Le baseball majeur est considéré comme un
circuit conservateur. Il a été le dernier circuit majeur à remanier ses
divisions. Il a longtemps refusé les matchs inter-ligues, et il lui a fallu des
décennies pour élargir le nombre d’équipes en séries. Il résiste toujours au
plafond salarial. On décrit souvent la
MLB comme archaïque et peu à l’avant-garde des nouvelles
tendances. Ce qui n’est pas faux. Mais est-ce vraiment une mauvaise chose? Forcer
la parité comme d’autres circuits de sports majeurs l’ont fait, n’a fait que
créer de nouveaux problèmes. Le baseball est un sport différent, bien à part.
Rétrécir l’écart artificiellement entre les forces dans un sport où le meilleur
ne gagnera même pas deux fois sur trois sur une période de 162 matchs, est un
risque. Donner trop de chances, à trop d’équipes, cela fini par briser le
prestige de chaque titre remporté.
C’est l’éternel bataille entre deux systèmes
qui se retrouvent confrontés jusque dans le milieu du sport professionnel. La
droite conservatrice ou la gauche plus libérale? La loi du marché met plus de
temps à faire son œuvre, mais elle a le mérite de donner le vrai résultat.
Après l’éclatement des salaires, et des signatures d’agents libres à prix
astronomiques, voilà qu’on arrive à la croisé des chemins. Les Yankees de New
York et les Red Sox de Boston qui ont rivalisé du portemonnaie, se retrouvent
le bec à l’eau. Ils seront forcés de changer de philosophie. C’est le retour du
balancier.
Un examen de conscience a été fait par les
propriétaires. C’est tout le baseball majeur qui change en ce moment. Les
signatures de prolongation de contrats récentes par leur équipe original d’Elvis
Andrrus, Joe Mauer, Buster Posey, Justin Verlander, Felix Hernandez, Jared
Weaver, et bientôt probablement, Robinson Cano et Clayton Kershaw démontrent
bien qu’on préfère dépenser sur ses propres joueurs pour les garder à long
terme. Il y aura un effet important dans le futur. Des organisations comme les
Rays de Tampa Bay par exemple, pourront négocier avec leurs joueurs plus
facilement. Il y aura moins d’option, moins d’argent disponible ailleurs pour
les signer. Bien sûr, il y aura toujours une super vedette qui préférera tester
le marché dans son cheminement de carrière. Mais ils seront beaucoup moins
nombreux. Il y aura aussi, toujours une équipe quelque part pour étaler les
billets verts pour les signer. Les Yankees, les Red Sox, les Phillies de
Philadelphie, les Dodgers et les Angels de Los Angeles ne vont pas résister
éternellement. Sauf qu’on vient de casser la philosophie de construction
d’équipe par les agents libres. Il faudra nécessairement développer ses joueurs
avant de songer à en signer d’autres pour polir son équipe.
On a souvent dit que les joueurs changeaient
plus souvent d’équipe aujourd’hui en comparaison au passé. À tort puisqu’à
peine une 60aine de joueurs qui ont joué au moins huit ans dans le baseball
majeur, ont passé toute leur carrière avec leur équipe originale dans toute
l’histoire de la MLB. Ce qui
est à peine, l’équivalent de deux équipes et demie sur une moyenne de 20
pendant plus de 125 ans. Maintenant, ils seront plus nombreux à être identifiés
exclusivement à une seule formation.
Est-ce une grande victoire de la droite
conservatrice sur la gauche libérale? Non! Il a aussi fallu la contribution
d’un nouveau système des séries et l’instauration d’une taxe de luxe pour en
arriver à demeurer sans plafond salarial. Alors c’est un gain de la gauche? Non
plus! Il a fallu résister au plafond salarial pour qu’on conserve des équipes
dominantes qui attirent les foules et l’intérêt, même si ce qualificatif change
d’équipe un peu plus souvent.
Le baseball majeur représente un idéal qui se
critique éternellement. Il représente le gros bon sens.
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