Jeffrey Loria que les amateurs de baseball du
Québec ont appris à détester, ou été amenés à détester, vient de pousser sa folie plus loin que jamais.
En l’espace d’une saison, il a inauguré un nouveau stade, (Ou un aquarium,
c’est selon.) il a acquis à gros prix des joueurs de premier plan et un gérant
coloré ayant remporté la Série Mondiale.
Tout ça pour finalement, congédier son gérant et vider son club des joueurs
obtenus. Il est allé encore plus loin en échangeant aussi trois de ses
meilleurs joueurs qu’il avait déjà en main en Hanley Ramirez, Anibal Sanchez et
Josh Johnson. Vous pouvez aussi ajouter Omar Infante et Gaby Sanchez.
Loria vient de faire la démonstration qu’il est
plus fou qu’on ne le croyait. Un vrai savant! Oh que si! Vous pensiez que
j’allais faire comme tout le monde, et le planter pour vous faire plaisir? Et
bien non! Ça demande un peu plus de réflexion. Les Red Sox de Boston ont toutes
les misères au monde à faire la moitié de ce que les Marlins viennent de faire
en moins de 5 mois. Les Twins du Minnesota aimeraient en faire autant, mais pas
moyen. Réussir à se départir de gros contrats en si peu de temps, ça tient du
génie! Son équipe n’a pas gagné malgré tous ces joueurs l’an dernier. En plus
de ne rien gagner, ils ont été pitoyables. À quoi bon sert s’éterniser dans la médiocrité? Il est
vrai que Loria aurait pu penser en garder quelques-uns pour bien rebâtir sa
formation. Mais avec les Nationals de Washington en tête pour un moment, vaut
mieux ne pas y penser à court terme. Même la deuxième place est difficilement
accessible avec les Braves d’Atlanta et les Phillies de Philadelphie très
compétitifs.
L’équation est simple. « Pourquoi ne pas
faire de l’argent à la place? » doit-il se dire. On sait maintenant que
les Marlins n’auraient pas eu un seul spectateur dans leur vieux stade qu’ils
auraient fait de l’argent quand même entre 2007 et 2010. On sait qu’ils avaient
les moyens de garder Miguel Cabrera, mais ont préféré le laisser partir. Avec
des revenus faramineux, ailleurs qu’aux guichets, les équipes du baseball
majeur ont le loisir de choisir et de prendre leur temps avant de dépenser sur
des agents libres. Loria a tenté le coup en entrant dans son nouveau stade. Il
s’est planté. Maintenant, pourquoi ne pas attendre le moment opportun avant de
dépenser? Pourquoi jetterait-il son argent par les fenêtres sur des joueurs qui
n’ont pas livré la marchandise?
D’ailleurs, attendez un peu avant de jubiler du
côté des Jays. José Reyes n’a jamais pu trainer les Mets de New York en séries.
Seul Mark Buehrle a déjà remporté quelque chose dans les joueurs obtenus par
Toronto. Certes, la transaction est bonne pour les Blue Jays, mais il faudra
que les joueurs en place performent tout comme ceux qu’ils ont acquis.
Pour en revenir à Loria; Il s’est fait payer
plus de 75% de son stade à même les fonds publics. Avec la septième masse
salariale, il a eu 10 000 spectateurs de plus par match. Ce n’est pas
assez pour payer une différence de 63 millions de salaires sur l’année
précédente. Il faut aussi payer l’autre 25% du stade en plus des opérations
courantes. Or, le génie de Loria l’amène à prendre les décisions qui s’imposent
pour faire de l’argent. S’il n’est pas le plus astucieux des hommes de
baseball, il a le mérite d’être parmi les meilleurs pour faire des bénéfices. Puis en y pensant bien, les Marlins ne s'en tirent pas trop mal côté baseball depuis qu'il a acquis la franchise. Loria a bien quelques défauts; il n'est pas du tout sympathique, ne met pas de gants blancs, il est égocentrique, fait des affaires comme un rouleau compresseur, mais...il parvient toujours à ses fins quelque part. N'est-ce pas ce que l'on souhaitait à Montréal? Un stade, une franchise prospère et une Série Mondiale? C'est exactement ce qu'il voulait, vous vous en souvenez sûrement. C'est exactement ce qu'il a à Miami. Tant pis pour nous!
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