(Photo: Reuters) |
Ils méritent amplement le titre de cham… (Nannn!)
du mon… (Non plus!) de gagnants de la Classique Mondiale
de Baseball! (Voilà!) Ça faisait vraiment plaisir de les voir festoyer.
Plusieurs d’entre eux, n’ont pas eu la chance de remporter une Série Mondiale
ou même de s’y rendre. Ce n’est pas un prix de consolation, mais un vrai titre
qu’ils ont remporté. Après tout, c’est la première WBC, déterminée comme Coupe
du Monde par l’IBAF. Un titre qui n’a pas tout le prestige qu’il devrait. Mais
avec raison.
Encore marginale
Il faut regarder la réalité en face. La Classique Mondiale
de Baseball est une compétition marginale reléguée aux oubliettes par la masse
d’amateurs de ce sport. À l’exception du Japon, on ne s’est pas bousculer dans
les tourniquets des stades. On n’a pourtant pas ménagé les moyens pour en faire
un événement majeur. La MLB
y a donné toute la visibilité possible. Même sur son site web, le plus suivi de
tous les sports majeurs en Amérique, on a laissé toute la place à la
WBC. Le niveau de jeu a été plus que
respectable, les joueurs ont donné le maximum en intensité, on a eu droit à des
matchs spectaculaires, à du drame, mais ça ne lève toujours pas.
Il n y a pas de mystère. Un tournoi de baseball
ne veut rien dire dans une formule telle que proposée à la Classique Mondiale.
Parce que ce ne sont pas tes meilleurs qui affrontent les meilleurs. C’est
logique. Au hockey, tu affrontes l’adversaire avec ton meilleur gardien. On ne
limite pas non plus son utilisation à un nombre de minutes ou d’arrêts. Au
baseball, si chaque match devient un match sans lendemain, il viendra un moment
où ton meilleur lanceur regardera la partie sur le banc ou dans l’enclos. En
plus, quand il est sur le monticule, on le limite dans son utilisation. Dans
une saison de 162 matchs, quand tu es confronté à un match crucial, tous les
joueurs sont disponibles, sauf le partant de la veille, et encore. Si on veut
que ce tournoi soit crédible, et pris au sérieux, il faudra accepter d’en
changer la formule.
À armes égales
À armes égales
D’abord, il faudrait éliminer le premier tour et donner
plus de visibilité aux qualifications. Être dans le top 8 serait déjà un
exploit digne de mention. Ensuite, à 8 équipes, chaque adversaire qui
s’affronterait devrait le faire dans un 3 de 5. De cette façon quand deux nations
se mesureraient, elles auraient l’occasion d’utiliser tout leurs atouts et
d’être confrontées aux mêmes embûches. Ça rallongerait grandement la
compétition d’au moins trois semaines. C’est le prix à payer pour que ce titre
obtienne tout le prestige qu’il mérite. Sinon, jamais les amateurs ne vont le prendre au sérieux, et pour autre chose qu’une autre occasion de voir du
baseball. Dans deux semaines, plus personne ne parlera de la Classique Mondiale.
Avec une compétition plus longue, il faudrait
du même coup accepter de voir moins de joueurs des majeures. Le niveau n’en
serait pas nécessairement dilué. Les meilleurs joueurs ne font pas les
meilleures équipes. Elles auraient aussi l’occasion de se préparer pour ce
tournoi.
Pour d’aucun, ce qui enlève de la saveur à la Classique Mondiale
de Baseball, c’est l’absence des gros noms qui évoluent dans la
MLB. Je crois plutôt que cet inconvénient
est profitable à la réussite de ce tournoi. S’il existe encore une WBC en 2017,
il faudra même en remercier ses déserteurs.
En ce moment, que le Japon l’ait emporté lors
des deux premières éditions, et que la République Dominicaine
vienne de leur succéder, ne change rien à l’intérêt de ce tournoi. Faute de
grandir en popularité de façon fulgurante en Amérique, elle reste au moins
stable. Ailleurs dans le monde, cette compétition gagne quelque peu d’intérêt.
C’est bon pour l’Asie et l’Europe. Il faut garder loin de ce tournoi la crème
du baseball majeur. Il faut éviter que les États-Unis deviennent trop dominants.
Ça ne serait même pas drôle, et probablement que ça tuerait l’intérêt pour de
bon.
Un lieu unique
Un lieu unique
Il faudrait aussi cibler un autre endroit pour
présenter les matchs. Un lieu unique serait profitable. Les amateurs
convergeraient de partout, y compris des États-Unis, pour y assister et remplir
les deux stades. Les hôtes en feraient un événement majeur dans leur ville. Ils
organiseraient des festivités, auraient un comité organisateur.
Jouer à Miami et en Arizona est une erreur. Au
beau milieu des forteresses du baseball pro-mineur avec des équipes des
majeures en plein camps. Un amateur qui met ses dollars de côté pour se rendre
dans ces deux états en mars, y va pour voir son équipe favorite, pas pour voir
jouer les Italiens contre les Cubains ou les Canadiens contre les Mexicains. J’irais
même jusqu’à dire que c’est nuisible pour la cause. Ces amateurs sont dérangés
par la présentation de la WBC
que l’on tente de leur entrer dans la gorge à coup de publicité et de
nouvelles. Il faut respecter ces clients qui sont des passionnés de baseball,
et qui se donnent la peine de partir en vacances vers le sud avec les frais que
ça engendre pour côtoyer leurs favoris. Pas étonnant de voir autant de
commentaires négatifs de la part de ces fans. Ils veulent entendent parler de
leur équipe, pas de l’équipe américaine, dominicaine, japonaise ou
néerlandaise. Ils s’y intéresseront bien d’eux-mêmes si l’engouement et la
curiosité les attirent vers la
WBC.
Le même marketing, une nouvelle formule, un
meilleur endroit avec deux stades adéquats à proximité, et sensiblement le même
type de joueurs que nous avons vus cette année. Voilà ce qui pourrait faire
lever cette compétition.
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