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dimanche 30 juin 2013

Mi-saison

On est rendu à la mi-saison. Nous sommes peut-être loin du spectacle de l’exceptionnelle saison 2012, mais pourtant, le classement est plus serré. Il est cependant plus prévisible. Il n y a pas d’équipe qui nous émerveille vraiment par sa performance. Les Pirates de Pittsburgh et les Indians de Cleveland, ne sont pas des surprises comme l’étaient les Orioles de Baltimore l’an dernier. On savait que les Bucs et la Tribu étaient en mesure de rivaliser. Ce qui n’empêche pas d’apprécier leurs réussites. C’est plutôt les Red Sox de Boston et les Card’s de St-Louis avec une rotation au-delà des espérances qui piquent notre curiosité. Jon Lester et Clay Buchholz font la différence à Boston tout comme Shelby Miller et Lance Lynn à St-Louis.

Rien n’est encore coulé dans le ciment même si on a l’impression que les jeux sont faits pour plusieurs équipes. Il faut se souvenir que l’an dernier, les A’s d’Oakland ont terminé en tête dans l’Ouest de l’Américaine. Ils ne jouaient pas pour .500 à la même date, à 11.0 matchs du premier rang. Au classement, c’est en deuxième moitié que le spectacle se rehausse.

Au niveau des performances individuelles, nous avons été moins choyés en cette première demi qu’en 2012. Souvenez-vous du début de saison infernal de Matt Kemp et de celui de Josh Hamilton. Tout comme les matchs sans point ni coup sûr et les parties parfaites qui se succédaient à un rythme historique. Il n’en demeure pas moins qu’on a droit à l’invincible Max Scherzer des Tigers de Detroit. Avec un dossier de 12-0, il est le premier lanceur à en faire autant depuis un certain Roger Clemens en 1986. Il y a aussi le jeune Matt Harvey qui fait écarquiller les yeux chez les Mets de New York. Chris Davis des Orioles et Miguel Cabrera des Tigers frappent comme des machines, et sont engagés dans une lutte à finir dans les trois domaines de la Triple Couronne. Jacoby Ellsbury est en route vers une autre saison de plus de 60 buts volés tout comme Everth Cabrera des Padres de San Diego.

À venir

Les prochains 40 matchs vont servir à se placer sur la grille de départ pour la course aux séries.  Milwaukee, Miami, Houston et les Cubs sont déjà hors d’état de nuire. Ils seront trop loin lors du grand départ pour espérer quoi que ce soit. Dans la cité des anges, les Angels et les Dodgers ont réussi à sauver leur peau. La marge de manœuvre demeure mince. Yasiel Puig a beau trainer les Dodgers sur ses épaules, il va falloir que leur enclos en donne davantage. Ce n’est guère plus reluisant du côté de San Francisco. Cette fois, la magie n’opérera pas. La perte d’Angel Pagan et les difficultés de Matt Cain leur seront néfastes. Continuez de surveiller de près les Padres de San Diego. S’il y a une surprise dans la Nationale, elle sera là. Le Rox a beau montrer de belles qualités en attaque, leur rotation n’est pas en mesure de tenir la route. Les Nationals de Washington auront possiblement un regain, mais j’ai bien peur que ça ne soit pas suffisant. Tout indique que les Pirates, les Cards et les Reds vont se retrouver en séries. Ne pensez même pas à revoir la rotation des Bucs s’écrouler comme un château de cartes en seconde moitié comme ce fut le cas l’an dernier. Ils ne sont pas allés chercher Russell Martin pour rien. Et ils ont des réserves cette fois. Est-ce que les Angels pourraient venir brouiller les cartes dans l’Ouest de l’Américaine? C’est possible parce que tout est possible.  Pariez  vos vieux bas là-dessus. C’est un bon moyen de vous en débarrasser. Pendant qu’on gardera un œil sur les Curés dans la Nationale, les Royals et les Indians pourraient nous faire manquer le meilleur. Ces deux équipes pourraient bien nous jouer un sale tour. Si le monticule des Royals continu d’être aussi efficace, tous les espoirs seront permis. Chez les Indians, il faut se méfier de Terry Francona et de la nouvelle attitude de la Tribu. Dans l’Est, les Jays devraient commencer à chauffer l’arrière-train de ses adversaires. Ils ont tout ce qu’il faut pour être en bonne posture pour la mi-août. De là, nous verrons. Les Red Sox me laissent quand même perplexe avec leur enclos, de même pour les O’s avec leur rotation très ordinaire. Les Yankees, ça semble pénible. Reste t-il de l’essence dans le réservoir? Pour ce qui est des Rays, Jeremy Hellickson est tellement loin des attentes, et David Price devra faire mieux qu’avant sa blessure, sinon, on fermera les livres beaucoup plus tôt que prévu.

Disons que la bataille la plus excitante sera dans l’Américaine pour les 40 prochains rendez-vous. La Nationale risque de ne pas nous offrir beaucoup plus que ce à quoi nous avons eu droit jusqu’à présent. Les Diamondbacks et les Braves filent seuls et les Pirates, les Cards et les Reds n’ont pas beaucoup de compétition, si ce n’est que de savoir lequel d’entre eux terminera en tête.

Les 30 joueurs à surveiller

Voici les 30 joueurs qui pourraient faire ou ne pas faire la différence en seconde moitié de saison.

Atlanta : Fred Freeman
Washington : Ian Desmond
Philadelphie : Cole Hamels
NY Mets : Scott Rice
Miami : Justin Ruggiano

Pittsburgh : Neil Walker
St-Louis : Joe Kelly
Cincinnati : Jonathan Broxton
Milwaukee : Marco Estrada
Chicago C : Starlin Castro

Arizona : Trevor Cahill
Colorado : Tyler Chatwood
San Diego : Edinson Volquez
San Francisco : Matt Cain
Los Angeles D : Matt Kemp

Boston : Andrew Bailey
Baltimore : Jason Hammel
New York Y : Phil Hughes
Tampa Bay : David Price
Toronto : Josh Johnson

Detroit : Al Albuquerque
Cleveland : Scott Kazmir
Kansas City : Billy Butler
Minnesota : Justin Morneau
Chicago WS : Alejandro De Aza

Texas : Mitch Moreland
Oakland :Jarrod Parker
Los Angeles A : Jarred Weaver
Seattle : Kyle Seager
Houston : Matt Dominguez

Pause

Je prends une pause d’un mois. On se retrouve quelque part au début août.
D’ici là, portez-vous bien, et bon baseball!



  

mercredi 26 juin 2013

Ils étaient finis

(Photo:AP)
Le baseball est difficile. Une de ses plus grandes difficultés est bien celle de demeurer constant durant toute une saison. Le rester durant toute une carrière, tient de l’exploit. C’est pourquoi, il faut se garder un peu de réserve quand on se prépare à lancer la serviette sur un joueur. Il n’est pas rare de voir des joueurs connaître une ou deux mauvaises saisons avant de rebondir. Certains sont même meilleurs encore qu’avant leur période creuse. Il y a autant d’explication pour expliquer ce regain, qu’il y a de joueurs à qui ça arrive. Les embûches ne manquent pas durant une carrière. Les blessures, un changement d’équipe, de gérant, de coéquipiers, de compagnon de chambre sur la route, l’essai d’une nouvelle forme d’entrainement, un changement anodin dans sa préparation, ou dans sa position au bâton, presque tout peut vous faire basculer vers une période de disette. Et on n’a pas encore parlé des facteurs psychologiques.

Toujours est-il que cette saison, quelques joueurs sur qui on ne comptait plus beaucoup, sont redevenus des incontournables quand on veut analyser le succès de leur équipe. C’est le cas de David Ortiz des Red Sox de Boston qui frappe au-delà de .300 avec 14 circuits et 54 points produits. Rappelez-vous qu’on discutait de la possibilité de laisser partir Ortiz à Boston, il y a quelques années. James Loney des Rays de Tampa Bay connaît une excellente première moitié de saison alors que les Dodgers de Los Angeles ont abdiqué sur son cas. Coco Crisp des A’s d’Oakland en est un autre dont plus personne ne voulait, tout comme Carlos Beltran qui s’avère un remplaçant de qualité au départ d’Albert Pujols dans l’alignement des Card’s de St-Louis. L’ancien Jays, Alex Rios était devenu un joueur ordinaire, mais il est maintenant à la hauteur des attentes à Chicago. Chez les Yankees de New York, Travis Hafner n’est pas un model de constance, mais il tire son épingle du jeu avec ses 11 circuits et 32 points produits.

Chez les lanceurs, Ervin Santana qui avait du mal à trouver le marbre à Los Angeles présente une moyenne de points mérités de 2.64 à Kansas City. On croyait aussi que ça en était fait de Bartolo Colon avant l’an dernier. Encore plus après; Quand on a appris qu’il s’était dopé. Colon impressionne autant que lors de la dernière saison. Cette fois, le dopage en moins.


Dans le cas de Loney, l’influence de Joe Maddon y est certainement pour quelque chose. Il en va de même pour Crisp avec Bob Melvin à Oakland. Pour Beltran, on peut imaginer que d’arriver dans une bonne organisation, bien dirigée, plutôt que d’être dans une équipe de danseurs de Salsa a eu un effet bénéfique sur sa performance. Alex Rios, lui, a enfin un rôle qui ne change pas à toutes les semaines. Ce qui lui permet de conserver la même préparation et une approche semblable à chaque rencontre. Ortiz a bien travaillé pour soigner ses blessures, et il a perdu du poids. Son sérieux lui a garanti un retour à la constance. Hafner profite bien d’un stade sur mesure pour sa puissance. Santana profite des conseils d’un nouvel instructeur des lanceurs. Il semble aussi rétablit de ses blessures. Et Colon, bien, ça demeure un mystère dont seul Melvin et Billy Beane ont le secret, et surtout, l’ancien Expos lui-même.   

lundi 17 juin 2013

Câline de Blues!

(Photo: Getty)
Pendant que dans mon village forestier, très loin là-bas, l’attention est portée vers le retour possible des Nordiques, d’autres Bleus, tous aussi perdus dans un autre coin reculé de la forêt, défrichent le chemin vers une place en séries dans le baseball majeur. Les Blue Jays de Toronto, se sont transformés en castors ces derniers temps pour abattre les adversaires et construire un barrage qui retient le torrent de points concédés qui inondait les statistiques des partants depuis le début de la saison.

Les Jays ne font pas que mieux jouer; ils gagnent! Tout ça a débuté bien tranquillement. À force de jongler avec son personnel de lanceurs décimés par les blessures, et les ratés de certains d’entre eux, le gérant, John Gibbons a fini par trouver un trésor qu’on ignorait dans son enclos. Esmil Rogers a donné trois bons départs en juin. Josh Johnson est revenu dans la rotation après un séjour sur la liste des blessés. Il fait beaucoup mieux qu’avant sa convalescence. Mark Buehrle se ressemble enfin. Lui aussi contribue largement aux récents succès des Jays. Ces trois partants ont permis à Toronto de rester dans le match à chacun de leurs départs depuis le début du mois. L’enclos qui est bien au-delà des attentes cette saison, a été encore plus efficace. Les Jays présentent la quatrième meilleure moyenne de points mérités des majeures pour le présent mois. On n’a pas à chercher plus loin pour expliquer qu’ils ne sont plus qu’à 4 victoires d’une fiche de .500.

Retour en arrière

J’expliquais en début de saison qu’il ne fallait pas s’attendre à grand-chose des Blue Jays avant le mois de juin. En raison d’un grand nombre de nouveaux joueurs, il faut une période d’adaptation, et créer une chimie. Bien qu’ils aient montré quelques signes de frustration, les joueurs n’ont jamais semblé perdre le plaisir de jouer. Cet équilibre entre la frustration et le plaisir est très important mentalement. L’équipe tient à gagner. Personne ne s’en fout, mais on sait combien la saison est longue et qu’il ne faut pas fataliser une mauvaise séquence en début de campagne. En ce moment, ce n’est pas important s’ils ne balaient pas tout sur leur passage. Il faut simplement jouer pour .500 ou en être très près au match des étoiles pour conserver ses chances. C’est comme ça depuis l’ajout du « wild card ». C’est encore plus vrai depuis l’an dernier avec un autre poste disponible pour les séries.  

Adam Lind a beaucoup aidé les siens également. Il est tout simplement extraordinaire au bâton avec sa moyenne de .417 depuis le 1er juin. Mais l’élément qui a possiblement déclenché cet élan des Jays, c’est la présence de José Reyes dans l’entourage de l’équipe. C’est en effet depuis son retour sur le banc que la troupe de John Gibbons a commencé à mieux jouer. Non pas que « La Précieuse » soit un leader, mais plutôt en raison des circonstances. Lorsqu’il s’est joint à l’équipe, il devait être le catalyseur de l’attaque. Devant sa perte, et avec une rotation complètement inefficace et frappée par les blessures autant que par les frappeurs adverses, ça ne pouvait faire autrement que de faire douter les joueurs sur lesquels il y avait déjà beaucoup de pression en raison des investissements du Directeur Gérant durant l’hiver. Les attentes étaient grandes. Le retour de Reyes est bénéfique. Il n’aurait besoin que de frapper pour .280 et de bien se comporter en défensive pour avoir un impact sur toute la formation. Sa simple présence sur le terrain fera le reste. 


On n’en est pas encore à pouvoir rêver des séries. Pour l’instant, il faut au moins se positionner dans la situation la plus avantageuse que possible au match des étoiles. On verra ensuite. Une chose est certaine. Présentement, ils sont spectaculaires, accrocheurs et ...Marci!


lundi 10 juin 2013

Le tour des buts

Attachez vos souliers à crampons, c’est le moment de faire un autre tour des buts, question de scruter ce qui attire l’attention depuis quelques temps dans le monde du baseball.

Les Capitales de Québec et les Boulders de Rockland sont engagés dans une lutte pour le premier rang dans la Can-Am. Royce Consigli s’est fait plein d’amis à Québec avec déjà 5 circuits et 14 points produits.

David Britton-Foster des Aigles de Trois-Rivières est second pour la moyenne de points mérités à 0.71. D’ailleurs, le monticule de ces mêmes Aigles dominent au chapitre de la moyenne offensive contre, avec .249.

Les Blue Jays trainent de la patte au classement dans l’Est de l’Américaine. Les blessures ont empêché la troupe de John Gibbons de prendre son élan. Ils n’ont pas le choix de connaître une séquence victorieuse d’ici la fin juin, sinon ça sera la fin des émissions.

Yasel Puig va peut-être réussir à sauver le travail de Don Mattingly à Los Angeles. Du moins pour l’instant.

Les partants des Giants de San Francisco sont mauvais. Même Matt Cain n’arrive pas à s’imposer.

Albert Pujols et Adam Kennedy des Angels de Los Angeles sont engagés dans une course. Celle de celui qui frappera dans le plus de double jeu d’ici la fin de la saison.

Ne cherchez plus la meilleure organisation dans le baseball majeur depuis 10 ans; Ce sont les Cards de St-Louis! Ils ont utilisé 8 partants différents jusqu’à présent en raison des blessures à Jamie Garcia et Jake Westbrook. Ce qui ne les empêche pas de dominer les majeures pour la MPM. Shelby Miller est éblouissant! Et l’enclos complètement pourris du début de la saison se replace. Randy Choate est solide à 0.94 de MPM.

Miguel Cabrera et Chris Davis dominent pour la moyenne au bâton dans la ligue Américaine. Mais aussi au chapitre des circuits et des points produits. Encore une chance qu’ils ne lancent pas!

Les frappeurs jouent aussi de l’éventail dans l’Américaine. Mais c’est de la faute au Japonais, Yu Darvish qui a éventé 111 frappeurs à l’aide de prises!

Francisco Liriano lance bien avec les Pirates. Une troisième seconde vie qui semble la bonne.

À propos; Les Pirates ont l’air…de pirates!

Philippe Aumont cherche le marbre à Lehigh Valley au AAA. Depuis qu’il a été rétrogradé, il a concédé 12 buts sur balles en 4.2 manches. Sa MPM est à 11.57 malgré que l’adversaire ne frappe que pour .222.

Wellington Castillo des Cubs de Chicago est le pire receveur des majeures. J’ai rarement vu plus mauvais.

Clayton Kershaw, Patrick Corbin, Shelby Miller et Matt Harvey dominent chez les lanceurs dans la Nationale. Aucun d’eux n’a atteint l’âge de 26 ans.

Les Cards de St-Louis, sont en bonne position pour faire les séries. En effet, leur fiche sur la route est tellement impressionnante qu’il faudrait une catastrophe pour les voir rater le rendez-vous d’octobre.

Les Nationals de Washington ne frappent que pour .198 contre les gauchers.

Les artilleurs des Jays ont la deuxième meilleure MPM de l’Américaine en juin, tout juste derrière les Royals de Kansas City.


lundi 3 juin 2013

Majeures vs Mineures

Au fil des années, les ligues de sports professionnelles majeures sont parvenues à devenir les grands maîtres de leur sport respectif. Elles font même parti du patrimoine culturel d’un coté ou de l’autre de la frontière. Elles sont entrées dans l’histoire de nos deux nations comme des biens que l’ont doit préserver. C’est tellement vrai que l’on verrait mal, la LNH, la MLB, la NFL ou la NBA disparaître pour devenir la LCAH (Ligue Canado-Américaine de Hockey), la USABL (United States of America Baseball League), l’AAF (American Association of Football) et la CBA (Continental Basketball Association). Essayez d’imaginer, les mêmes villes, mais pas les mêmes noms d’équipes. Les Métropolitains de Montréal au hockey, les Firefighters de New York au baseball, les Cavaliers de Dallas au football et les Colonials de Boston au basketball? Je ne sais pas pour vous, mais je n y arrive pas.

Ces ligues sont entrées en nous sans trop qu’on sache comment, ni pourquoi. Vous et moi, aimons le baseball puisque nous sommes là. Mais, pourquoi sommes-nous si accrochés à la MLB, alors que pourtant, il y a des tas de ligues de baseball de bons calibres tout autour de nous? Car c’est bien le baseball qu’on aime, n’est-ce pas? Ce qui m’amène à aborder ce sujet aujourd’hui, c’est un récent article du magazine Forbes. Celui qui parlait d’une participation de 85 millions de dollars de la LNH dans le financement d’un groupe d’acheteurs (RSE) des Coyotes de Phoenix. J’ai sursauté devant mon écran!

Le Fatican

Si les chrétiens se rendent au Vatican pour assister aux grandes messes, les amateurs de sports, dont certains sont tout aussi chrétiens, ont aussi leur lieu sacré. Le Fatican! Oui! Le « fatiquant » (Lire fatiguant) circuit majeur dont on arrive plus à se passer. Ça nous arrive sournoisement. Nous finissons à force de lavage de cerveau à ne plus s’intéresser aux autres circuits. Ledit Fatican est tellement efficace, qu’on s’imagine que le reste n’a aucun intérêt.


Le terme « ligue mineur » a été inventé par les circuits majeurs. On signait les meilleurs joueurs d’autres ligues plus petites pour les amener dans la grande ligue. On ne parlait pas vraiment de club ferme à l’époque, jusqu’au jour, où les grands circuits professionnels ont décidé d’inonder le marché pour tuer la compétition. Tout ça, sous le couvert de la nécessité de créer des clubs écoles de niveau inférieur. Ainsi, même les amateurs de sport de villes plus petites finissaient par avoir un intérêt mitigé envers leur équipe locale, tout en s’y présentant quand même pour le plaisir. Quand vient le temps de vouloir aller au baseball, pour voir du « vrai » baseball, ils se déplaçaient vers les grands centres où il y avait des équipes. Il en est de même pour les autres sports. Quand les Expos avaient leur filiale AA à Québec, les Québécois se présentaient au stade pour voir les futurs joueurs des Expos, tout en passant une belle soirée en plein air. Mais quand ils voulaient voir du « gros » baseball, ils prenaient l’auto et se rendaient à Montréal, tout comme l’ont fait également les gens du Vermont, certains se rendant à Boston ou New York également.

Sournois

Ce qui est vrai pour le baseball l’est tout autant dans les autres sports. Mais restons dans notre passion. En employant le terme mineur pour ces ligues, le baseball majeur a ainsi créé un écart dans la tête des fans. « Ce baseball là, n’est pas du baseball majeur. Il n’est pas aussi bon,  pas aussi intéressant. » Ce terme laisse inconsciemment dans l’esprit une première impression de joueurs trop jeunes, pas encore développés, pas assez bons, incapables de jouer du « vrai, gros » baseball. Ça laisse une perception encore plus mauvaise vis-à-vis des circuits mineurs indépendants, dont les joueurs ne sont même pas assez bons pour le baseball mineur affilié. C’est bien ce que ça laisse comme impression, pas vrai? Et que dire, du fond de la poubelle du baseball, qu’est le baseball de la NCAA ou junior au Québec? Même pas encore rendu au stade de se développer. Ce n’est pas un hasard si le baseball est le sport qui attire le moins incluant le hockey dans la NCAA. Tout simplement parce qu’il y a plus de « mineurs » à franchir avant d’être considéré comme un vrai joueur dans une vraie ligue. Six niveaux affiliés de baseball mineurs. Au football si les stades sont pleins dans la NCAA, c’est qu’il n y a pas de ligues mineures affiliées. Au basketball, le système lui ressemble, bien qu’il y a aussi passablement de ligues indépendantes, et au hockey, après la LCH et la NCAA c’est la ligue Américaine ou directement la LNH, même s’il y a des circuits AA comme la ECHL où se sont surtout des joueurs de la LAH que l’on rétrograde pour faire de la place ou encore des agents libres que l’on signe pour y jouer. Dans les trois cas, il y a moins d’intermédiaire avant la grande ligue, et donc, plus de monde intéressé qui se présente dans les arénas et les stades.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’en fait, ce sont les ligues qui sont mineurs, pas les joueurs. Elles sont mineures parce qu’elles ne sont pas dans les grands centres urbains et sont  souvent concentrés dans des zones géographiques définies. Les joueurs sont souvent bien loin du « calibre » mineur qu’on leur colle à la peau. Il y a de très bons joueurs dans ces ligues, et le spectacle y est excellent.  Encore meilleur dans les circuits indépendants car on y joue pour gagner et non pour développer des joueurs.

Broche à foin ?

Le qualificatif de ligue de broche à foin colle aux ligues mineures. L’instabilité des concessions, les coups de marketings pas toujours très sérieux et la difficulté de s’identifier aux joueurs en raison des mouvements de personnels sont les principaux reproches que l’on fait à ces ligues. Tout ceci est vrai. Mais ce n’est pas exclusif aux circuits mineurs.

Charlie O Finley a voulu introduire des balles oranges dans le baseball majeur alors qu’il était propriétaire des A’s d’Oakland. Il a quand même laissé l’emploi du frappeur désigné au baseball. Il n y a pas si longtemps la LNH a étudié l’idée de changer la forme des buts, et on joue en prolongation à 4 contre 4. On a même accepté la fusillade. Une idée qui existe depuis longtemps dans les circuits mineurs indépendants. Règlement qui a contribué à leur qualificatif de broche à foin. En raison d’un personnel réduit à 22 joueurs dans le baseball indépendant, il est arrivé qu’un gérant doive jouer lors d’un match sur la route en attendant les renforts pris avec les délais d’autobus pour se pointer à temps. Mais Pete Rose a été joueur gérant toute une saison avec les Reds de Cincinnati. Avec l’autonomie, les joueurs ne restent guère plus longtemps avec leur équipe que dans les circuits indépendants. Geofrey Tomlinson et Eddie Lantigua ont passé autant de temps à Québec que Vladimir Guerrero à Montréal.

Quant au nombre d’équipes qui enlève supposément de la crédibilité aux titres remportés; Me diriez-vous que 75% des Coupes Stanley remportées par les Canadiens de Montréal alors qu’il n y avait que six équipes, n’étaient pas dignes de mention? Que les titres remportés avec huit équipes par ligue dans la MLB n’étaient pas non plus de vrais titres?  

Et voilà pourquoi


Pourquoi je vous parle de ça au juste? Parce que si la ligue CanAm ou une autre ligue de baseball indépendante, avait proposé de financer avec l’argent des autres propriétaires de garder une concession en vie, alors qu’on la sait non profitable, tout les qualificatifs vous seraient venus à l’esprit. Alors que dites vous maintenant de la LNH? Après ça, comment peut-on lever le nez sur les ligues professionnelles mineures? Souvenez-vous. Ce sont les ligues qui sont mineures, pas les joueurs. Parce qu’elles ne sont pas nationales, n’ont pas les mêmes budgets, et ne bénéficient pas d’une couverture médiatique d’envergure. C’est tout ce qu’il y a de différence.