New York, les Red Sox de Boston, les Dodgers et les Angels ont quelques mauvais coups au fil des années. Les cas sont aussi plus éclatants…ou pas ! On doit se rappeler à New York, des deux côtés de la ville, de Francisco Rodriguez, de Carlos Beltran, de Jarret Wright et de Kevin Brown.  À Boston, on n’a pas de quoi rire quand on pense qu’on a signé pas moins de trois joueurs d’arrêt-court consécutifs sans qu’aucun ne rapporte. Ces mêmes équipes ont aussi une bonne part de bons coups. Ça va de soi sur la quantité.

Il faut souligner que les Mets, Yankees, Dodgers, Angels, Red Sox ont remporté collectivement de 2000 à 2012, un grand total de 5 séries mondiales pour 13 saisons. De ces 5 titres, les Yankees et les Angels n’avaient pas « garoché » l’argent par les fenêtres en 2000 et 2002, respectivement. L’excitation de certains directeurs gérants à signer des joueurs qui n’ont pas donné les résultats escomptés, ont peut-être coûté l’ivresse d’un titre ou deux. On ne le saura jamais. Eux non plus !    

samedi 20 avril 2013

Le défi de Trois-Rivières


Dans quelques semaines, les Aigles de Trois-Rivières vont entreprendre leur première saison dans la ligue Can-Am de baseball. Le plus grand défi qui attend le Président de l’équipe, Jean-François Picard, n’est pas d’offrir une équipe de qualité sur le terrain, mais bien de donner à sa concession la crédibilité et la notoriété qu’elle a besoin pour survivre. J’ai bien choisi le mot survivre. Car c’est bien de ce dont il s’agit dans les premières saisons d’une concession du baseball indépendant. Si la mission est accomplie, elle vivra.

On sait déjà que Worcester reviendra dans le circuit l’an prochain. La ligue Can-Am ne manque pas d’options pour élargir à nouveau son circuit. Le plan d’une ligue canadienne est toujours dans les cartons tout comme une association possible avec la Ligue Atlantique. Pour l’instant on se concentre à chercher de nouveaux propriétaires dans le nord-est des États-Unis et dans l’Est du Canada. Trois-Rivières arrive à point.

Mieux géré que les Saints

La dernière fois qu’une équipe locale a joué du baseball professionnel à Trois-Rivières, c’était les Saints qui occupaient le stade en 2003. La formation évoluait dans la défunte ligue Canadienne. Une farce dont l’ancienne version de « Passion Baseball » avait prédit la mort avant la fin de sa première saison. Ce qui arriva après le match des étoiles de la ligue. Un propriétaire absent, une organisation toute aussi absente, (Dans le sens de « pas présent au stade. ») et un marketing déficient n’avaient pourtant pas empêchés quelques centaines de spectateurs de se présenter au stade Fernand-Bedard lorsque l’équipe était en ville. Il y a donc à Trois-Rivières un excellent potentiel pour une organisation solide qui est prête à s’impliquer, et à accepter les conseils de ceux qui ont réussi. 

Tout en évitant de copier les Capitales de Québec, il faut créer une ambiance toute aussi festive que celle que l’on retrouve au stade Municipal. Il faut éliminer les irritants, créer une atmosphère conviviale où les gens se sentent bienvenus. Le sourire est de mise sur les visages du personnel et des bénévoles. Il faut donner le goût aux amateurs de revenir car le défi au baseball, c’est de mettre du monde dans les gradins six soirs par semaine à toutes les deux semaines. C’est beaucoup plus qu’une simple question d’animation dans les gradins. 

Elle a des ailes

Ils pourront compter sur Marie-Christine Boucher comme femme-orchestre (lire directrice générale.) pour établir le lien avec la communauté et amener les gens au stade. Oui messieurs! Une dame! Et ce n'est pas un coup de marketing. Les antécédents et le bagage de Marie-Christine Boucher ont de quoi faire rougir de jalousie. Elle a déjà déclaré vouloir étendre le marché de Trois-Rivières jusqu'à...Montréal! Et pourquoi pas! C'est même une excellente idée. Car présentement à Montréal, c'est le néant. On est pas près de voir un stade adéquat pour du baseball pro indépendant avec tout les problèmes de la ville. D'autant plus qu'on s'excite pour le retour du baseball majeur. L'intérêt pour la Can-Am est donc quasi-inexistant dans l'opinion public. Madame Boucher, réussira certainement à faire gruger quelques kilomètres aux vrais mordus de baseball montréalais assoiffés de jouer au gérant d'estrade par une belle soirée d'été dans un stade en plein-air.   

Du baseball pour gagner

Les Aigles devront bien réfléchir avant de signer un joueur. Les gens se lassent des coups de marketing. Le Rox de Brockton a payé le prix de joueurs illusoires qui n’avaient que pour but de mettre des pairs de fesses dans les estrades. Dennis Oil Can Boyd, Bill Spaceman Lee n’étaient pas en mesure d’aider cette équipe. Il faut être sérieux et s’éloigner du baseball folklorique. Si vous offrez un numéro de cirque, vous vendrez un cirque. Il sera impossible ensuite d’amener les amateurs au stade pour voir un match…de baseball. Ce n’est plus le temps de ramener Éric Gagné sur un monticule. Il l’a fait, c’était crédible à l’époque à Québec. L’objectif faisait du sens. Ça serait maladroit à Trois-Rivières en 2013. Sauf, si c’est pour colmater une brèche dans l’alignement en attendant un nouveau lanceur, et que Gagné est en mesure de donner quelques manches de qualité.

Il est toujours difficile d’évaluer une nouvelle équipe dans le baseball indépendant. Présentement, quelques joueurs sont sous contrat avec les Aigles. Il est toujours plus compliqué de dénicher de bons vétérans pour une première saison. Toutefois la qualité des joueurs aux statuts de recrues et quelques bons LS3, peuvent donner de bons résultats. Ce qui compte cette saison, c’est d’établir une première base de joueurs qui pourront revenir dans le futur. Pour les amateurs, il faudra être patient, mais l’espoir est toujours présent à chaque saison dans le baseball indépendant où on joue pour gagner et non développer des joueurs comme dans le baseball affilié. 

L'équipe compte en ce moment, Brett Flowers, un joueur de premier et troisième but au statut de LS4. Un bon frappeur qui a roulé sa bosse dans plusieurs équipes indépendantes. Il manque toutefois de puissance. David Cooper un joueur de milieu d'avant-champ, plus efficace à l'arrêt-court. Un poison! Un frappeur patient avec beaucoup de vitesse. Un ancien produit des Diamondbacks de l'Arizona. Le voltigeur canadien Drew Miller n'a pas joué l'an dernier, après avoir passé plusieurs campagnes à Calgary. Il représente la puissance au bâton. En 2010, 21 circuits et 94 points produits en...88 matchs dans la Golden Baseball League. On connait tous, Emerson Frostad, qui a  évolué avec Équipe-Canada à quelques tournois. Il agira comme receveur, bien que ça ne soit pas sa position naturelle. Un produit des Rangers qui a aussi évolué dans les filiales des Astros. Il peut aussi jouer au premier, au troisième...et en cas d'urgence, il peut lancer dans un match qui s'éterniserait. Au monticule, Jeff Shields, un autre produit de l'Arizona qui fera ses débuts dans le baseball indépendant. Un projet, car il n'a pas connu beaucoup de succès dans le baseball affilié. Nick Sarianides sera à surveiller. Un lanceur issu des filiales des Indians de Cleveland. À seulement 22 ans, il a déjà connu du succès au A+. Il pourrait même signer avec une organisation des majeures en cours de route  s'il domine. 

Il y aura d'autres signatures d'ici le début de la saison. Pour l'instant, les Aigles, ont bien travaillé.    

Une ville de baseball, une vraie!

Trois-Rivières est une excellente ville de baseball. Elle a fait vivre une concession de la ligue Eastern pendant les années ’70. Ses équipes juniors et seniors ont du succès aux tourniquets. Il y a maintenant, une nouvelle activité estivale en Mauricie. Il n y a aucune raison que ça ne fonctionne pas.

Pour le bien du baseball, celui de la ville, et des gens qui s’investissent et investissent dans le sport que nous aimons, on ne peut que leur souhaiter la meilleure des chances. Aller Trois-Rivières. Vous méritez aussi du sport professionnel! Debout là-dedans! Play ball!    

mercredi 17 avril 2013

Le père du Moneyball, l’arme des Mets

Sandy Alderson (Photo: AP)
Elle est terminée l’ère Minaya à New York. L’ancien directeur gérant des Mets a fait beaucoup de dommages avec son insistance à signer tout ce qu’il pouvait de joueur latin sans se soucier de la chimie de son équipe. Son successeur, Sandy Alderson, semble avoir les choses bien en mains. Il s’est débarrassé de bois mort et de joueurs qui lui coûterait trop cher pour les résultats décevants d’une équipe en reconstruction. Il s’est tourné vers les filiales et les transactions pour établir une nouvelle fondation.

Alderson n’a pas que changé les joueurs dans des chandails des Mets. Il a surtout changé la mentalité de ceux qui les portent. Une nouvelle façon d’aborder les matchs, la saison et les embûches. Un nouveau caractère. Ce que plusieurs ignorent, c’est qu’Alderson est le père du « Moneyball. » C’est lui qui a été le premier directeur gérant à s’intéresser à la « sabermetic » lorsqu’il était à Oakland. En 1995, il avait confié à Billy Beane le soin de dénicher des joueurs peu coûteux mais avec de fortes moyennes de présences sur les buts après la saison 1995. Beane a poursuivi le travail ensuite, y ajoutant sa touche personnelle. C’est aussi Sandy Alderson qui a reconstruit l’excellent réseau de filiales des A’s. José Canseco et Mark McGwire étaient deux des prospects qui ont fait leur marque dans le baseball majeur. Ils ne furent pas les seuls joueurs d’impacts sous sa gouverne.

Le début

À New York, les jeunes lanceurs Jonathon Niese et Matt Harvey, font parti de la solution. Déjà, les deux artilleurs démontrent qu’ils sont capables de garder leur équipe dans le match. La rotation manque de solidité et de profondeur. Le reste des partants n’est pas aussi fiable, mais c’est normal. Ils auront le temps de développer ou dénicher les pièces manquantes au moment opportun, lorsqu’Alderson sentira qu’il s’approche d’avoir l’équipe pour faire les séries.

Derrière le marbre, les Mets comptent sur le vétéran John Buck qui connaît un excellent début de saison en attaque. Il aidera les jeunes lanceurs, mais aussi à garder Travis d’Arnaud dans les mineures pour ne pas le précipiter trop rapidement dans la fosse aux lions. David Wright n’a plus besoin de présentation au troisième coussin. Il donne de la stabilité en défensive et en attaque tout comme Ike Davis qui tient son bout dans les majeures, sans être une terreur.

Le joueur le mieux payé des Mets, Johan Santana, finira par quitter. Frank Francisco aussi quittera avec son salaire de 6.5 millions. Ce qui va libérer de précieux dollars à mettre sur des joueurs en mesure de les faire progresser. En tout, c’est 31 millions qu’Alderson va récupérer pour placer sur son équipe; Du moins, une partie.

Le D.G. des Mets a maintenant un plan. Il contrôle la situation parfaitement. Il est conscient de la puissance de ses adversaires, à Washington et Atlanta. Il ne sert à rien de s’attaquer aux séries dans le moment. Le temps viendra. D’ici là, il prépare ses armes. Ses joueurs se battent mieux et apprennent à ne jamais abandonner. Cette saison, si les Mets terminaient troisième devant les Phillies de Philadelphie, ça serait déjà un gros pas en avant, un an plus tôt que prévu.   

Alderson est celui par qui le succès reviendra. L’arme secrète qui aura construit une machine redoutable. Une équipe qui sera basée sur la puissance, la patience et un monticule composé de guerriers. 

samedi 13 avril 2013

Jays, Angels, Dodgers; Pas d'excuse!

(Photo: Reuters)
Les Blue Jays de Toronto sont déjà soumis à une rude épreuve alors qu’ils viennent de perdre les services de José Reyes après seulement une dizaine de matchs écoulés à la présente saison. Les Dodgers de Los Angeles et les Angels du « pas tout à fait même endroit » devront aussi se priver respectivement des partants, Zack Greinke et Jered Weaver pour une période assez longue pour avoir un impact sur leur équipe.

Reyes et Greinke sont deux acquisitions de l’hiver dernier sur lesquelles leur équipe misait beaucoup pour aspirer aux grands honneurs. Quant à Weaver, il est la pierre angulaire d’une rotation qui manque de profondeur. D’ailleurs, l’impact de ces pertes se mesurera à la capacité de les remplacer pendant leur absence.

De ce côté, les Blue Jays sont les moins touchés. Il est plus facile de se passer de leur joueur d’arrêt-court dans un rôle de frappeurs déjà redoutable. C’est défensivement que ça sera plus compliqué de s’en passer. Emilio Bonifacio pourrait toujours être une alternative, en laissant sa place à Mark DeRosa au deuxième but. Avec les pertes de Macier Izturis et l’attente du retour de Brett Lawrie, ça forcera John Gibbons à utiliser plus souvent José Bautista au troisième coussin et Edwin Encarnacion. Mike McCoy sera possiblement rappelé pour devenir réserviste. Le gérant aura donc à jongler avec son alignement dans les prochaines semaines à moins qu’une transaction vienne stabiliser la situation.

La situation est encore plus compliquée chez les Dodgers et les Angels. On ne peut pas jongler avec l’alignement, on ne peut pas camoufler une perte et amoindrir les petites lacunes laissées par la perte d’un joueur de position. Il faut carrément trouver un remplaçant de qualité dans sa rotation. Les deux cas sont quand même différents. Les Dodgers ont plus de profondeur dans leur rotation que les Angels. Ils ont aussi un meilleur enclos. Cependant, l’absence de Greinke sera beaucoup plus longue que celle de Weaver. Dans deux sections où ça va jouer du coude ça risque fort d’être néfaste en bout de ligne.  

Dans trois sections où le classement pourrait bien être très serré, ce n’est pas tellement les quelques erreurs de plus qui feront la différence, ni l’absence de la constance de Reyes, la solidité de Weaver et Greinke sur la butte. C’est comment vont se regrouper les autres joueurs pour faire face à l’embûche. Car la profondeur, ce n’est pas qu’une question de qualité de jeu, ou d’avoir un bon banc, c’est aussi la prise de conscience collective de la situation. Qui peut et veut donner un tiers de manche de plus de qualité? Qui veut manger des tirs pour aider la cause de l’équipe? Qui veut accepter de s’appliquer à jouer une autre position avec engagement? La profondeur, c’est aussi celle de l’esprit d’équipe qui est mise à l’épreuve.

Ce qui est une tuile sur la tête en ce moment, peut aussi être un élément déclencheur qui propulse une équipe vers le sommet. Il y a là tout un test pour ces trois équipes. Les trois malchanceux avaient de grandes aspirations en début de saison. C’est le moment de démontrer qu’elles étaient coulées dans le béton pas de se préparer une excuse pour ne pas atteindre son objectif.  

jeudi 11 avril 2013

Les noix de Coco

(Photo: Getty)
Oui, l’article parlera bien de ce qui se cache dans le soutien-jacques (traduction « très » libre) de Coco Crisp. On n'en fera pas une fixation, mais quand même. Or, le voltigeur des A’s d’Oakland connaît un début de saison hors du commun avec déjà 4 coups de circuits, 4 doubles, 6 points produits et 2 vols de buts. Sa moyenne était à .333 avant les matchs de jeudi avec une moyenne de présences sur les sentiers de .409. Crisp est en parti responsable des succès offensifs des siens qui dominent les majeures pour les points marqués.

Durant sa carrière, Crisp fut tellement malchanceux qu’il a même été blessé dans un accident de « cart » conduit par la mascotte des Marniers de Seattle avant un match. En plus de rater plusieurs segments de saison au long de ses 11 années dans le grand circuit, il n’a pas toujours été à la hauteur des attentes. Il faut dire que les blessures ne l’ont pas aidé. Coureur rapide, ce n’est qu’avec Oakland qu’il commence à vraiment devenir une menace pour les receveurs. On exploitait peu sa vitesse lors de ses saisons à Cleveland, Boston et Kansas City. Il faut dire qu’il n’arrivait pas toujours à bien détecter le bon moment pour gambader vers le but suivant. Souvent harponner par les receveurs, il ne représentait plus un danger. L’an dernier, il n’a été retiré que 4 fois en 43 tentatives, et en 2011, 9 fois seulement en 58. Ce qui contraste avec ses 6 retraits sur les buts en seulement 21 chances à sa dernière saison à Cleveland. Il avait pourtant joué 145 matchs contre 136 et 120 lors des deux dernières campagnes.

Ce qui a transformé Coco Crisp à Oakland, c’est le travail qu’on a fait avec lui afin d’en faire un meilleur premier frappeur. Il s’élance moins tôt dans le compte, et il prend de meilleures décisions sur les sentiers. Il utilise beaucoup mieux sa vitesse, frappe mieux en flèche alors qu’il était déjà reconnu pour éparpiller les coups sûrs, y compris à l’avant-champ avec des amortis. Ces 4 circuits en début de saison, le place parmi les meneurs. Mais, ce n’est pas pour ça que les A’s ont misé sur lui avec un contrat de deux saisons pour 14 millions. De toute façon, il n’a pas assez de puissance pour devenir un frappeur de circuits redoutable.

Défensivement, c’est un joueur fiable avec un bon bras, sans plus. Cependant, il couvre beaucoup de terrain au champ-centre. Si Billy Beane est allé vers lui, c’est que Crisp est un bon joueur d’équipe qui se présente chaque soir avec sa boite à lunch. Un joueur de caractère comme on les aime à Oakland. L’an dernier, il a commis une bévue dans un match éliminatoire. Une erreur qui a coûté le match. Mis sur le banc au match suivant, il a ensuite rebondi avec un gros jeu en défensive et un gros coup sûr.

Si Coco Crisp n’avaient pas de caractère, il n’aurait jamais passé au travers des déceptions et des embûches sur son chemin. Il n’aurait pas eu l'humilité d'accepter les conseils, non plus. Celui dont plus personne ne voulait, est devenu un meilleur joueur parce qu’il a des noix incassables!

lundi 8 avril 2013

Le tour des buts!


Un premier tour des buts cette saison question de se retremper dans les faits qui m’ont particulièrement marqué durant la première semaine d’activités dans le baseball majeur.

Les Pirates de Pittsburgh n’ont inscrit que 6 points à leurs 5 premiers matchs. Seul Andrew McCutchen frappe. Russell Martin était 0/14 avant le match de dimanche. Il avait soutiré trois buts sur balles. Ce qui est quand même bon signe. Il a déjà été utilisé à trois endroits différents dans le rôle des frappeurs. À mon humble avis, les positions 2 et 8 lui vont parfaitement.

Clayton Kershaw a été le premier à remporter deux victoires.

Plusieurs frappeurs ont cogné deux circuits dans un match. Notamment, Albert Pujols, Prince Fielder, J.P. Arencibia, Bryce Harper, Michael Morse et l’excellent Todd Frazier.

Chris Davis des Orioles de Baltimore a égalé une marque avec quatre circuits durant les quatre premiers matchs de la saison. Il dominait les majeures avec 17 points produits samedi soir. Les plus proches poursuivants sont quelque part dans un nuage de poussière.

Le jeune Addison Reed a déjà 3 sauvetages. Le même nombre de Sergio Romo et Rafael Betancourt.

Boston, Detroit, Kansas City et Tampa Bay n’avaient toujours pas commis d’erreur après les matchs de samedi.

Les Rockies du Colorado ont tout de la fraicheur d’avril. Une fiche de 4-1, ils se tirent d’affaire au monticule et ils frappent. Ça va revenir à la normal. Mais ils ont bien le droit de profiter du premier mois de la saison.

Albert Pujols connaît un meilleur début de saison que l’an dernier. Même s’il ne frappe que pour .188 (après samedi), sa moyenne de présences sur les buts est à .391. Il est plus sélectif que l’an dernier à la même date.

Josh Hamilton, lui, il ressemble au Pujols du printemps dernier. Rien d’anormal pour l’instant.

Les Blue Jays jouent du baseball excitant et beaucoup plus inspiré que par le passé. Ils sont extrêmement rapides. Les résultats ne sont pas là, mais il n y a rien d’alarmant. Même pas inquiétant.

Les partants des Red Sox ont très bien fait à leur premier départ.

Les Royals n’ont frappé qu’un seul circuit. Mais, ils ont marqué 21 fois en 5 matchs!

Surprise! Les Orioles ont couru! Ils ont même été patients au bâton dans la première semaine.  

Une belle semaine. Mais ne tirez aucune conclusion. Chacun doit prendre son rythme et les gérants étirent le camp pour donner des présences et des manches de travail à tout le monde. Ça sera encore comme ça pour la prochaine semaine avant le vrai départ.

samedi 6 avril 2013

Équipés pour veiller tard

(Photo: AP)
Si vous croyez que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, vous risquez d’avoir les yeux petits cet été si vous habitez dans l’est. Ou encore, vous raterez le meilleur de la saison de baseball. Car oubliez l’est, il ne s’y passera pas grand-chose. C’est vers l’ouest qu’il faut se tourner pour voir le meilleur.

Dans l’ombre de la couverture médiatique faite aux Yankees de New York et aux Red Sox de Boston qui attire l’attention vers l’est, la Nationale Ouest, offre déjà le meilleur baseball depuis cinq ans. Une division de lanceurs où chaque match est âprement disputé. On ne se fait pas de quartier dans le Far-West. Les Diamondbacks de l’Arizona qui avaient les éléments pour terminer en tête l’an dernier ont appris la leçon. Ils se sont débarrassés de quelques tueurs de mouches, au profit de frappeurs de contacts. Si on vise les clôtures face aux "top-guns" comme Clayton Kershaw et Madison Bumgarner, on risque de se retrouver plus souvent qu’autrement le bâton sur l’épaule et finir par se la disloquer. Il faut mettre la balle en jeu dans cette section pour espérer gagner. Il faut provoquer des choses en attaque, et construire ses points un à un. Ce ne sont pas que les meilleurs lanceurs qu’on retrouve dans l’Ouest, mais aussi les meilleurs frappeurs. Pas nécessairement les plus grands cogneurs, mais ceux qui s’ajustent le mieux. Il faut savoir sacrifier une présence. S’il faut frapper au champ opposé un mauvais tir pour soi, on doit le faire pour faire avancer le coureur. Même si on sera retiré. C’est ça un bon frappeur. Un cogneur laissera probablement passer le tir, et risquera un retrait qui ne produira rien. Les moyennes au bâton ne veulent pas dire grand chose dans cette division. Affronter des lanceurs dominants à répétition ça joue dans les statistiques. Et ça, elles ne vous le montrent pas.

Les équipes de l’Ouest apprennent ainsi à jouer sous pression des matchs au pointage serré. Ce n’est pas pour rien qu’elles sont si dangereuses en séries. Les succès des Giants de San Francisco, n’est pas le fruit du hasard. C’est aussi de cette façon que les A’s d’Oakland dans la ligue Américaine ont passé au travers d’adversaires mieux nantis qu’eux pour terminer en tête en 2012. En contrepartie, ce fut aussi le problème des Angels de Los Angeles qui ont trop misé sur leur force de frappe. Et ils en ont rajouté cette saison. Cette arme ne sera dévastatrice que si les lanceurs, surtout les releveurs, se dressent comme des murailles soir après soir. Si les Angels ne se battent pas eux-mêmes plus souvent qu’autrement, ils seront très dangereux. Sinon, ça se terminera en queue de poisson.

Le spectacle s’annonce encore très intéressant dans les deux sections Ouest. Il se pourrait même que tous les « Wild Cards » viennent de là. Il y a des équipes équipées pour veiller tard dans l’Ouest; Très tard. Préparez-vous, vous aussi à veiller tard!   

jeudi 4 avril 2013

La fin des agents libres. Qui a gagné? La gauche ou la droite?




Le baseball majeur est considéré comme un circuit conservateur. Il a été le dernier circuit majeur à remanier ses divisions. Il a longtemps refusé les matchs inter-ligues, et il lui a fallu des décennies pour élargir le nombre d’équipes en séries. Il résiste toujours au plafond salarial. On décrit souvent la MLB comme archaïque et peu à l’avant-garde des nouvelles tendances. Ce qui n’est pas faux. Mais est-ce vraiment une mauvaise chose? Forcer la parité comme d’autres circuits de sports majeurs l’ont fait, n’a fait que créer de nouveaux problèmes. Le baseball est un sport différent, bien à part. Rétrécir l’écart artificiellement entre les forces dans un sport où le meilleur ne gagnera même pas deux fois sur trois sur une période de 162 matchs, est un risque. Donner trop de chances, à trop d’équipes, cela fini par briser le prestige de chaque titre remporté.

C’est l’éternel bataille entre deux systèmes qui se retrouvent confrontés jusque dans le milieu du sport professionnel. La droite conservatrice ou la gauche plus libérale? La loi du marché met plus de temps à faire son œuvre, mais elle a le mérite de donner le vrai résultat. Après l’éclatement des salaires, et des signatures d’agents libres à prix astronomiques, voilà qu’on arrive à la croisé des chemins. Les Yankees de New York et les Red Sox de Boston qui ont rivalisé du portemonnaie, se retrouvent le bec à l’eau. Ils seront forcés de changer de philosophie. C’est le retour du balancier.

Un examen de conscience a été fait par les propriétaires. C’est tout le baseball majeur qui change en ce moment. Les signatures de prolongation de contrats récentes par leur équipe original d’Elvis Andrrus, Joe Mauer, Buster Posey, Justin Verlander, Felix Hernandez, Jared Weaver, et bientôt probablement, Robinson Cano et Clayton Kershaw démontrent bien qu’on préfère dépenser sur ses propres joueurs pour les garder à long terme. Il y aura un effet important dans le futur. Des organisations comme les Rays de Tampa Bay par exemple, pourront négocier avec leurs joueurs plus facilement. Il y aura moins d’option, moins d’argent disponible ailleurs pour les signer. Bien sûr, il y aura toujours une super vedette qui préférera tester le marché dans son cheminement de carrière. Mais ils seront beaucoup moins nombreux. Il y aura aussi, toujours une équipe quelque part pour étaler les billets verts pour les signer. Les Yankees, les Red Sox, les Phillies de Philadelphie, les Dodgers et les Angels de Los Angeles ne vont pas résister éternellement. Sauf qu’on vient de casser la philosophie de construction d’équipe par les agents libres. Il faudra nécessairement développer ses joueurs avant de songer à en signer d’autres pour polir son équipe.   

On a souvent dit que les joueurs changeaient plus souvent d’équipe aujourd’hui en comparaison au passé. À tort puisqu’à peine une 60aine de joueurs qui ont joué au moins huit ans dans le baseball majeur, ont passé toute leur carrière avec leur équipe originale dans toute l’histoire de la MLB. Ce qui est à peine, l’équivalent de deux équipes et demie sur une moyenne de 20 pendant plus de 125 ans. Maintenant, ils seront plus nombreux à être identifiés exclusivement à une seule formation.

Est-ce une grande victoire de la droite conservatrice sur la gauche libérale? Non! Il a aussi fallu la contribution d’un nouveau système des séries et l’instauration d’une taxe de luxe pour en arriver à demeurer sans plafond salarial. Alors c’est un gain de la gauche? Non plus! Il a fallu résister au plafond salarial pour qu’on conserve des équipes dominantes qui attirent les foules et l’intérêt, même si ce qualificatif change d’équipe un peu plus souvent.

Le baseball majeur représente un idéal qui se critique éternellement. Il représente le gros bon sens.