Pour des Nord-Américains, ça peut paraître
farfelu que l’on joue au baseball en Europe, là où le « footbeull »
est roi et maitre. Mais ce n’est pas d’hier qu’on pratique ce sport sur le
vieux continent, notamment en France. On y a joué de façon plus ou moins
sporadique dès la fin du 19ème siècle. Au fil des décennies, on a
organisé divers championnats nationaux et régionaux. Même des équipes du
baseball majeur y ont joué des matchs d’exhibition. À quelques occasions, on a
même trouvé le moyen d’attirer plus de 2000 personnes pour des matchs. Malheureusement,
le baseball est tombé dans l’oublie. Il n’a jamais vraiment atteint les sommets
de l’attention nationale.
Des progrès
considérables
Si on fait abstraction des problèmes
administratifs et de la lourdeur bureaucratique dans lequel le baseball est
confronté, il trouve le moyen de progresser depuis quelques années. Il
n’en tire toutefois pas encore le profit au niveau de sa popularité. L’élite du baseball
français évolue dans un circuit à huit équipes. Les joueurs étant des amateurs
qui ont tous d’autres occupations, on y joue qu’un programme double la fin de
semaine. En fait, on s’entraine plus qu’on y joue. Ce qui n’empêche pas
certains d’avoir su attirer l’attention. Joris Bert fut repêché par les Dodgers
de Los Angeles où il a évolué dans la ligue des recrues. Il a été libéré
depuis. Fred Hanvi a quant à lui signé comme agent libre avec les Twins du
Minnesota. Ces deux joueurs peuvent maintenant faire profiter de leur
expérience à l’équipe nationale. Bert est un joueur complet avec un bon bras,
doté d’une bonne rapidité et d’un gant fiable défensivement. En voilà un qu’il
faudra regarder de près. Anthony Cros qui a évolué avec les Capitales de Québec
dans la ligue CanAm est un autre joueur à ne pas négliger. Patient au bâton,
solide défensivement, il a appris à gagner avec les Caps. Il est à ma
connaissance, le seul joueur français à avoir au doigt une bague d’un titre
professionnel. D’autres joueurs seront aussi à surveiller. Certains s’en tirent
bien dans les circuits universitaires aux États-Unis.
L’expérience
Il m’est difficile pour le moment de vous en
parler davantage. L’alignement de l’Équipe de France n’est pas encore complété.
Ce que l’on sait, c’est qu’ils seront dirigés par un homme compétent, Jim
Stoeckel qui a du vécu dans le baseball affilié, et pour débusquer le talent
auprès d’organisations des majeures. Il sera secondé par un de ses anciens
protégés, nul autre que le Canadien Éric Gagné. Ce dernier agira comme instructeur
des lanceurs. Les joueurs auront donc l’opportunité de côtoyer un ancien
gagnant du trophée Cy Young, remis au meilleur lanceur des ligues Américaine et Nationale. La générosité de Gagné pourrait en aider certains. Surtout dans
la préparation et dans l’approche des frappeurs. Son attitude de gagnant ne
sera pas négligeable non plus. Gagné qui aimerait s’associer à une ou l’autre
des futures équipes de la CanAm ,
à Trois-Rivières ou Montréal, pourrait tisser des liens intéressants en France.
D’autres Canadiens pourraient aussi se joindre à l’équipe en vertu des règles
d’éligibilité. À condition qu’ils ne soient pas déjà requis par Équipe Canada
qui devra aussi passer le tour de qualification. Des Franco-Américains seront
aussi éligibles. Tout ce beau monde pourra aider l’équipe de France, non pas
uniquement lors de la compétition, mais aussi après. Des contacts, ça ne nuit
jamais. Puis l’expérience acquise auprès de ces joueurs étrangers en aidera
certainement quelques-uns dans la suite de leur carrière.
Marquer l’histoire
Vue d’ici, la France semble la nation négligée de ce groupe.
Sauf qu’ils auront une arme secrète; La chimie! Un tournoi de baseball ne veut
rien dire par définition. On joue plus de 50 matchs dans les ligues amateurs,
et plus de 90 dans toutes les ligues professionnelles pour déterminer un
champion. Régulièrement, ce n’est pas la meilleure équipe qui gagne mais celle
qui joue le mieux, et qui est à son meilleur niveau, au moment opportun. Un
tournoi, ne sert qu’à créer une compétition ponctuelle qui sert à regrouper
ensemble des équipes ou des nations qui ne s’affrontent pas en d’autres temps. Lors
des deux premières éditions de la
WBC , on a eu de belles « surprises. » Appelons ça
ainsi pour les besoins de la cause. Les Pays-Bas, l’Italie et la Corée du Sud ont très bien
fait. C’est tout le plaisir, ou le désagrément d’un tournoi. Les trois équipes
comptaient peu de joueurs des majeures, ou même des mineures. Juste assez pour
combler quelques lacunes de leur équipe nationale, notamment au niveau de
l’expérience, du monticule ou de la puissance.
Il y a donc lieu d’être optimiste. La plupart
des joueurs seront habitués aux compétitions internationales. Ils seront aussi
habitués de travailler ensemble. Avec les bons éléments étrangers, la France pourrait bien
secouer le monde du baseball, et devenir l’histoire à suivre au printemps
prochain lors de la
Classique Mondiale.
L’aventure débute le 20 septembre face à
l’Espagne. Une autre page d’histoire du baseball français sera écrite. On ne
peut que leur souhaiter de la vivre pleinement.
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