(Photo: Toronto Star/Rick Madonick) |
Les Blue Jays de Toronto ont rivalisé cette
saison, mais pas tout à fait dans le domaine qu'on espérait. D’ailleurs, ils bataillent encore fermement pour le titre de déception
de l’année. Pour l’instant, je crois qu’il y a pire, si on tient compte des
attentes chez les Angels de Los Angeles et du côté des champions en titre qui
flirtent avec le dernier rang de la section Ouest dans la ligue Nationale.
Ça n’excuse pas les Jays parce qu’il y a de la
compétition. Qu’ils ne terminent pas en tête dans l’Est, ça peut se comprendre.
Je vous avais prévenu de vous garder un peu de gêne, si vous pensiez les voir
champions de l’Est. De ne pas les voir en séries, comme wild card, ça peut
aussi se comprendre. Par contre, ne même pas les voir entamer la course pour
une place en séries, et être aussi loin du seuil de la respectabilité au milieu
août, c’est désespérant.
Il ne faut pas chercher la raison de ces
déboires. C’est davantage « les » raisons qui sont en cause. Les
blessures à Josh Johnson, Brett Lawrie, J.A. Happ et José Reyes n’ont pas aidé.
Ce fut difficile de prendre son rythme de croisière. La pression mise au
printemps sur une équipe composée de plusieurs joueurs clés qui n’ont jamais
rien gagné est une autre de ces raisons. R.A. Dickey n’a pas été à la hauteur
et Ricky Romero n’arrive pas à prendre le relais. La défensive a été mauvaise.
Des frappeurs sont tombés en léthargie au moment où on avait besoin de leurs
gros coups sûrs. L’atmosphère n’était pas toujours à son mieux, et le langage
corporel n’aurait jamais dû laisser paraître autant de frustration. On pourrait
encore déterrer d’autres raisons, mais ça ne rendra pas l’équipe plus
compétitive.
Le moment est bien choisi pour faire un examen
de conscience. Ça ne sert à rien de chercher un coupable. Il n y a pas un
coupable. Tout le monde l’est. D’abord, les joueurs auront des questions à se
poser, et surtout à trouver des réponses avant la prochaine campagne. Est-ce
que John Gibbons est l’homme de la situation? À mon humble avis, il a échoué,
mais dans les circonstances, il mérite la chance de pouvoir se reprendre.
Gibbons était sans doute un bon choix. Il a eu à composer avec des éléments
inattendus avec une équipe qu’il aurait dû pouvoir gérer le nez dans le journal
en prenant une tasse de café. C’est ce qu’il a entendu tout au long de l’hiver
et du printemps. Maintenant, il sait à quoi s’en tenir. Alex Anthopoulos va
aussi devoir repenser sa façon de travailler. Vouloir tout faire en même temps,
risque de vous lier les mains pour longtemps. Il a tenté de combler les besoins
criants au monticule en un seul hiver. La tâche était colossale. Il a mis la
main sur trois partants de qualité. Mais l’un d’eux a beau avoir remporté le Cy
Young, ça demeure un lanceur de balles papillons avec toutes la fragilité dans
la maitrise que ça impose. Josh Johnson sortait d’une saison misérable, et Mark
Buehrle n’a pas remporté plus de 13 rencontres à ses quatre dernières saisons.
Il a amené plus de constance au bâton avec José Reyes et Melky Cabrera. Malgré
ses antécédents, Reyes n’a jamais pu conduire les Mets au sommet, ni les
Marlins qui ont finalement subi le même sort que les Jays en 2012 avec une
équipe pour laquelle les attentes étaient également énormes. Quant à Cabrera,
il faut se questionner sur l’impact et la pertinence de signer un joueur
suspendu pour dopage. Anthopoulos n’est pas à blâmer pour autant. Il a posé des
gestes qui étaient nécessaires. Il a simplement été trop rapide. Je n’étais pas
chaud à l’idée de voir débarquer Dickey, ni Cabrera, mais j’étais bien d’accord
avec la transaction qui a amené Johnson, Buehrle et Reyes. C’eut été suffisant
pour cette première année de quête vers le titre dans l’Est. Maintenant, le dg
des Jays doit éviter d’être aussi compulsif. Ça ne servirait à rien de faire un
grand ménage en échangeant des joueurs qui ont déçu. Vaut mieux y aller
doucement. Faire preuve de plus de retenu et de prudence. Ne pas commettre deux
fois la même erreur. Tout le monde reviendra en santé l’an prochain. Il y aura
encore des attentes, mais elles seront moins grandes. Tout n’est pas à jeter
par-dessus bord. La relève a beaucoup mieux fait que ce qu’on attendait. Il y a
de quoi construire sur ça. L’attaque a encore fait preuve de puissance. Mais
même Reyes n’a pas pu amener toute la constance dont les Jays avaient besoin.
Il faudra regarder à l’interne avant pour voir si on ne peut pas trouver une
solution et un meilleur support pour le joueur d’arrêt-court qui doit se sentir
bien seul dans son domaine offensif.
Cette équipe n’a besoin que d’être ajustée, pas
reconstruite. D’ici la fin de la saison, elle a encore une mission très
importante. Passer son message pour l’an prochain.
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