Joe Maddon |
Le principal obstacle, c’est de savoir à quel
moment on doit gérer pour gagner à tout prix. Se lancer dans une suite de
décisions hâtives peut être néfaste pour la confiance d’une équipe. Il faut
faire très attention au message qu’on envoie à ses joueurs. Sur-utiliser des
releveurs trop tôt, laissera un sous-entendu sur la confiance du gérant envers
son enclos. Modifier sa rotation, donnera l’impression que la série à venir
sera une question de vie ou de mort pour le gérant. Il doit s'assurer que ça sera le cas, et que ses troupiers le savent aussi. S’il n’accorde plus de
repos à ses meilleurs joueurs, il coure après les problèmes. Les gestes de
panique sont à proscrire au profit de ceux qui sont réfléchis selon un plan bien
précis. On ne gère plus juste des matchs mais aussi des évènements.. On gère aussi 25 hommes avec 25 caractères différents et ce qui se passe dans leur tête.
Le gérant doit consulter ses assistants pour
s’assurer des réserves mais aussi des limites de chacun. Les soigneurs aussi
sont importants. C'est eux qui font le suivi médical des joueurs. Il reste ensuite à
suivre le classement, le calendrier, et se préparer à appuyer sur le bouton
« victoire » au moment opportun. C’est à cet instant que le gérant
qui aura commencé à moins donner de congé, finira par couper son enclos. Chaque
match sera dirigé en fonction de la victoire aujourd’hui à tout prix. Demain ne
comptera plus. Il faudra y aller avec ses meilleurs éléments et profiter des
quelques pauses que donneront certains matchs, ou le classement, pour envoyer
ses joueurs moins productifs. Si l'occasion se présente, il faut garder des réserves pour les séries. Clint Hurdle, Joe Maddon et Ron Gardenhire sont
probablement les meilleurs pour gérer comment l’emporter dans l’immédiat. Tony
LaRussa quant à lui, n’avait pas son pareil pour gérer une saison complète,
voir une fin de saison.
Présentement, Charlie Manuel, Kirk Gibson et
Bobby Valentine ont déjà commencé à gérer pour gagner à « aujourd’hui ». C’est tôt, mais les trois gérants ne peuvent faire
autrement dans l’espoir d’un miracle. Chaque jour ils prient pour que ça
fonctionne. Ensuite, ils se dépêchent à aller regarder les autres résultats en
souhaitant avoir gruger un peu de terrain. Durant ce temps, les gérants des
équipes en position plus avantageuses, observent en attendant le bon moment
d’appuyer sur le bouton. Il ne faut pas
le faire trop tôt, mais ne pas le faire trop tard non plus. Tout ce qu’ils
ambitionnent, c’est cette fameuse nuit où ils pourront enfin dormir sans avoir
à réfléchir, penser et repenser. Ils auront finalement deux ou trois jours de
repos mérités avant de refaire de l’insomnie, hantés par l’adversaire qui voudra
les empêcher d’aller plus loin en séries.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire