Plein le cul! Voilà où j’en suis avec les
blessures aux lanceurs dans le baseball majeur. On apprenait hier, que c’est au
tour de Matt Harvey de passer par une longue période de réhabilitation. Celui-ci
n’a pas choisi l’opération Tommy John. Sauf que ça lui a été proposé. Combien
de temps avant que l’inévitable survienne? Il n y a à peu près plus un seul
prospect au monticule capable d’éviter le bistouri!
L’ancien Expos, Mike Marshall est un de ceux
qui propose une solution pour les jeunes. Voilà que le Docteur Marshall, a
développé une façon de lancer qui évite de causer un stress au devant et à l’arrière
de l’épaule. Un gars qui a lancé 208.1 manches en relève en une seule saison, qui a remporté le Cy Young en lançant de la balle
tournevis, peu éprouvante pour le bras, décide que ce qu’il faisait durant toutes ces années, n’était
que de la merde (Asti de ciboire de tabarnak!). Marshall n’est pas le seul
sorcier à proposer une médecine pour « régler » les problèmes de maux
de bras des lanceurs. Oh que non! Voilà que des équipes commencent à embaucher
des scientifiques, spécialistes de la biomécanique! Ils ont tous une solution
miracle à proposer. Ces gens là ne sont pas la solution, ils sont le problème,
calvaire! Je ne suis PLUS CAPABLE!
Ça fait plus de cent ans que le baseball majeur
existe. Comment ce fait-il que soudainement depuis 15 ans les lanceurs tombent
comme des mouches? Greg Maddux a passé sa carrière à lancer des tartes à la crème
sans à peu près jamais se blesser. Nolan Ryan expédiait des petits pois numéro
un avec le même résultat. Vous pensez que ce sont des exceptions? Steve
Carlton, Steve Rogers, John Montefusco, Mike Torrez, J.R. Richards, Tug McGraw,
Don Sutton, Rick Rhoden, Catfish Hunter, Goose Gossage, Rollie Fingers, Rick
Ruschel, Tom Seaver, Lee Smith, Vida Blue, John Candelaria, « name it! »
Les stoppeurs, lançaient deux à trois manches sans rechigner, et deux jours après,
ils étaient prêts à en redonner une autre, sinon deux. Les partants
accumulaient les matchs complets. Et oui, ces lanceurs avaient un répertoire de
balles à effet.
Quelques lanceurs professionnels ayant évolué
dans le baseball affilié me racontaient que des instructeurs des lanceurs les
avaient complètement mélangés à force de vouloir changer leur mécanique. Chacun
veut apposer son étiquette sur un futur lanceur des majeures dans le but de se
faire du capital personnel, et graduer dans l’organisation, ou recevoir une
offre d’une autre. Michel Laplante disait avec justesse que le job d’instructeur
des lanceurs est le plus inutile du baseball. Il a presque raison. Le rôle d’un
instructeur des lanceurs, et de gérer le répertoire d’un lanceur en fonction de
l’alignement qu’il a à affronter. S’il peut ménager certains tirs certains
soirs, et observer comment le lanceur se comporte et chaque frappeur contre lui
pour bien le conseiller. Déceler les signes de fatigue pour en aviser le gérant
au moment opportun dans un match, ou lors d’une saison. Entrer dans sa tête
pour comprendre comment il se sent mentalement dans l’adversité. L’aider en
hiver à se préparer avec un programme léger d’entrainement, pas l’envoyer suer à
grosses gouttes après plus de 200 jours passés sur les terrains de baseball! Il
y a des choses utiles qu’il peut faire, mais certainement pas de jouer dans la
mécanique de son lanceur, ni le surtaxer d’efforts hors-saison.
À en croire les scientifiques et autres
charlatans, les lanceurs finiront tous par lancer de la même façon pour ne pas
se blesser. D’ailleurs, vous remarquerez, qu’on ne voit presque plus de tir de
côté, ni de lanceur de balle sous-marine. Dan Quisenberry, Kent Tekulve, Gene
Garber peuvent aller se rhabiller. Pour certains lanceurs, c’était presque une
marque de commerce. Luis Tiant, Juan Marichal et Bob Gibson avaient des motions
peu orthodoxes. Tous les lanceurs que je viens de nommer furent durables et ont
eu du succès! Et, ce ne sont pas les seuls qui avaient des motions particulières.
Les dépisteurs aussi ont leur part de
responsabilité. Quelle idée de repêcher un lanceur à la balle rapide à 102 MPH , s’ils savent que
ce dernier a une motion à risque? « On va en faire un gros prospect, il
ira jusqu’où il pourra, ensuite on le fera opérer! »
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