"Honest"John Gaffney |
L’histoire du baseball est marquée par les
exploits de ses idoles. Babe Ruth, Ty Cobb, Joe Dimaggio, Ted Williams, Mickey
Mantle, Roger Maris, Sandy Koufax, Wille Mays, Johnny Bench, Pete Rose, Reggie
Jackson, Nolan Ryan et combien d’autres noms qui se sont inscrits dans la
légende. Pour que ce sport existe, il a fallu des pionniers. L’un d’eux,
n’apparaitra jamais dans la liste des grands du baseball. Pourtant, sans lui,
les autres n’auraient probablement jamais existés. John Gaffney, le « roi
des arbitres.»
Aussi surnommé « Honest John »,
Gaffney a fait ses débuts en 1884 dans la ligue Nationale de Baseball. Reconnu
comme le meilleur pour juger les balles et les prises, sa connaissance du jeu
l’ont même conduit à diriger les Nationals de Washington (Oui, les Nationals.), où il a eu sous ses ordres, nul autre que Connie Mack.
À l’époque, il n y avait qu’un seul officiel sur
le terrain, positionné derrière le lanceur. Gaffney fut l’un des premiers à
arbitrer derrière le marbre pour juger les balles et les prises. En 1887, lors
de la World
Championship Series entre les Browns de St Louis de
l’Association Américaine et les White Stocking de Chicago de la Ligue Nationale , Gaffney fut
utilisé avec un confrère du circuit opposé, John Kelly. Les deux hommes ont mis
en place un système où l’un d’eux allait juger les balles et les prises
derrière le marbre, et l’autre, allait prendre les décisions sur les buts. Ce
n’est qu’en 1910 que ce système est devenu la norme. Gaffney innova également
lorsqu’il arbitrait seul, en changeant de position de derrière le receveur, à
derrière le lanceur quand un coureur se rendait au premier but. À cette époque
tout était à faire. Il fut aussi le premier à déclarer une balle fausse à sa
sortie de la clôture, et non à l’endroit où la balle atterrissait. À la fin de
chaque saison, il faisait ses recommandations à la ligue pour apporter des
ajustements aux règles. Plusieurs de ses suggestions ont été retenues par la
ligue Nationale.
Connie Mack l’a décrit comme étant l’officiel
parfait. Ce dernier l’a non seulement eu comme gérant, mais aussi derrière et
devant lui comme arbitre plus tard dans sa carrière. Gaffney était respecté de
tous les joueurs. Un jour, il raconta au
Sporting News qu’il essayait toujours de rester calme et de traiter les joueurs
avec le plus grand respect, même dans leur colère. « Dans toute ma
carrière, je n’ai pas donné plus de 300.00$ d’amende. Parler avec respect aux
joueurs en pleine passion, fonctionne beaucoup mieux que les amendes. »
Une parole de sage dans un sport naissant qui avait besoin d’hommes en
contrôle.
Aujourd’hui, on ne pourrait plus retourner en
arrière et revoir les officiels tentés de juger des tirs de derrière le
lanceur. La balle est devenue trop vivante. Les balles cassantes et les
glissantes seraient injugeables adéquatement de cet endroit. Il fallait être
assez « gorlo » pour oser se positionner derrière le receveur sans
plastron et sans masque avec tous les risques que cela comporte. Il fallait
surtout être fortement motivé à faire son travail du mieux qu’il pouvait pour
rendre la meilleure décision que possible. C’est à lui que revenait de trancher
tous les litiges.
Gaffney est décédé à New York à l’âge de 58
ans, sans le sous. Il fut remercié pour ses services deux fois en raison d’une
consommation d’alcool devenue excessive au fil des années. Connie Mack organisa
un match entre les Athlétiques de Philadelphie et les Red Sox de Boston dans le
but de ramasser des fonds pour ériger un monument au-dessus de sa pierre
tombale. Il est intronisé au Temple de la Renommé dans le « Honnor Roll. »
John Gaffney n’était pas qu’un simple arbitre.
D’ailleurs, il n’existe pas de simple arbitre. Ces hommes en noir et en bleu font
partie de ce jeu magnifique. Ils pratiquent l’art de la décision avec la même
passion que les joueurs et la même humanité. Si le baseball est ce qu’il est devenu
aujourd’hui, il a fallu des hommes comme John Gaffney dont l’intégrité n’était
pas à mettre en doute. C’est probablement à lui qu’on doit le mot
« impartialité.» Il fallait quelqu’un pour accepter de ne jamais gagner.
D’être là à son poste pour que le match
soit joué et jouable. Être le plus honnête de tous pour que les amateurs
dans les gradins puissent croire en ces premières ligues naissantes qu’ils
avaient sous les yeux; Et accepter en solitaire de subir les critiques et les
insultes des joueurs et partisans hostiles. Gaffney n’était pas le premier à
s’exposer. Il fut cependant, celui qui a donné la notoriété à ce métier. « L’Honnête »
John, représentait la justice sur le terrain. Mieux, il représentait Dieu parmi
les dieux. Il a tout simplement recréé le baseball.
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